Pesticides : Les agriculteurs de moins en moins exposés aux produits chimiques
L’exposition aux produits chimiques dans le secteur agricole est très inférieure à celle des salariés de l’industrie et du bâtiment, indique une étude sur l’exposition des salariés aux risques professionnels publiée le 9 septembre par le ministère du Travail.

En 2017, 34 % des salariés de l’agriculture sont exposés à au moins un produit chimique, soit une baisse de 15 points par rapport à 1994, indique l’enquête Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels (Sumer) publiée le 9 septembre par le ministère du Travail. Cette publication analyse, grâce aux réponses de 26.500 salariés auprès de 1.200 médecins du travail, l’évolution de l’exposition des salariés aux risques professionnels sur les vingt dernières années. La baisse de l’exposition aux agents chimiques est beaucoup plus spectaculaire dans l’agriculture que dans l’industrie (38 % de salariés exposés en 2017 soit une baisse de 6 points par rapport à 1994), une situation qui peut s’expliquer « par la prise de conscience des conséquences de l’utilisation des pesticides pour la santé des agriculteurs, pour l’environnement et pour les consommateurs, avec la mise en œuvre du plan Ecophyto », précise le document. A noter que dans le secteur des services, l’exposition a même augmenté, passant de 25 % des salariés à 29 % entre 1994 et 2017, du fait, probablement, du développement de professions comme « agent de nettoyage », ou « aides ménagères », indique la publication. La multi-exposition, à savoir l’exposition à au moins trois produits chimiques, concerne 15 % des salariés, et a fortement diminué dans l’agriculture depuis 1994 (-11 points).
L’agriculture plus exposée aux autres risques professionnels
Le secteur de l’agriculture reste cependant plus exposé que d’autres face à certains risques professionnels. Ainsi, si l’exposition aux contraintes physiques diminue continuellement depuis 1994 pour toutes les catégories socioprofessionnelles et dans la majorité des secteurs, ce n’est pas le cas pour l’agriculture. Par exemple, la manutention manuelle de charges plus de 20h par semaine concerne 6 % de salariés contre 3,7 % en 1994, la position debout 20h ou plus par semaine touche 37 % des salariés du secteur contre 24 % en 1994, et le nombre de travailleurs devant effectuer un travail exigeant une position forcée d’une ou plusieurs articulations passe de 22,3 % à 37,9 % entre 2010 et 2017. En revanche, l’agriculture connaît une baisse importante de l’exposition aux nuisances sonores (-10 points). Enfin, l’étude précise que la tension au travail augmente dans les secteurs qui étaient les moins exposés en 2010, comme l’agriculture (passant de 16,5 % de salariés concernés par une tension au travail en 2010 à 19,7 % en 2017) ou la construction, alors qu’elle diminue dans l’industrie.