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Elevage bovin français

Plus que jamais la France est invitée à clarifier ses intentions en ce qui concerne son Agriculture, son élevage en particulier...

La nouvelle est tombée brutalement d’un accord de libre-échange "modernisé" entre l’Union européenne et le Mexique comprenant de nouvelles concessions sur la viande bovine. Et cela alors que les promesses nées lors des Etats généraux de l'Alimentation semblent accoucher d'une souris... Aussitôt, la FNB a interpellé le président de la République sur sa stratégie et son ambition réelles pour l’élevage français.

Plus que jamais la France est invitée à clarifier ses intentions en ce qui concerne son Agriculture, son élevage en particulier...

« Nous nous souvenons du 11 octobre dernier comme d’une belle journée pour l’élevage français. Une journée empreinte d’espoir et d’optimisme, telle que nous en avions trop peu vécue, au cours des dernières années ». C’est ainsi que débute la lettre ouverte de la Fédération nationale des éleveurs bovins (FNB) adressée le 25 avril à Emmanuel Macron, président de la République, alors que le matin même Bruxelles annonçait un accord "modernisé" de libre-échange avec le Mexique… (lire encadré ci-dessous). En référence au discours d’Emmanuel Macron, à Rungis, dans le cadre des Etats généraux de l’Alimentation qui se tenait… un certain 11 octobre.

Et la FNB de poursuivre : « le 11 octobre, vous avez pris un engagement fort devant les éleveurs français : celui de nous fournir le cadre juridique et économique propice à une nouvelle ère pour notre secteur, au sein de laquelle nous ne subirions plus les relations commerciales, mais pourrions fixer le prix de nos produits en fonction de nos coûts de production. Au sein de laquelle nous pourrions vivre dignement, avec fierté, de nos métiers ».

Part de marché remplie…

« Cette nouvelle ère, nous devions la construire ensemble. Et c’est pour nous "responsabiliser" que vous nous avez demandé de nous mobiliser, dans le cadre de nos interprofessions, pour élaborer des "plans de filière" à vous présenter dans de très courts délais… », tient à rappeler la FNB pour qui la profession a, à ce titre, rempli sa part du marché. « Nous avons imaginé de nouvelles relations contractualisées, une dynamique collective vers un accroissement constant de la qualité : doublement de notre production bio, multiplication par dix des viandes sous signe d’origine et de qualité… ».

Et depuis, plus rien du côté des pouvoirs publics. « Nous attendons désormais un signal positif de votre part, Monsieur le Président de la République, pour concrétiser ces projets. Car depuis le 11 octobre dernier, ce signal, ce "cap" pour nos productions qui semblait avoir été fixé, nous semble plus difficile à appréhender ».

Rien du côté de la loi…

De fait, depuis le 11 octobre, un projet de loi résultant des Etats généraux de l’Alimentation a été présenté. « Ce texte - récemment examiné en commission par les députés - ne prévoit pas, pour notre secteur, de "contractualisation renversée". En proposant uniquement la prise en compte, dans les contrats éventuellement passés entre les éleveurs et leurs acheteurs, d’indicateurs de coûts de production non objectifs et discutables, que chaque partie aura la pleine liberté d’élaborer, ce projet de loi ne contribue ni à inverser la mécanique de construction des prix alimentaires, ni à renforcer notre capacité à négocier », déplorent sans ambages les éleveurs bovins.

« Depuis le 11 octobre dernier, la politique commerciale de libre-échange de l’UE, destructrice pour notre secteur et dangereuse pour la santé des consommateurs, s’est - comme nous le craignions depuis l’entrée en vigueur du CETA - accentuée », pour ne pas dire emballée.

Une drôle de modernité

« Désormais, chaque pays négociant avec l’UE exige, quelle que soit la fragilité de son système de traçabilité et l’incompatibilité de ses standards de production avec les attentes des citoyens européens, un accès privilégié à notre marché pour sa viande bovine. C’est ainsi qu’un accord "modernisé" avec le Mexique vient d’être annoncé, portant sur l’importation de 20.000 tonnes de viandes bovines. Des viandes très incertaines sur le plan sanitaire, jusqu’alors interdites en Europe… Alors que la France semble s’être opposée à cette nouvelle ouverture de marché, nous regrettons que sa voix, dans ces négociations, n’ait pu suffisamment peser ».

Et la FNB de poursuivre. « Depuis le 11 octobre dernier, les inquiétudes légitimes autour du budget de la Pac n’ont fait que s’amplifier. Alors que les rumeurs sur une baisse importante de ce budget ne cessent de circuler, la position du Gouvernement claire, précise et chiffrée attendue sur ce sujet n’a toujours pas, à ce jour, été communiquée ».

L’heure est au doute

Alors, « Monsieur le président de la République, pour nous, éleveurs, l’heure est au doute. Devons-nous encore nous fier aux conclusions des Etats généraux de l’Alimentation ? Ou devons-nous nous en tenir à la lecture de ces derniers actes politiques, faisant primer "liberté contractuelle", concurrence déloyale et économie ultra-mondialisée sur les objectifs de "régulation", de "montée en gamme", de "relocalisation" que nous partagions ? ».

