Phytos : des ONG environnementales s’en prennent à l’allégation « zéro résidu »
Plusieurs associations, en majorité spécialisées dans la défense de l’environnement (France Nature environnement, Bio Consom’acteurs, Eau et Rivières de Bretagne, FNH, Générations futures, Greenpeace, etc.) ont signé un communiqué commun remettant en cause l’allégation « zéro résidu » de pesticides, a-t-on appris le 12 mars.
Elles affirment qu'« en plus d’être inexact, cet affichage […] biaise les choix des consommateurs désireux de faire attention à ce qu’ils achètent. » Et d’expliquer que « pour trouver une molécule, il faut la chercher. Il est donc impossible de garantir qu’un aliment ne contient aucun résidu ; il est seulement possible de préciser qu’aucun des pesticides cherchés n’a été trouvé. »
Début février, le collectif Nouveaux Champs s’est constitué autour du label « Zéro résidu de pesticides » avec l’objectif de représenter d’ici 5 ans « 15 à 20 % de la production » de fruits et légumes. Son président Gilles Bertrandias explique : « Pour chaque espèce, on recherche toutes les substances actives homologuées depuis dix ans ». En outre, le collectif affirme aussi tester les contaminations liées au traitement de parcelles voisines ne répondant pas au cahier des charges du collectif. Au total, selon les espèces, « de 100 à 1 000 molécules » sont testées, affirme-t-il.
Autre point d’inquiétude des ONG : n’avoir aucun résidu dans les produits finaux ne résout pas la question des résidus dans l’environnement (air, eau, sol). « Cette nouvelle démarche ne répond donc pas à l’ensemble des enjeux de santé et d’environnement soulevés par les pesticides », écrivent les associations. Le collectif Nouveaux Champs affirme avoir une liste « verte » des traitements pour inciter à l’utilisation des produits de biocontrôle. En outre, le cahier des charges impose aux plus de 2000 producteurs engagés dans la démarche « des pratiques agricoles […] permettant de viser l’objectif de « zéro résidu de pesticides » (utilisation de variétés tolérantes, pratique de la protection biologique intégrée, rotation des cultures, etc.) ».
