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Vendanges 2013

Peu abondantes (encore)

La récolte de vins 2013 sera inférieure à la moyenne des cinq dernières
années, même si elle est supérieure à celle de 2012. En cause, les
conditions météorologiques défavorables tout au long de la saison. A la
fraîcheur et aux pluies abondantes du printemps se sont succédés de
violents orages de grêle cet été dans certaines régions viticoles.
Par Publié par Cédric Michelin
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Annoncées à 45,8 millions d’hl par le ministère de l’Agriculture au 1er août, les vendanges 2013 seront certainement moins abondantes. Selon Jérôme Despey, président du Conseil spécialisé « vins » de FranceAgriMer, la production sera certainement plus proche de 43,5 Mhl, soit plus de 2 Mhl de moins que les prévisions réalisées un mois plus tôt.
Certes la récolte sera supérieure à celle de 2012 qui avait atteint 41,4 Mhl, mais le millésime 2013 fera partie « des deux à trois petites récoltes que nous ayons jamais connues », constate Jérôme Despey. En fait, depuis la fin de l’hiver, la vigne a souffert de conditions météorologiques particulièrement défavorables. Des températures basses combinées à des pluies abondantes au printemps ont provoqué de la coulure au moment de la floraison. L’impact a été relativement important en Aquitaine et dans les Côtes du Rhône, ainsi que dans Midi-Pyrénées. A cela se sont ajoutés de violents orages de grêle cet été qui ont frappé le Val de Loire, le Bordelais, la Dordogne et la Bourgogne. Autre caractéristique du millésime 2013, le retard des vendanges à cause des conditions météo du printemps. « Nous avons quinze à trois semaines de retard », observe Jérôme Despey. Alors que depuis quelques années, elles démarraient dès le 15 août, les premières coupes de raisin ne sont annoncées que début septembre, sauf dans les Pyrénées orientales où la récolte a déjà commencé. Ceci étant malgré la météo capricieuse, « la récolte est saine » estime Jérôme Despey. Les maladies sont bien maîtrisées et à ce stade « il n’y a pas de difficultés sanitaires qui pourraient impacter la qualité » précise-t-il.
Quant aux marchés viticoles, ils sont plutôt bien orientés, la faiblesse de la récolte, ayant un impact positif sur les anticipations des opérateurs. « Il n’y a pas de raison d’avoir des difficultés sur les prix, lors de la prochaine campagne », observe le président du Conseil spécialisé. Et ce d’autant plus les projections de production en Italie et en Espagne sont plutôt faibles. Notamment dans ce pays où la récolte n’atteindrait que 30 Mhl contre 40 Mhl l’an dernier. Néanmoins, le degré d’alcool devrait être relativement faible, ce qui pourrait justifier, selon Jérôme Despey, le recours à l’enrichissement avec du saccharose ou des moûts concentrés, une décision qui relève de la responsabilité des préfets de région et non de FranceAgriMer.

Vers un système d’assurance obligatoire



Les événements climatiques de plus en plus fréquents et de plus en plus violents qui se succèdent chaque année, interpellent fortement le président du Conseil spécialisé “vins” de FranceAgriMer qui est aussi vice-président de la FNSEA. C’est notamment le cas en 2013 où la vigne a été dévastée dans le Vouvray, dans l’Entre-Deux-Mers, en Dordogne, et en Bourgogne sur des espaces beaucoup plus étendus que ceux qu’on observait autrefois. Or, malgré la sortie de la viticulture du Fonds des calamités agricoles, la plupart des viticulteurs ne sont pas assurés. « Ils ne sont que 5 à 25 % à avoir souscrit une assurance, ce qui ne représente que 100.000 hectares sur les 800.000 hectares de vigne », observe Jérôme Despey. Pourquoi une telle situation ? Parce que « l’offre n’est pas adaptée ». « Le système est trop complexe et trop coûteux pour le secteur viticole », précise-t-il. Avant de se prononcer pour « un système qui garantisse un minimum vital et permettent de couvrir les charges d’exploitation ». Jérôme Despey ne serait pas hostile à la mise en place d’un régime d’assurance obligatoire qui permettrait « de mutualiser les risques et de réduire le coût ». La balle est dans le camp des pouvoirs publics qui n’ont certainement pas pris conscience de la gravité de la situation en procédant à des coupes drastiques dans le Fonds des calamités agricoles. La dotation budgétaire est passée en deux ans de 125 millions d’euros à 77 millions d’euros cette année.