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AOC

Parution d’un décret très attendu sur l’irrigation des vignes en AOC

Le Journal officiel du 10 septembre a publié un décret du 8 septembre, très attendu par la profession, relatif à l’irrigation des vignes aptes à la production de vins d’appellation d’origine contrôlée. Ce décret « modifie les conditions autorisant à déroger à l’interdiction d’irriguer les vignes sous AOC ». Il permet notamment « d’affiner la granulométrie du dispositif d’autorisation d’irrigation », commente Magali Jelila, directrice de la Fédération régionale des AOC viticoles du Sud-Est.

Par Publié par Cédric Michelin
Parution d’un décret très attendu sur l’irrigation des vignes en AOC

Explication : jusque-là, pour une seule demande d’irrigation sur une appellation, c’était toute la zone de l’appellation qui devait bloquer son rendement, y compris les exploitations non irrigantes. Maintenant, seules les parcelles qui irriguent seront tenues de bloquer leur rendement, évitant ainsi de pénaliser les parcelles qui n’irriguent pas.

Le décret prévoit ainsi que l’autorisation d’irrigation « peut être délivrée, sous réserve d’être prévue par le cahier des charges, lorsque la pratique de l’irrigation a pour objet de compenser un stress hydrique de nature à mettre en péril la qualité du raisin ou la pérennité de la plante ». Un stress hydrique prononcé peut en effet bloquer la maturation du raisin et altérer sa qualité, précise Magali Jelila. Irriguer pour augmenter le rendement n’est de toute façon pas permis par les cahiers de charges en AOC.

« Le décret ''irrigation'' a le mérite de remettre à plat tout ce qui concerne l’irrigation des vignes : l’évolution du climat, des mentalités et des techniques », a salué Éric Pastorino, président de l’appellation des Côtes de Provence et du Crinao, la délégation régionale de l’INAO, le lendemain de la parution du décret. Les étés sont devenus très secs en Provence et Languedoc-Roussillon. « Il n’a quasiment pas plu depuis cinq mois en Provence », a-t-il témoigné. Les mentalités quant à elles ont évolué par rapport à l’image que le grand public peut avoir de l’irrigation de la vigne « au canon à eau, pour faire cracher la vigne ». Enfin, les techniques permettent des pratiques beaucoup plus fines que le « canon à eau » : le pilotage électronique de l’arrosage « se déclenche seulement quand c’est nécessaire », quand les sondes implantées dans le sol détectent un taux d’humidité entraînant un stress hydrique de la vigne.

Des vignes irriguées en Bourgogne pourraient - dès à présent - peut-être voir le jour...