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Période de transition et négociations commerciales pour le Brexit

La période de transition prévue après le Brexit et la perspective d’une négociation sur le libre-échange entre Bruxelles et Londres rassurent quelque peu le secteur agricole et alimentaire européen qui craint toutefois d’« inévitables » perturbations commerciales.

Par Publié par Cédric Michelin
Période de transition et négociations commerciales pour le Brexit

Les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-sept, réunis à Bruxelles le 23 mars, devaient approuver les termes de la période de transition post-Brexit, qui s’appliqueront du 30 mars 2019 au 31 décembre 2020 et ont fait l’objet d’un accord quatre jours auparavant entre la Commission européenne et Londres, ainsi que des lignes directrices pour entamer les travaux sur les futures relations avec le Royaume-Uni, notamment la conclusion d’un « accord de libre-échange ». Selon un projet présenté par le président du Conseil européen, Donald Tusk, celui-ci devra prévoir, si possible pour tous les secteurs, « des droits de douane nuls et sans restrictions quantitatives » avec des règles d’origine « appropriées » et « de solides garanties qui assurent des règles du jeu équitables ».

Des perturbations commerciales « inévitables »

Dans un communiqué conjoint daté du 21 mars, les organisations de l’UE représentant les syndicats et coopératives agricoles (Copa-Cogeca), l’industrie agroalimentaire (FoodDrinkEurope) et le commerce (Celcaa) ont salué de façon anticipée les décisions attendues des dirigeants des Vingt-sept. Toutefois, selon elles, le statu quo prévu au cours de la période de transition, c’est-à-dire le maintien du Royaume-Uni dans le marché unique et l’union douanière, « devrait durer jusqu’à ce que de nouveaux arrangements commerciaux soient mis en œuvre et fonctionnent, pour éviter une incertitude juridique et des perturbations des échanges inutiles ».

Bruxelles a par ailleurs accepté que les Britanniques puissent, pendant la période de transition, négocier et signer des accords de libre-échange avec d’autres pays, sans toutefois les appliquer avant 2021.

S’agissant de la relation future, le Copa-Cogeca, FoodDrinkEurope et le Celcaa se déclarent préoccupés par le retrait du Royaume-Uni du marché unique et de l’union douanière qui « conduira inévitablement à de sérieuses perturbations commerciales ». « Il n’est pas clair non plus si le Royaume-Uni compte continuer à participer » à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), s’inquiètent-elles également.

Enfin, les trois organisations appellent les négociateurs des deux parties à « consulter le secteur agroalimentaire lorsque les termes de la future relation commerciale seront en cours d’élaboration ».

Accord sur une « large partie » du volet retrait du Brexit

Michel Barnier a annoncé le 19 mars un accord avec Londres sur « une large partie de ce qui constituera l’accord international pour le retrait du Royaume-Uni », y compris sur la période de transition de 21 mois, les pourparlers devant encore se poursuivre sur certains sujets, entre autres sur « les indications géographiques » mais surtout sur l’épineuse question irlandaise.

Le négociateur en chef de l’UE compte attaquer au plus vite les discussions sur la « future relation » avec le Royaume-Uni, fort du mandat que devaient approuver le 23 mars les dirigeants des Vingt-sept.