Lutte contre la Flavescence Dorée
Pas d’autre alternative
La Flavescence Dorée est une grave menace pour tout notre vignoble ! Le
Nord Mâconnais en fait la triste expérience avec déjà 11,3 hectares
arrachés en 2012. Au vu de l’importance des
foyers et des forts risques de contamination alentour, c’est toute la
Bourgogne qui dit STOP à cette maladie incurable. Présentation du
dispositif régional de lutte et de prévention... seul espoir d'enrayer la contagion voire d'espérer éradiquer la maladie.
Nord Mâconnais en fait la triste expérience avec déjà 11,3 hectares
arrachés en 2012. Au vu de l’importance des
foyers et des forts risques de contamination alentour, c’est toute la
Bourgogne qui dit STOP à cette maladie incurable. Présentation du
dispositif régional de lutte et de prévention... seul espoir d'enrayer la contagion voire d'espérer éradiquer la maladie.
« Du particulier à l’exploitant en passant par les collectivités, tout détenteur de pieds de vigne est concerné ! », rappelle en introduction le premier bulletin d’informations sur la Flavescence Dorée en Bourgogne édité par la Commission Régionale Flavescence Dorée*. Car la menace est grande…
En 2012 malheureusement, le Mâconnais a subi une « très forte progression » de la Flavescence Dorée. D’abord, sur le premier périmètre même déjà mis en lutte obligatoire. Alors que la profession s’était posée la question en 2011 si le périmètre de 1.500 hectares en lutte obligatoire suffirait à enrayer la maladie, 2012 aura démontré que le foyer mâconnais est inhabituel de dangerosité, puisque 16 communes, sur 19, sont au final bel et bien contaminées. Avec plus de 20 % de pieds infestés par parcelle, 11,3 hectares ont dû être arrachés et de nombreuses autres parcelles alentours présentent des taux de contamination importants (10-15 %), laissant craindre pour leurs futures productions.
Ce qui inquiète encore davantage, c’est la mise en évidence de la Flavescence Dorée dans 8 communes du Mâconnais hors du périmètre de lutte 2012. Ces résultats montrent bien la forte capacité de propagation de la maladie d’une année sur l’autre en termes de surface : jusqu’à 10 fois. Ce qui veut surtout dire, que le vecteur –la cicadelle– a eu l’opportunité de propager encore davantage la maladie et que les vignerons ont probablement à nouveau « un coup de retard » sur cette maladie qui, vicieuse, n’exprime pas tout de suite ses symptômes (voir encadré).
Tous en simultané pour garder espoir
C’est pour toutes ces raisons que désormais, seule une mise en œuvre collective des mesures de lutte pourra contenir la propagation de la Flavescence Dorée en Bourgogne et ce dès cette année. L'heure n'est plus aux hésitations ou à l'indifférence. Pour preuve, deux communes sont également contaminées plus au Nord, en Côte chalonnaise. Pour preuve également, déjà confrontée et suite aux prospections, la Côte-d’Or se montre très vigilante (66 prélèvements négatifs). Sous réserve encore de la prise d’un arrêté préfectoral, les Côtes-d’oriens vont devoir –probablement– faire un traitement insecticide –obligatoirement– pour diminuer le niveau élevé de population de cicadelles. Après deux prélèvements négatifs, l’Yonne est aussi sur ses gardes et fera régulièrement un état des lieux, sans pour l’instant recourir à des traitements insecticides obligatoires.
Le dispositif en pratique
Confrontés aux arrachages et surcoûts improductifs (futures replantations, emprunts…), les vignerons mâconnais continuent d'alerter leurs homologues sur les dangers de prendre cette maladie à la légère. Ce qui serait d'autant plus dommage que les vignerons ne sont pas totalement démunis contre cette maladie, à l’instar de l’Esca.
Chacun dans son exploitation et sa commune doit donc appliquer scrupuleusement le dispositif régional de lutte et de prévention. Mieux vaut prévenir que guérir… Et même si cette lutte a un coût (financier/temps/écologique), la Bourgogne a encore la possibilité d’enrayer la diffusion généralisée de la Flavescence Dorée qui pour le coup, ensuite poserait des surcoûts réguliers et entamerait probablement l’image et la notoriété de notre vignoble (adieu lutte raisonnée, vieilles vignes…).
Tous les vignerons, particuliers, communes… doivent donc :
- surveiller tous les pieds de vigne pour repérer ceux qui présentent des symptômes de jaunisses avant la chute des feuilles en vue de leur arrachage. Pour prévenir la Flavescence Dorée et enrayer sa propagation dans les zones où elle est présente, le marquage avant la chute des feuilles et l’arrachage pendant l’hiver des pieds symptomatiques doivent être intégrés dans l’itinéraire technique de conduite de la vigne ;
- utiliser des plants Traités à l’Eau Chaude (TEC) pour écarter le risque d’introduction de la maladie par des plants contaminés. Cette mesure est déjà une obligation des cahiers des charges des appellations en Bourgogne ;
- maîtriser la population du vecteur (cicadelle de la FD) avec une déclinaison selon le département.
