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BIVB

Place aux vins durables !

Comme à l’habitude, le programme était « dense » ce mercredi 4 juillet
pour l’assemblée générale du BIVB. Après les phases de consultations et
de cadrage, l’Interprofession des vins de Bourgogne passe à l’action
dans le cadre de son Plan Amplitudes 2015 adopté l’an passé. Pour 2015,
l’objectif est de sortir 200 millions de bouteilles « irréprochables ».
La Bourgogne se donne les moyens pour devenir "la référence mondiale des
grands vins issus de la viticulture durable".
Par Publié par Cédric Michelin
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« Pour les régionales, c’est difficile ». Le président du BIVB, Pierre-Henri Gagey livrait cette réflexion pour commencer. Malgré un « bilan économique satisfaisant par rapport aux autres vignobles » –grâce aux marchés internationaux (reprise USA et progression Asie) équivalent au marché national–, derrière se cachent en effet des situations contrastées. La « montée en gamme est vitale pour les AOC mal valorisées », ajoutait même le négociant de Beaune. Il se montrait cependant optimiste pour ces dernières : « les conditions climatiques délicates feront que les volumes récoltés seront réduits ». L’adéquation offre/demande devrait alors jouer, faisant monter les cours. Reste encore à produire de la qualité…

Les coteaux de la discorde



La pression n'était pas que du côté des vignes cette année. Après de sérieuses menaces de quitter l’Interprofession, Chablis a finalement dit oui –à 85 %– pour rester au sein du BIVB. Au nom du Comité national des Interprofessions (CNIV), M. Julien s’inquiétait des situations d’Interloire ou celle en Provence. « Ce risque d’éclatement doit être mis sur la table du ministre », affirmait-il, tant pour les vins d’appellation d’origine, qu’il représente, que pour les vins de pays.
Reste tout de même à régler l’épineux dossier de la dernière AOC, les coteaux bourguignons (ex-BGO). Les débats sont « animés » depuis plusieurs semaines pour décider qui la gouvernera. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de l’appellation socle de tous les vins de Bourgogne. Difficile donc d’assurer une « montée en gamme » avec de nombreux metteurs en marché aux intérêts divers. Bien organisé déjà sur toute la Grande Bourgogne, le négoce estime que « les beaujolais sont parties prenantes », voyant là une brèche pour s'approvisionner ailleurs.

Rapprochement avec l'Interbeaujolais ?



Pierre-Henri Gagey n’hésitait pas à aller plus loin : « le débat sur le rapprochement des interprofessions –Bourgogne et Beaujolais– est lié, implicitement, à la gestion des coteaux bourguignons. (…) Je suis personnellement convaincu que la question n’est plus de savoir si l’on doit fusionner avec le Beaujolais, mais de savoir quand nous allons le faire. Pour ma part, je dis bien pour ma part, je souhaite que nous le fassions le plus rapidement possible ».


Place aux actions



Un "rêve" pour la famille négoce qui n'est pas à l'ordre des priorités. Le Plan du BIVB est plutôt de faire des vins de Bourgogne, La référence en matière de vitiviniculture durable. L’objectif est fixé à 2015. Autant dire demain. Les trois principaux pôles (Communication, Marchés, Technique) sont mobilisés à travers « un vaste programme d’actions avec des moyens importants ».
Le directeur du Pôle Technique & Qualité, Jean-Philippe Gervais présentait les premières orientations.
« Le cap est ambitieux mais tenable » pour arriver à assurer une qualité irréprochable à 200 millions de bouteilles de vins sorties chaque année. Cette excellence passera aussi toujours par le contrôle. « L’actualité nous l’a prouvé », ajoutait-il en référence à l’affaire de fraude du négociant de Nuits, Labouré Roi, qui a jeté un discrédit sur la réputation de la Bourgogne.