Une interpellation et une question aussi claires appellent, à n’en pas douter, des réponses tout aussi claires.

Plus que jamais la France est invitée à clarifier ses intentions en ce qui concerne son Agriculture, son élevage en particulier...

Plus que jamais la France est invitée à clarifier ses intentions en ce qui concerne son Agriculture, son élevage en particulier...

« Nous nous souvenons du 11 octobre dernier comme d’une belle journée pour l’élevage français. Une journée empreinte d’espoir et d’optimisme, telle que nous en avions trop peu vécue, au cours des dernières années ». C’est ainsi que débute la lettre ouverte de la Fédération nationale des éleveurs bovins (FNB) adressée le 25 avril à Emmanuel Macron, président de la République, alors que le matin même Bruxelles annonçait un accord "modernisé" de libre-échange avec le Mexique… (lire encadré ci-dessous). En référence au discours d’Emmanuel Macron, à Rungis, dans le cadre des Etats généraux de l’Alimentation qui se tenait… un certain 11 octobre.

Et la FNB de poursuivre : « le 11 octobre, vous avez pris un engagement fort devant les éleveurs français : celui de nous fournir le cadre juridique et économique propice à une nouvelle ère pour notre secteur, au sein de laquelle nous ne subirions plus les relations commerciales, mais pourrions fixer le prix de nos produits en fonction de nos coûts de production. Au sein de laquelle nous pourrions vivre dignement, avec fierté, de nos métiers ».

Part de marché remplie…

« Cette nouvelle ère, nous devions la construire ensemble. Et c’est pour nous "responsabiliser" que vous nous avez demandé de nous mobiliser, dans le cadre de nos interprofessions, pour élaborer des "plans de filière" à vous présenter dans de très courts délais… », tient à rappeler la FNB pour qui la profession a, à ce titre, rempli sa part du marché. « Nous avons imaginé de nouvelles relations contractualisées, une dynamique collective vers un accroissement constant de la qualité : doublement de notre production bio, multiplication par dix des viandes sous signe d’origine et de qualité… ».

Et depuis, plus rien du côté des pouvoirs publics. « Nous attendons désormais un signal positif de votre part, Monsieur le Président de la République, pour concrétiser ces projets. Car depuis le 11 octobre dernier, ce signal, ce "cap" pour nos productions qui semblait avoir été fixé, nous semble plus difficile à appréhender ».

Rien du côté de la loi…

De fait, depuis le 11 octobre, un projet de loi résultant des Etats généraux de l’Alimentation a été présenté. « Ce texte - récemment examiné en commission par les députés - ne prévoit pas, pour notre secteur, de "contractualisation renversée". En proposant uniquement la prise en compte, dans les contrats éventuellement passés entre les éleveurs et leurs acheteurs, d’indicateurs de coûts de production non objectifs et discutables, que chaque partie aura la pleine liberté d’élaborer, ce projet de loi ne contribue ni à inverser la mécanique de construction des prix alimentaires, ni à renforcer notre capacité à négocier », déplorent sans ambages les éleveurs bovins.

« Depuis le 11 octobre dernier, la politique commerciale de libre-échange de l’UE, destructrice pour notre secteur et dangereuse pour la santé des consommateurs, s’est - comme nous le craignions depuis l’entrée en vigueur du CETA - accentuée », pour ne pas dire emballée.

Une drôle de modernité

« Désormais, chaque pays négociant avec l’UE exige, quelle que soit la fragilité de son système de traçabilité et l’incompatibilité de ses standards de production avec les attentes des citoyens européens, un accès privilégié à notre marché pour sa viande bovine. C’est ainsi qu’un accord "modernisé" avec le Mexique vient d’être annoncé, portant sur l’importation de 20.000 tonnes de viandes bovines. Des viandes très incertaines sur le plan sanitaire, jusqu’alors interdites en Europe… Alors que la France semble s’être opposée à cette nouvelle ouverture de marché, nous regrettons que sa voix, dans ces négociations, n’ait pu suffisamment peser ».

Et la FNB de poursuivre. « Depuis le 11 octobre dernier, les inquiétudes légitimes autour du budget de la Pac n’ont fait que s’amplifier. Alors que les rumeurs sur une baisse importante de ce budget ne cessent de circuler, la position du Gouvernement claire, précise et chiffrée attendue sur ce sujet n’a toujours pas, à ce jour, été communiquée ».

L’heure est au doute

Alors, « Monsieur le président de la République, pour nous, éleveurs, l’heure est au doute. Devons-nous encore nous fier aux conclusions des Etats généraux de l’Alimentation ? Ou devons-nous nous en tenir à la lecture de ces derniers actes politiques, faisant primer "liberté contractuelle", concurrence déloyale et économie ultra-mondialisée sur les objectifs de "régulation", de "montée en gamme", de "relocalisation" que nous partagions ? ».

Une interpellation et une question aussi claires appellent, à n’en pas douter, des réponses tout aussi claires.