Porc : Les charcutiers alertent les éleveurs sur leur situation
Coincé entre des prix de la matière première en hausse et des distributeurs refusant de réviser leurs tarifs, les industriels du secteur s’attendent à une forte dégradation de leurs résultats en 2016 et 2017.

Les industriels du secteur de la charcuterie-salaison se sont inquiétés mercredi 21 juin de la dégradation des résultats des entreprises et de ses conséquences pour le secteur. « Les entreprises de transformation ont vu leur matière première principale, la viande de porc, connaître une hausse de prix de 10 % à 44 % selon les pièces depuis avril 2016, avec une hausse moyenne de 23 % », a assuré Robert Volut, le président de la Fédération des charcutiers, traiteurs, transformateurs de viandes. « Or très peu d’enseignes ont accepté des hausses de tarifs depuis un an et demi », a-t-il déploré, fustigeant une grande distribution « qui ne se comporte pas du tout comme un partenaire des PME comme elle l’affirme à longueur d’année dans ses publicités ». Robert Volut, qui cèdera la présidence de la FICT à la rentrée à Bernard Vallat, ancien directeur de l’organisation mondiale de la santé animale (OIE) et ancien président du conseil national de l’alimentation (CNA), a prévenu que le secteur « allait au-devant de graves problèmes, qui ne seront pas sans conséquences à terme pour les abattoirs et les producteurs », évoquant de possibles « défaillances ». « L’industrie charcutière absorbe 70 % de la production française de viande porcine. Quand votre premier débouché est en difficulté, cela augure mal de l’avenir de votre production », a-t-il insisté. Aussi la fédération a-t-elle promis de mettre tout en œuvre pour que soit pris en compte lors des prochains Etats généraux de l’alimentation « la liberté des tarifs », « les situations d’oligopoles des enseignes au niveau régional » ou la clause de renégociation des tarifs prévue dans la loi Hamon « qui n’est pas appliquée ».
Les industriels sont parvenus à limiter les effets de la baisse de la production de charcuterie en 2016 (-1,3 %) par une politique de valeur ajoutée. « En sept ans, la part des produits « différenciés » (allégés, avec moins de sel, IGP, bio, halal, sans antibiotiques, etc., ndlr) est passée de 8 % à 18 % des ventes », a souligné Robert Volut, déplorant la difficulté de l’élevage français à fournir suffisamment de porcs bio par exemple, avec une production nationale de 10 000 tonnes pour des besoins de 50 000 tonnes. La FICT, qui a quitté l’interprofession INAPORC début 2016, n’y reviendra que si elle trouve un accord « sur une charte de gouvernance et de stratégie » faisant sa place à tous les acteurs « et pas seulement aux éleveurs », a conclu Robert Volut.
Porc : Les charcutiers alertent les éleveurs sur leur situation

Les industriels du secteur de la charcuterie-salaison se sont inquiétés mercredi 21 juin de la dégradation des résultats des entreprises et de ses conséquences pour le secteur. « Les entreprises de transformation ont vu leur matière première principale, la viande de porc, connaître une hausse de prix de 10 % à 44 % selon les pièces depuis avril 2016, avec une hausse moyenne de 23 % », a assuré Robert Volut, le président de la Fédération des charcutiers, traiteurs, transformateurs de viandes. « Or très peu d’enseignes ont accepté des hausses de tarifs depuis un an et demi », a-t-il déploré, fustigeant une grande distribution « qui ne se comporte pas du tout comme un partenaire des PME comme elle l’affirme à longueur d’année dans ses publicités ». Robert Volut, qui cèdera la présidence de la FICT à la rentrée à Bernard Vallat, ancien directeur de l’organisation mondiale de la santé animale (OIE) et ancien président du conseil national de l’alimentation (CNA), a prévenu que le secteur « allait au-devant de graves problèmes, qui ne seront pas sans conséquences à terme pour les abattoirs et les producteurs », évoquant de possibles « défaillances ». « L’industrie charcutière absorbe 70 % de la production française de viande porcine. Quand votre premier débouché est en difficulté, cela augure mal de l’avenir de votre production », a-t-il insisté. Aussi la fédération a-t-elle promis de mettre tout en œuvre pour que soit pris en compte lors des prochains Etats généraux de l’alimentation « la liberté des tarifs », « les situations d’oligopoles des enseignes au niveau régional » ou la clause de renégociation des tarifs prévue dans la loi Hamon « qui n’est pas appliquée ».
Les industriels sont parvenus à limiter les effets de la baisse de la production de charcuterie en 2016 (-1,3 %) par une politique de valeur ajoutée. « En sept ans, la part des produits « différenciés » (allégés, avec moins de sel, IGP, bio, halal, sans antibiotiques, etc., ndlr) est passée de 8 % à 18 % des ventes », a souligné Robert Volut, déplorant la difficulté de l’élevage français à fournir suffisamment de porcs bio par exemple, avec une production nationale de 10 000 tonnes pour des besoins de 50 000 tonnes. La FICT, qui a quitté l’interprofession INAPORC début 2016, n’y reviendra que si elle trouve un accord « sur une charte de gouvernance et de stratégie » faisant sa place à tous les acteurs « et pas seulement aux éleveurs », a conclu Robert Volut.