Philippe Paperin à Amanzé est agriculteur et maire
Maire d’une petite commune typique du Brionnais, Philippe Paperin sera candidat pour un second mandat. Eleveur charolais attaché à son terroir, le maire d’Amanzé voit l’avenir des petites communes passer par une réorganisation. Pour faire face au manque de moyens et à la complexification administrative.

Eleveur de charolais à Amanzé, Philippe Paperin est devenu le maire de sa commune en 2013. Jusqu’alors conseiller municipal, il a du remplacer au pied levé son prédécesseur démissionnaire. 18 mois après cette prise de fonction inattendue, Philippe Paperin était réélu. Maire depuis sept ans, il s’apprête à se présenter à nouveau.
Amanzé est une petite commune rurale de 180 habitants. Sans entreprise, ni commerce, il ne lui reste plus que cinq exploitations agricoles. La commune possède un café géré par une association et qui ouvre le dimanche matin.
La population est assez âgée avec un bon tiers de retraités, décrit Philippe Paperin. 21 enfants sont malgré tout inscrits dans le primaire. De nouvelles familles viennent s’installer au village et la commune est fréquentée par de nombreux lyonnais, pour la plupart propriétaires de résidences secondaires et souvent très attachés au pays. Le tourisme est un atout indéniable du Brionnais, confirme le maire dont l’épouse tient une ferme-auberge.
Petite commune, petits moyens
Lorsqu’il est devenu maire, Philippe Paperin a souhaité poursuivre ce qui avait été engagé dans son village. Réaliste, il ne se fait pas d’illusion sur l’avenir d’une si petite commune dont les moyens financiers ne sont plus du tout à la hauteur des besoins actuels. Aussi, la municipalité d’Amanzé n’a de cesse que d’œuvrer en faveur d’un rapprochement avec d’autres communes. Une première étape avait été la création d’un regroupement pédagogique intercommunal dans les années 90. Pour ne plus avoir à gérer autant de sites que de communes, le RPI s’est transformé en RPC (regroupement pédagogique concentré) où les quatre classes et une cantine sont désormais regroupés dans le même village. Un progrès qui a permis de simplifier la gestion des écoles et des transports pour un total de 88 enfants, se félicite le maire d’Amanzé.
Profitant de cet élan, avec les autres maires concernés, Philippe Paperin s’était lancé dans un projet de « commune nouvelle ». « Nous avions déjà créé un Sivom à trois communes pour gérer un service mutualisé de voiries et entretien. Ce Sivom est passé à quatre communes pour gérer le RPI…. Alors nous avons eu envie d’aller plus loin en fusionnant les quatre communes en une seule », explique-t-il. Malheureusement, ce dernier projet n’a pas abouti à cause de désaccords entre élus. C’est un vrai regret pour Philippe qui est convaincu qu’une commune aussi petite que la sienne ne peut plus avoir d'ambition. La commune nouvelle espérée aurait compté 1.200 habitants. « La fusion aurait généré des économies en fonctionnement administratif. Notre voix aurait pesé plus lourd à la communauté de communes », regrette le maire d’Amanzé.
Limité budgétairement, la petite commune fait en fonction de ses moyens pour maintenir l’existant. « Nous avons aménagé l’allée du cimetière, restauré la place de la mairie, refait l’intérieur de la salle polyvalente. Actuellement, nous rénovons l’ancien presbytère pour y faire des logements locatifs… », énumère modestement Philippe.
L’omniprésence de l’élevage charolais
Dans ce bourg typique du Brionnais, l’entretien du patrimoine est important. D’ailleurs, ce que les touristes disent apprécier dans la région, c’est justement cet habitat magnifique et des paysages bocagers entretenus, rapporte le maire d’Amanzé. Ici, on est au cœur du berceau historique de la race charolaise et le parcellaire témoigne du prestigieux passé d’embouche. Encore aujourd’hui, le paysage montre l’omniprésence de l’élevage bovin à l’herbe. A Amanzé, trois exploitants sur six sont en AOP Bœuf de Charolles, révèle le maire. « Ici on pratique un élevage traditionnel. On n’a pas besoin de prendre d’arrêté anti-phyto ! ». Dans le dernier plan local d’urbanisme intercommunal, les parcelles en AOP ont été notifiées de telle sorte qu’elles ne soient pas constructibles, confie le maire.