Aller encore plus loin



Le BIVB voit là « la question d’un défaut d’accompagnement technique ». Qu’on se rassure néanmoins, la tendance est déjà bonne. Les producteurs savent faire. « L’indice de la qualité ne cesse de progresser ». Mais des marges de progrès existent. De nouveaux critères, pas seulement organoleptiques, pourraient venir s’ajouter pour qualifier les vins. Notamment certains inclassables : en raison d’un terroir, d’une méthode de vinification… nommés aujourd’hui « vins à fortes personnalités » qui ne sont pas dans les normes.
Côté économie, le BIVB s’attaque au « déficit de la connaissance des coûts de production » ou encore veut « mieux partager » la politique foncière. Sur le plan social, l’accueil pérenne des saisonniers ou l’attractivité du métier passera par « la formation et l’amélioration des conditions de travail ».
Enfin, « pas de grand vignoble sans grande recherche ». Le BIVB se positionne de plus en plus comme le centre névralgique « améliorant les liens de la recherche à la production ». Cela passera évidemment par le relai des ODG, soutenu par des fonds, et certaines OPA. Un guide sortira prochainement, tout comme la première lettre d’information, prévue pour novembre.
« En matière de développement durable, la Bourgogne a déjà fait beaucoup de choses. Maintenant, il nous faut aller encore plus loin », concluait le président. Après deux millénaires, un sacré challenge…


Montée en gamme pour tous



Le président-délégué, Michel Baldassini faisait un point économique. Sur la campagne 2010-2011, les volumes commercialisés ont cru de 1 % par rapport à la moyenne 5 ans. Ces 9 derniers mois, c’est même 159 millions équivalent bouteilles (+3 % par rapport an dernier) qui ont été commercialisés pour 47 % à l’export et 53 % en France. Les différences de valorisation –surtout rouges en Asie– ramènent ce ratio à 50/50. Sur le marché national, la GMS (44 % des volumes) garde la tête suivie par les enseignes spécialisées. Mention remarquable aux ventes en Bourgogne à des clients étrangers (7 %).



Bien qu’incertaines en temps de crise, les États-Unis reviennent à leur niveau d’avant. L’Asie « commence à peser ». Hong-Kong (4e marché) et la Chine sont en plein essor, tout comme Taïwan, l’Australie, les Émirats et la Russie. Le Japon est en passe de devenir le deuxième marché devant le Royaume-Uni (-17 % en valeur). L’Europe stagne à l’exception de la Suisse.



En France, en GD, les vins tranquilles font +3,2 %, soit 187 millions d’€ dont 35 pour le crémant (+7,2 % val). La valorisation progresse au détriment des volumes. L’aligoté (-1,8% vol) et le mâcon rouge (-2,6 % vol ; +4 % val) sont à la peine. Les communales du Mâconnais font +15 % en volume en blanc, sans hausse ni baisse de prix.



Côté transactions vrac, 816.000 hl ont été échangés jusqu’à fin mai (10 mois) « avec des différences importantes entre AOC ». Les villages chalonnais, blanc comme rouge, font respectivement -26 % et -17 % en volumes. Les régionales bourguignonnes rouges ne font pas mieux (-15 % vol). Chablis (+3 % val) et mercurey (+4 %val) compensent. Mais c’est surtout le crémant qui gagne en valeur (+18 % an dernier) avec +15 % ces cinq dernières années.





L'Art de vivre en Bourgogne



Vice-président de la commission communication, Raphael Dubois rappelait les priorités sur 2012-13 : export focalisé sur les marchés prioritaires (USA, Chine, Hong-Kong, Japon, Angleterre, Belgique) et consolider le marché français. Les animations de Foires aux vins ou en GD en fin d’année ont fait progresser les sorties. Le BIVB communiquera sur « l’Art de vivre en Bourgogne » pour l’adapter à la cuisine locale. Autre projet à venir, améliorer l’image et la notoriété de la mention Bourgogne pour –dans 4-5 ans– mettre plus en avant les appellations régionales mais « différemment ».




Quelques indicateurs





Indice de fréquence de traitement :


– Indice de référence (enquête sur les pratiques culturales 2006) : 16,75 hors


herbicides ;


– Indice calculé par les Chambres d’Agriculture en 2011 : 10,4 hors herbicides ;



 Surface des vignes en bio (certifiées + en cours de conversion) fin 2011 :



– 2.160 ha, soit 7,5 % des surfaces (*4 en 10 ans) – données Sedarb ;



Traitements des effluents vinicoles et phytosanitaires (données Chambres


d’Agriculture) :



– 16 aires de lavage collectives en fonctionnement, une douzaine en projet ;


– 85 % des effluents de cave traités fin 2011 ;



 Qualité des vins (données BIVB) :


– Indice de qualité multiplié par 2 entre 2006 et 2010 ;



 Engagement vers le développement durable :



– Engagement du groupe Blasons de Bourgogne (4.000 ha) dans la démarche


« Vignerons en développement 12 durable »


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