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Dépérissement du vignoble

Parlementaires et entreprises se saisissent du dépérissement du vignoble

Jusque-là cantonné au cercle des professionnels de la viticulture et de scientifiques spécialisés, le dossier du dépérissement du vignoble, phénomène inquiétant, intéresse des parlementaires. Lors d’une réunion d’information le 8 février à Arbois, le député jurassien, Jean-Marie Sermier a annoncé qu’il préparait une proposition de loi. L’agrochimiste BASF a quant à lui présenté un moyen de lutte. Ces initiatives en appelleront certainement d’autres.

Par Publié par Cédric Michelin
Parlementaires et entreprises se saisissent du dépérissement du vignoble

Le dépérissement du vignoble, encore appelé « maladies du bois de la vigne », phénomène complexe loin d’être maîtrisé par les scientifiques, suscite l’attention de parlementaires et d’entreprises agrochimiques, ce que les professionnels voient d’un bon œil. En effet, ce fléau entraîne la mort de 15 à 18 % des ceps de vigne par an, affaiblissant ainsi le potentiel de production du vignoble français et donc aussi les positions de la France sur le marché mondial du vin. « Nous risquons d’avoir un vrai souci si nous perdons des marchés, car d’autres auront tôt fait de les prendre : Chili, Argentine, Afrique du Sud, Chine », a alerté Jean-Marie Sermier.

Une proposition de loi

Le député prépare une proposition de loi pour traduire ses préconisations, a-t-il indiqué le 8 février à Arbois, au cœur du vignoble jurassien, particulièrement touché par le dépérissement. Ses préconisations sont notamment l’arrachage des vignes abandonnées car elles sont facteur de propagation des maladies du bois de la vigne, la possibilité pour tout viticulteur de demander à son fournisseur pépiniériste d’effectuer des tests et de traiter les plants à l’eau chaude, le renforcement des Groupements de défense contre les organismes nuisibles (Gdon). Sa proposition de loi comporte aussi des mesures fiscales : crédit d’impôt-recherche, réduction d’impôts des particuliers qui soutiennent la recherche. Il propose enfin que le Casdar, qui est largement financé par la viticulture, a-t-il souligné, affecte davantage de fonds à la recherche contre les maladies des ceps de vigne.

Le député avait rassemblé ses préconisations fin 2015 dans un rapport parlementaire réalisé en binôme avec l’ex-députée Catherine Quéré. Ce rapport a été présenté à Stéphane Le Foll, alors ministre de l’Agriculture.

Avec la nouvelle mandature, il faudra remettre le rapport dans la discussion. Le député du Jura est confiant : « Pour l’instant je suis seul. Mais probablement que d’autres collègues me rejoindront sur ce thème dans quelques semaines. J’attends la constitution du groupe d’études sur le vin, et à partir de là j’interpellerai le président du groupe pour lui dire que c’est le sujet majeur de la viticulture ».

BASF développe un pansement fongicide

Du côté des solutions chimiques, BASF a mis au point un pansement fongicide à appliquer sur les plaies de la vigne quand on la taille, a-t-il annoncé le même jour à Arbois. Ce pansement offre une barrière physique et chimique. L’ingrédient est un polymère pulvérisable qui en séchant forme un film protecteur solide à la surface de la plaie générée par la taille. Ce polymère est le support de deux substances fongicides de synthèse, la pyraclostrobine et le boscalid, contre les champignons responsables des maladies du bois. « Cette protection physique empêche l’entrée des spores de champignons dans le cep », a expliqué Pierre Antoine Lardier, responsable de l’activité « vigne » de BASF. Un hectare de vigne nécessite 10 à 20 litres de produit formulé, soit environ 220 grammes de ces molécules actives, a-t-il précisé. Afin de maîtriser toutes les questions pratiques dans les moindres détails, BASF a noué un partenariat étroit avec la société allemande Mesto et le fabricant d’outils de taille Felco. Léger et se présentant sous la forme d’un sac à dos, le système comporte un pistolet au bout du pulvérisateur, qui s’adapte aux différents types de plaies de taille. Le produit est homologué en Italie, et devrait l’être en France courant 2018, espère la firme.