Philippe Paperin a été parmi les tout premiers à adhérer au projet de candidature du Charolais-Brionnais au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Pour lui qui s’est mobilisé pendant des années pour l’obtention de l’AOP Bœuf de Charolles, le classement au Patrimoine Mondial de l’Unesco est une suite logique. « Une reconnaissance pour le paysage et le patrimoine local qu’on a su conserver. Ici, tout le monde est conscient qu’on détient quelque chose d’exceptionnel ; une typicité qu’il faut à tout prix protéger, sans le sanctuariser bien entendu, mais le préserver. Ce serait un formidable éclairage sur une région qui n’est pas assez connue », argumente Philippe Paperin.
Ne pas laisser tomber
Agriculteur engagé pour la défense de l’élevage charolais et de sa viande, le maire d’Amanzé mesure bien l’importance que la profession s’implique au niveau municipal. Au-delà de la « disponibilité » que permet le métier, l’agriculteur est quand même « celui qui occupe le territoire ! », argumente l’élu. Il est donc légitime qu’il prenne part aux débats surtout à une époque où la profession est souvent critiquée, estime-t-il. Si à Amanzé, les conflits sont rares, cela tient en partie au fait que l’on est loin des zones péri-urbaines et des grands axes routiers. Amanzé n’est pas une cité dortoir et les relations entre voisins y sont apaisées. Mais cela n’empêche pas qu’il faut rester vigilent. Dans le Brionnais, l’habitat est très dispersé et mieux vaut donc entretenir un dialogue constructif entre agriculteurs et le reste de la population.
Pour se représenter, Philippe Paperin va devoir dans un premier temps compléter son équipe car quatre anciens conseillers ne repartent pas. Aux dernières élections municipales, certains villages n’avaient même pas de candidat, remémore l’élu qui sait que « les candidats ne se bousculent pas... Il faut pourtant s’engager et ne pas laisser tomber », estime le maire sortant. Au programme de son nouveau mandat, Philippe Paperin ne perd pas de vue son souhait de se regrouper avec d’autres. Même les tâches administratives ne sont plus à la portée d’une petite commune, déplore le maire. La dématérialisation par des procédures peu fonctionnelles et chronophages ; la disparition de services publics de proximité : même avec la meilleure des volontés, les secrétaires de mairie sont dépassées, témoigne l’élu. L’avenir passe par une réorganisation des communes et la mutualisation, mais sans aller vers de trop grosses intercommunalités où les élus n’ont plus la main, estime Philippe Paperin.
Philippe Paperin à Amanzé est agriculteur et maire

Eleveur de charolais à Amanzé, Philippe Paperin est devenu le maire de sa commune en 2013. Jusqu’alors conseiller municipal, il a du remplacer au pied levé son prédécesseur démissionnaire. 18 mois après cette prise de fonction inattendue, Philippe Paperin était réélu. Maire depuis sept ans, il s’apprête à se présenter à nouveau.
Amanzé est une petite commune rurale de 180 habitants. Sans entreprise, ni commerce, il ne lui reste plus que cinq exploitations agricoles. La commune possède un café géré par une association et qui ouvre le dimanche matin.
La population est assez âgée avec un bon tiers de retraités, décrit Philippe Paperin. 21 enfants sont malgré tout inscrits dans le primaire. De nouvelles familles viennent s’installer au village et la commune est fréquentée par de nombreux lyonnais, pour la plupart propriétaires de résidences secondaires et souvent très attachés au pays. Le tourisme est un atout indéniable du Brionnais, confirme le maire dont l’épouse tient une ferme-auberge.
Petite commune, petits moyens
Lorsqu’il est devenu maire, Philippe Paperin a souhaité poursuivre ce qui avait été engagé dans son village. Réaliste, il ne se fait pas d’illusion sur l’avenir d’une si petite commune dont les moyens financiers ne sont plus du tout à la hauteur des besoins actuels. Aussi, la municipalité d’Amanzé n’a de cesse que d’œuvrer en faveur d’un rapprochement avec d’autres communes. Une première étape avait été la création d’un regroupement pédagogique intercommunal dans les années 90. Pour ne plus avoir à gérer autant de sites que de communes, le RPI s’est transformé en RPC (regroupement pédagogique concentré) où les quatre classes et une cantine sont désormais regroupés dans le même village. Un progrès qui a permis de simplifier la gestion des écoles et des transports pour un total de 88 enfants, se félicite le maire d’Amanzé.
