Plantons pour l’avenir Des arbres pour la vie

En ce vendredi brumeux, les élèves de l’école primaire de Saint-Bonnet-de-Joux étaient tous impatients de planter un arbre. Pas n’importe lequel puisqu’il s’agissait d’un Douglas. Pas d’inquiétude pour les parents et les professeurs accompagnant, les élèves de la MFR d’Anzy-le-Duc et ceux du centre de formation forestier du Velet encadraient aussi, bien aidés par les techniciens de la coopérative CFBL qui ont assuré la démonstration pédagogique. L’occasion aussi pour la certification PEFC pour une gestion durable des forêts de faire passer des messages, tout comme les entrepreneurs forestiers, déjà prêt à recruter parmi les têtes blondes, tant la filière est sous tension. Ce ne sont pas les forestiers privés ou le CNPF qui diront le contraire, devant la députée, Josiane Corneloup. « Derrière chaque arbre, il y a le travail d’un Homme, avec un grand H », insistait Richard Lachèze de la CFBL, qui n’apprécie guère les attaques contre une supposée forêt vierge se régénérant naturellement.

Ici dans la forêt d’Avaise de Saint-Bonnet-de-Joux, Béatrice Chabannes fait partie d’un groupement forestier, employant un ouvrier pour gérer l’entretien d’environ 1.000 ha de forêt, composé à 70 % de taillis sous futaie de chêne et de 30 % de résineux. 60 ha/an sont reboisés (chêne d’Amérique, érable, mélèze…) en moyenne permettant « d’améliorer la production et les revenus ». En effet, la forêt est aussi une économie. La demande en bois est croissante d’ailleurs comme rappelait Jacques Ducerf, de la scierie éponyme et président du Crédit Agricole Centre-Est, soutenant le secteur. Car il s’agit d’un investissement au long cours. Patrice de Fromont, président des forestiers privés de Saône-et-Loire déplorait la disparition d’aides justement. L’aménagement des sols les plus « pauvres » est donc plus délicat. La parcelle choisie ce 23 novembre est dans ce cas. Le président de France Douglas, Jean-Philippe Bazot rappelait que cette espèce est particulièrement adaptée dans ce cas. Le mélèze pour la partie plus humide (ancien étang).

De pauvre à productif

Présent lors du salon Euroforest 2018, le Lions Club avait vendu nombre de boissons lors de cet été caniculaire. Pour « restituer ce mécénat », accompagné d’autres membres, le président du Lions Club Charolais, Didier Cossinet a remis un chèque de 5.000 € à l’association Plantons pour l’avenir. « Notre finalité est de servir la santé, la famille, de lutter contre la faim et de protéger l’environnement », expliquait-il. Euroforest rajoutait 1.000 €. Un geste que saluait le président de l’initiative Plantons pour l’avenir, Henri de Cerval. « Notre dispositif vise à inciter les propriétaires forestiers à replanter car planter coûte entre 1.000 à 4.000 €/ha ».

Son initiative de mécénat a déjà permis de récolter 2,5 millions d’€ en 4 ans. Ainsi 170 propriétaires ont pu reboiser 900 ha, soit l’équivalent d’un million de plants. La condition sine qua non, le propriétaire doit être accompagné d’un professionnel pour avoir un plan de gestion durable et PEFC. L’aide peut alors couvrir jusqu’à 75 % du travail. Cette avance de trésorerie – de 2.000 €/ha environ - est remboursable (taux à zéro) sur 30 ans.

Idéal pour l’emploi et l’environnement

« Un renouvellement par plantation est l’idéal », plaidait Soraya Bennar, chargée de mission PEFC Bourgogne. « Plus on renouvelle, plus on a d’activité », saluait aussi Cédric Thurey du Cipref. Le maire de Saint-Bonnet-de-Joux, Patrick Pagès rappelait qu’au delà d’Euroforest, la forêt permet de maintenir « des emplois locaux », cher à ses yeux, lui qui travaille à la MFR de Mazille.

Les jeunes enfants de Saint-Bonnet-de-Joux verront donc grandir, avec eux, cette plantation qui leur servira peut-être, après transformation en plaquettes, chez eux de « bois énergie » pour se chauffer. Ce qui fait encore plus chaud au cœur.