Parlementaires et entreprises se saisissent du dépérissement du vignoble

Parlementaires et entreprises se saisissent du dépérissement du vignoble

Le dépérissement du vignoble, encore appelé « maladies du bois de la vigne », phénomène complexe loin d’être maîtrisé par les scientifiques, suscite l’attention de parlementaires et d’entreprises agrochimiques, ce que les professionnels voient d’un bon œil. En effet, ce fléau entraîne la mort de 15 à 18 % des ceps de vigne par an, affaiblissant ainsi le potentiel de production du vignoble français et donc aussi les positions de la France sur le marché mondial du vin. « Nous risquons d’avoir un vrai souci si nous perdons des marchés, car d’autres auront tôt fait de les prendre : Chili, Argentine, Afrique du Sud, Chine », a alerté Jean-Marie Sermier.

Une proposition de loi

Le député prépare une proposition de loi pour traduire ses préconisations, a-t-il indiqué le 8 février à Arbois, au cœur du vignoble jurassien, particulièrement touché par le dépérissement. Ses préconisations sont notamment l’arrachage des vignes abandonnées car elles sont facteur de propagation des maladies du bois de la vigne, la possibilité pour tout viticulteur de demander à son fournisseur pépiniériste d’effectuer des tests et de traiter les plants à l’eau chaude, le renforcement des Groupements de défense contre les organismes nuisibles (Gdon). Sa proposition de loi comporte aussi des mesures fiscales : crédit d’impôt-recherche, réduction d’impôts des particuliers qui soutiennent la recherche. Il propose enfin que le Casdar, qui est largement financé par la viticulture, a-t-il souligné, affecte davantage de fonds à la recherche contre les maladies des ceps de vigne.

Le député avait rassemblé ses préconisations fin 2015 dans un rapport parlementaire réalisé en binôme avec l’ex-députée Catherine Quéré. Ce rapport a été présenté à Stéphane Le Foll, alors ministre de l’Agriculture.

Avec la nouvelle mandature, il faudra remettre le rapport dans la discussion. Le député du Jura est confiant : « Pour l’instant je suis seul. Mais probablement que d’autres collègues me rejoindront sur ce thème dans quelques semaines. J’attends la constitution du groupe d’études sur le vin, et à partir de là j’interpellerai le président du groupe pour lui dire que c’est le sujet majeur de la viticulture ».

BASF développe un pansement fongicide

Du côté des solutions chimiques, BASF a mis au point un pansement fongicide à appliquer sur les plaies de la vigne quand on la taille, a-t-il annoncé le même jour à Arbois. Ce pansement offre une barrière physique et chimique. L’ingrédient est un polymère pulvérisable qui en séchant forme un film protecteur solide à la surface de la plaie générée par la taille. Ce polymère est le support de deux substances fongicides de synthèse, la pyraclostrobine et le boscalid, contre les champignons responsables des maladies du bois. « Cette protection physique empêche l’entrée des spores de champignons dans le cep », a expliqué Pierre Antoine Lardier, responsable de l’activité « vigne » de BASF. Un hectare de vigne nécessite 10 à 20 litres de produit formulé, soit environ 220 grammes de ces molécules actives, a-t-il précisé. Afin de maîtriser toutes les questions pratiques dans les moindres détails, BASF a noué un partenariat étroit avec la société allemande Mesto et le fabricant d’outils de taille Felco. Léger et se présentant sous la forme d’un sac à dos, le système comporte un pistolet au bout du pulvérisateur, qui s’adapte aux différents types de plaies de taille. Le produit est homologué en Italie, et devrait l’être en France courant 2018, espère la firme.