PCAE : un manque de lisibilité inquiétant !
En marge de sa visite à La Chapelle-de-Guinchay par rapport au Plan Beaujolais, Sophie Fonquernie, vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture, a rencontré le 31 mai après-midi les présidents de section de production de la FDSEA 71 et des JA de Saône-et-Loire pour faire un point sur les dossiers de la compétence du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté. L’occasion notamment d’évoquer le PCAE, un sujet de fortes inquiétudes pour la profession…

Premier sujet de revendication auprès de Sophie Fonquernie, le PCAE (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles). Montant au créneau, Stéphane Convert, président de la section des éleveurs laitiers, l’affirmait : « nous avons toujours la volonté de produire du lait dans notre département. Mais pour cela, on a besoin d’un Plan Bâtiments fort sur 2019-2020 ». Michel Joly, représentant la section bovine, renchérissait : « on a besoin de compétitivité dans la filière bovine. Sur le PCAE, il va falloir réagir et vite ! ». Mais force est de constater que les réponses apportées le 31 mai étaient loin de satisfaire nos représentants. Ainsi, Sophie Fonquernie évoquait-elle « une approche globale sur les difficultés de financement, non pas avec une mais avec un ensemble de solutions ». Et de souligner que « le PCAE Bourgogne était l’un des plus élevés de France en termes de financement ». Pas de quoi rassurer les agriculteurs…
Cantines scolaires, une mise en place plus complexe que prévue…
Autre sujet de la compétence du Conseil régional, l’approvisionnement des cantines scolaires. Interrogé sur ce sujet par Bernard Lacour, président de la FDSEA 71, Sophie Fonquernie s’est voulue pédagogue expliquant les difficultés rencontrées dans la mise en place d’un approvisionnement en produits locaux. Au-delà des bonnes intentions initiales, les freins sont réels. Ainsi, la vice-présidente de la région BFC soulignait-elle que « les lycées ne peuvent pas s’approvisionner en direct et qu’il est très compliqué d’imposer 50 % d’approvisionnement en produits locaux aux intendants des lycées ».
Filières, un besoin d’accompagnement et de formation…
Rebondissant sur le volet Formation, Michèle Michel, pour la section ovine, soulignait l’impasse financière dans laquelle se trouve actuellement le CS Ovins pour lequel les financements manquent alors que la filière est en plein essor et que la demande de formation est réelle. Surtout sur une production particulièrement technique. De son côté, Bruno Charbouillot soulignait aussi le besoin d’accompagnement des filières en rappelant que la filière porcine régionale rencontrait de gros problèmes, « chaque projet de nouveau bâtiment est systématiquement attaqué par des opposants ». Un besoin d’accompagnement partagé par les filières Lait et Viande bovine, notamment au sujet de la contractualisation. Mais aussi en grandes cultures pour accompagner le stockage. Lionel Borey, président de la section Grandes cultures, en profitait pour souligner les questions posées par le stockage à la ferme. De son côté, Joffrey Beaudot, président des JA 71, rappelait que « 97 personnes s’installent chaque année en agriculture en ayant bénéficié d’un accueil par le point Info Installation géré par les JA ». Il en profitait pour souligner l’importance de l’aide apportée par la Région.
Pour conclure, ce temps d’échange, Bernard Lacour appuyait sur les autres questions budgétaires qui fâchent, notamment l’ICHN et le transfert de certaines enveloppes financières du premier pilier de la Pac vers le second pilier. Sur ce dernier point, Sophie Fonquernie rappelait que les choix ne dépendaient pas de la Région mais avaient été imposés par le national et notamment le choix de transférer 4,2 % de l’enveloppe du premier pilier vers le second pilier. Une réponse claire, à défaut d’être satisfaisante.