Le traitement insecticide est une mesure absolument nécessaire cette année en raison du risque de propagation de la maladie dans la région. Il n’existe, pour l’instant, pas d’autre alternative. Toutes ces actions doivent être menées « simultanément et collectivement ».
Prévenir pour sortir du dispositif à terme
Dans ce schéma de lutte, la Bourgogne se retrouve découpée en plusieurs zones géographiques en fonction du niveau de présence ou de risque. Chaque zone comprend plusieurs communes chacune représentée par un responsable communal qui établit le relais entre les viticulteurs locaux et la Fredon Bourgogne. Le plan d’action consiste à repérer, marquer puis arracher les pieds de jaunisse. Pour un certain nombre d’entre eux, une analyse de laboratoire pourra permettre de distinguer les ceps atteints de Flavescence Dorée de ceux atteints de Bois Noir (mêmes symptômes au vignoble).
Du fait de la présence de Bois Noir sur l’ensemble de la région, il est évident que tous les pieds de jaunisse ne pourront pas être analysés. La densité de prélèvements et l’organisation de la prospection varieront selon les objectifs fixés par zone. Seul un repérage et un arrachage assidus des pieds atteints de jaunisse dès cette année permettront de réaliser des analyses plus exhaustives de pieds symptomatiques dans les années à venir.
Cette stratégie consiste donc à faire une sorte d'étau et ainsi définir plus rapidement les communes indemnes –des extrémités vers les foyers– qui pourront espérer à terme sortir du dispositif.
*Fredon Bourgogne, BIVB, Préfecture de la région Bourgogne, CAVB, Fédération des négociants de Grande Bourgogne, Chambre d’Agriculture de Bourgogne, Sedarb, IFV.
Pour plus d’informations, consulter le site Internet www.stop-flavescence-bourgogne.fr. Les protocoles du plan régional et les documents officiels, entre autres, seront disponibles au téléchargement.
Ce qu’il faut savoir sur cette maladie incurable
En 2012 malheureusement, le Mâconnais a subi une « très forte progression » de la Flavescence Dorée. D’abord, sur le premier périmètre même déjà mis en lutte obligatoire. Alors que la profession s’était posée la question en 2011 si le périmètre de 1.500 hectares en lutte obligatoire suffirait à enrayer la maladie, 2012 aura démontré que le foyer mâconnais est inhabituel de dangerosité, puisque 16 communes, sur 19, sont au final bel et bien contaminées. Avec plus de 20 % de pieds infestés par parcelle, 11,3 hectares ont dû être arrachés et de nombreuses autres parcelles alentours présentent des taux de contamination importants (10-15 %), laissant craindre pour leurs futures productions.
Ce qui inquiète encore davantage, c’est la mise en évidence de la Flavescence Dorée dans 8 communes du Mâconnais hors du périmètre de lutte 2012. Ces résultats montrent bien la forte capacité de propagation de la maladie d’une année sur l’autre en termes de surface : jusqu’à 10 fois. Ce qui veut surtout dire, que le vecteur –la cicadelle– a eu l’opportunité de propager encore davantage la maladie et que les vignerons ont probablement à nouveau « un coup de retard » sur cette maladie qui, vicieuse, n’exprime pas tout de suite ses symptômes (voir encadré).
Tous en simultané pour garder espoir
C’est pour toutes ces raisons que désormais, seule une mise en œuvre collective des mesures de lutte pourra contenir la propagation de la Flavescence Dorée en Bourgogne et ce dès cette année. L'heure n'est plus aux hésitations ou à l'indifférence. Pour preuve, deux communes sont également contaminées plus au Nord, en Côte chalonnaise. Pour preuve également, déjà confrontée et suite aux prospections, la Côte-d’Or se montre très vigilante (66 prélèvements négatifs). Sous réserve encore de la prise d’un arrêté préfectoral, les Côtes-d’oriens vont devoir –probablement– faire un traitement insecticide –obligatoirement– pour diminuer le niveau élevé de population de cicadelles. Après deux prélèvements négatifs, l’Yonne est aussi sur ses gardes et fera régulièrement un état des lieux, sans pour l’instant recourir à des traitements insecticides obligatoires.
Le dispositif en pratique
Confrontés aux arrachages et surcoûts improductifs (futures replantations, emprunts…), les vignerons mâconnais continuent d'alerter leurs homologues sur les dangers de prendre cette maladie à la légère. Ce qui serait d'autant plus dommage que les vignerons ne sont pas totalement démunis contre cette maladie, à l’instar de l’Esca.