Profitant de cet élan, avec les autres maires concernés, Philippe Paperin s’était lancé dans un projet de « commune nouvelle ». « Nous avions déjà créé un Sivom à trois communes pour gérer un service mutualisé de voiries et entretien. Ce Sivom est passé à quatre communes pour gérer le RPI…. Alors nous avons eu envie d’aller plus loin en fusionnant les quatre communes en une seule », explique-t-il. Malheureusement, ce dernier projet n’a pas abouti à cause de désaccords entre élus. C’est un vrai regret pour Philippe qui est convaincu qu’une commune aussi petite que la sienne ne peut plus avoir d'ambition. La commune nouvelle espérée aurait compté 1.200 habitants. « La fusion aurait généré des économies en fonctionnement administratif. Notre voix aurait pesé plus lourd à la communauté de communes », regrette le maire d’Amanzé.
Limité budgétairement, la petite commune fait en fonction de ses moyens pour maintenir l’existant. « Nous avons aménagé l’allée du cimetière, restauré la place de la mairie, refait l’intérieur de la salle polyvalente. Actuellement, nous rénovons l’ancien presbytère pour y faire des logements locatifs… », énumère modestement Philippe.
L’omniprésence de l’élevage charolais
Dans ce bourg typique du Brionnais, l’entretien du patrimoine est important. D’ailleurs, ce que les touristes disent apprécier dans la région, c’est justement cet habitat magnifique et des paysages bocagers entretenus, rapporte le maire d’Amanzé. Ici, on est au cœur du berceau historique de la race charolaise et le parcellaire témoigne du prestigieux passé d’embouche. Encore aujourd’hui, le paysage montre l’omniprésence de l’élevage bovin à l’herbe. A Amanzé, trois exploitants sur six sont en AOP Bœuf de Charolles, révèle le maire. « Ici on pratique un élevage traditionnel. On n’a pas besoin de prendre d’arrêté anti-phyto ! ». Dans le dernier plan local d’urbanisme intercommunal, les parcelles en AOP ont été notifiées de telle sorte qu’elles ne soient pas constructibles, confie le maire.
Philippe Paperin a été parmi les tout premiers à adhérer au projet de candidature du Charolais-Brionnais au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Pour lui qui s’est mobilisé pendant des années pour l’obtention de l’AOP Bœuf de Charolles, le classement au Patrimoine Mondial de l’Unesco est une suite logique. « Une reconnaissance pour le paysage et le patrimoine local qu’on a su conserver. Ici, tout le monde est conscient qu’on détient quelque chose d’exceptionnel ; une typicité qu’il faut à tout prix protéger, sans le sanctuariser bien entendu, mais le préserver. Ce serait un formidable éclairage sur une région qui n’est pas assez connue », argumente Philippe Paperin.
Ne pas laisser tomber
Agriculteur engagé pour la défense de l’élevage charolais et de sa viande, le maire d’Amanzé mesure bien l’importance que la profession s’implique au niveau municipal. Au-delà de la « disponibilité » que permet le métier, l’agriculteur est quand même « celui qui occupe le territoire ! », argumente l’élu. Il est donc légitime qu’il prenne part aux débats surtout à une époque où la profession est souvent critiquée, estime-t-il. Si à Amanzé, les conflits sont rares, cela tient en partie au fait que l’on est loin des zones péri-urbaines et des grands axes routiers. Amanzé n’est pas une cité dortoir et les relations entre voisins y sont apaisées. Mais cela n’empêche pas qu’il faut rester vigilent. Dans le Brionnais, l’habitat est très dispersé et mieux vaut donc entretenir un dialogue constructif entre agriculteurs et le reste de la population.
Pour se représenter, Philippe Paperin va devoir dans un premier temps compléter son équipe car quatre anciens conseillers ne repartent pas. Aux dernières élections municipales, certains villages n’avaient même pas de candidat, remémore l’élu qui sait que « les candidats ne se bousculent pas... Il faut pourtant s’engager et ne pas laisser tomber », estime le maire sortant. Au programme de son nouveau mandat, Philippe Paperin ne perd pas de vue son souhait de se regrouper avec d’autres. Même les tâches administratives ne sont plus à la portée d’une petite commune, déplore le maire. La dématérialisation par des procédures peu fonctionnelles et chronophages ; la disparition de services publics de proximité : même avec la meilleure des volontés, les secrétaires de mairie sont dépassées, témoigne l’élu. L’avenir passe par une réorganisation des communes et la mutualisation, mais sans aller vers de trop grosses intercommunalités où les élus n’ont plus la main, estime Philippe Paperin.