Pas de transition environnementale sans développement économique exprime le Plan de la filière vins
La filière viticole a présenté son plan de filière en amont du salon de l’agriculture. Ce plan, qui se décline en 4 axes, met l’accent sur la transition environnementale et la réponse aux attentes sociétales. Les acteurs de la filière entendent cependant accompagner ces évolutions par le développement économique.
Le 21 février, en amont du Salon de l’agriculture, Jean-Marie Barillère, Président du Comité National des interprofessions des vins à appellation d’origine et d’indication Géographique (CNIV), et Jérôme Despey, Président du conseil spécialisé vins de FranceAgrimer, ont détaillé le plan de la filière vins en aval de sa remise au ministre de l’agriculture, le 29 janvier dernier. Le président du CNIV estime que la filière a construit un plan équilibré entre responsabilités sociétales et développement économique. « La transition environnementale ne se fera pas sans développement économique. C’est en améliorant notre compétitivité que nous pourrons effectuer les mutations attendues par la société », détaille-t-il. Le président du Conseil spécialisé vins de FranceAgrimer rappelle qu’il est impensable de demander aux producteurs d’augmenter leurs coûts de production sans augmenter leurs revenus.
Le plan de filière se décline en quatre axes. Le premier est celui de l’engagement social. La filière espère ainsi se mettre au service d’un meilleur environnement de travail afin de préserver la santé et la sécurité des travailleurs. Pour faire face au changement climatique et faciliter la transition écologique attendue par la société, la filière a également pris des engagements environnementaux. Si Jean-Marie Barillère rappelle que les viticulteurs ne savent pas faire du bon vin sans traitement, naturel ou de synthèse, la filière essaye cependant de diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires. À terme, son objectif est de sortir totalement des pesticides, à condition de trouver des alternatives fiables qui participent à la création de valeur.
Pas de sortie des pesticides sans alternatives
Troisième axe de ce plan, l’engagement sanitaire, afin de simplifier le travail de sensibilisation et d’éducation à une consommation sans risques pour la santé. La polémique concernant les propos d’Agnès Buzyn sur la consommation de vin a tout de même été évoquée brièvement. Jean-Marie Barillère a donc rappelé que la remise du plan de filière avait été permise grâce à la position du président de la République, indiquant dans un courrier officiel que « l’objectif est de lutter que les consommations excessives et à risque, ce qui nécessite d’investir en amont dans la prévention ».
Le dernier axe de travail du plan de la filière vin est celui de la création de valeurs. Jérôme Despey a ainsi salué la volonté du président de la République de partir des producteurs pour la construction des prix. La filière attend cependant que, sur la question des promotions et seuil de revente à perte, la proposition de loi, présentée à l'Assemblée nationale et Sénat, soit conforme aux engagements du gouvernement. Le président du CNIV restera attentif aux textes proposés. Jérôme Despey espère aussi que cette création de valeurs sera répartie équitablement entre les acteurs de la chaîne. Les deux présidents ont précisé que ce plan de filière devra se décliner au niveau régional, « la transition écologique, par exemple, ne pourra se faire de la même manière dans le Languedoc et en Champagne », détaillent-ils.