Chacun dans son exploitation et sa commune doit donc appliquer scrupuleusement le dispositif régional de lutte et de prévention. Mieux vaut prévenir que guérir… Et même si cette lutte a un coût (financier/temps/écologique), la Bourgogne a encore la possibilité d’enrayer la diffusion généralisée de la Flavescence Dorée qui pour le coup, ensuite poserait des surcoûts réguliers et entamerait probablement l’image et la notoriété de notre vignoble (adieu lutte raisonnée, vieilles vignes…).
Tous les vignerons, particuliers, communes… doivent donc :
- surveiller tous les pieds de vigne pour repérer ceux qui présentent des symptômes de jaunisses avant la chute des feuilles en vue de leur arrachage. Pour prévenir la Flavescence Dorée et enrayer sa propagation dans les zones où elle est présente, le marquage avant la chute des feuilles et l’arrachage pendant l’hiver des pieds symptomatiques doivent être intégrés dans l’itinéraire technique de conduite de la vigne ;
- utiliser des plants Traités à l’Eau Chaude (TEC) pour écarter le risque d’introduction de la maladie par des plants contaminés. Cette mesure est déjà une obligation des cahiers des charges des appellations en Bourgogne ;
- maîtriser la population du vecteur (cicadelle de la FD) avec une déclinaison selon le département.
Le traitement insecticide est une mesure absolument nécessaire cette année en raison du risque de propagation de la maladie dans la région. Il n’existe, pour l’instant, pas d’autre alternative. Toutes ces actions doivent être menées « simultanément et collectivement ».
Prévenir pour sortir du dispositif à terme
Dans ce schéma de lutte, la Bourgogne se retrouve découpée en plusieurs zones géographiques en fonction du niveau de présence ou de risque. Chaque zone comprend plusieurs communes chacune représentée par un responsable communal qui établit le relais entre les viticulteurs locaux et la Fredon Bourgogne. Le plan d’action consiste à repérer, marquer puis arracher les pieds de jaunisse. Pour un certain nombre d’entre eux, une analyse de laboratoire pourra permettre de distinguer les ceps atteints de Flavescence Dorée de ceux atteints de Bois Noir (mêmes symptômes au vignoble).
Du fait de la présence de Bois Noir sur l’ensemble de la région, il est évident que tous les pieds de jaunisse ne pourront pas être analysés. La densité de prélèvements et l’organisation de la prospection varieront selon les objectifs fixés par zone. Seul un repérage et un arrachage assidus des pieds atteints de jaunisse dès cette année permettront de réaliser des analyses plus exhaustives de pieds symptomatiques dans les années à venir.
Cette stratégie consiste donc à faire une sorte d'étau et ainsi définir plus rapidement les communes indemnes –des extrémités vers les foyers– qui pourront espérer à terme sortir du dispositif.
*Fredon Bourgogne, BIVB, Préfecture de la région Bourgogne, CAVB, Fédération des négociants de Grande Bourgogne, Chambre d’Agriculture de Bourgogne, Sedarb, IFV.
Pour plus d’informations, consulter le site Internet www.stop-flavescence-bourgogne.fr. Les protocoles du plan régional et les documents officiels, entre autres, seront disponibles au téléchargement.
Ce qu’il faut savoir sur cette maladie incurable
La Flavescence Dorée (FD), maladie réglementée, est une jaunisse de la vigne particulièrement contagieuse et incurable. Elle est causée par un phytoplasme : micro-organisme, qui circule dans la sève. La maladie se caractérise par une décoloration des feuilles et un non-aoûtement des bois. Présente dans la plupart des régions viticoles du Sud de l’Europe, elle occasionne de fortes pertes de récolte et peut compromettre la pérennité des vignobles.
Elle est transmise par un insecte vecteur, la cicadelle Scaphoideus titanus ou cicadelle de la Flavescence Dorée. Cet insecte présente une génération par an avec 5 stades larvaires (L1 à L5) précédant les adultes ailés. Il acquiert et transmet le phytoplasme de la FD lors de sa prise alimentaire (piqûre). Les symptômes s’extériorisent au plus tôt un an après la contamination du pied par une cicadelle de la Flavescence Dorée porteuse du phytoplasme.
Il ne faut en aucun cas négliger l’impact de ces contaminations par le vecteur, d’où la nécessité de lutter collectivement contre cette cicadelle !
Cette maladie a un caractère hautement épidémique :
- l’insecte vecteur vit et se nourrit sur la vigne uniquement,
- les larves et adultes peuvent être infectieux pendant plus de 2 mois,
- l’insecte se déplace facilement de cep en cep voire sur des distances plus longues par le tranport de cicadelles par le matériel viticole : les larves en sautant et les adultes en volant.
La transmission de la FD peut également se faire par l’introduction de plants contaminés dans un vignoble.
