Pour bien gérer les aléas, il faut sortir de sa zone de confiance
Le 16 janvier à Saint-Germain-du-Bois avait lieu la conférence Grandes Cultures organisée par la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire. Au programme, présentation des résultats d’essais et conférence sur la gestion des risques en agriculture. Retour.

Le 16 janvier s’est tenue la conférence Grandes Cultures organisée par la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire à Saint-Germain-du-Bois.
Dans un contexte où les exploitations agricoles sont de plus en plus soumises aux aléas (climatiques, contexte de prix, suppression de solutions techniques…), l’objectif était de proposer des pistes de réflexion pour aborder une question capitale, à savoir "comment sécuriser son exploitation face aux aléas ?".
Gérer, c’est prévoir !
« Mais au fait, c’est quoi pour vous un aléa ? », interrogeait Jean Claude Viou, ancien vacher et ancien conseiller agricole aujourd’hui reconverti en consultant/formateur dans différents domaines des sciences humaines et notamment dans l’accompagnement aux changements. Avec cette première question posée à l'auditoire, il amorçait un échange fructueux avec la salle qui ne s’est pas démenti jusqu’à la fin de son intervention. La définition : « tour imprévisible, et le plus souvent défavorable, pris par les évènements et liés à une activité, une action » ou bien « risques » lui permettaient ensuite d’introduire une notion que tous les participants auront retenue : « gérer, c’est prévoir ! ».
Si on ne peut pas contrôler les aléas, alors il faut les prévoir pour être en mesure de les gérer. Il faut accepter qu’ils existent, les intégrer dans sa démarche, dans son budget, dans ses prévisions… et retenir que les prévoir fait consommer beaucoup moins d’énergie que de tenter de leur résister.
Des mécanismes inconscients
« Si tout cela était si simple, me direz-vous… », reconnaissait-il immédiatement. Jean Claude Viou poursuivait ainsi en expliquant que des mécanismes inconscients (les trois dynamiques « gagnante », « non gagnante » et « perdante »), propres à chaque individu, font que, face à une situation imprévisible donnée, tous les individus n’ont pas tous la même faculté à la gérer. Ces mécanismes ne sont pas figés et peuvent évoluer au cours de notre vie, en fonction de notre état psychologique, en fonction d’expériences vécues…
Prévoir avec la MeSoRe
Face à la probabilité de survenue d’un aléa, il faut prévoir, et notamment « la meilleure solution de repli », appelée la MeSoRe. Il s’agit d’une option, d’une alternative en cas d’aléas, « d’une alternative intéressante et dont on n’aura pas honte ». L'intervenant illustrait ce principe avec un exemple tiré de sa propre expérience : lorsqu’il a changé d’orientation professionnelle, à 37 ans, avec trois enfants en bas âges, il avait réfléchi à sa meilleure solution de repli au cas où sa nouvelle activité n’aurait pas fonctionné. Pour lui, cette solution aurait été de revenir à son premier métier, vacher, métier pour lequel il était intéressé et dont il n’a pas honte.
Et le changement dans tout ça ?
Gérer, c’est prévoir… mais prévoir, cela peut aussi vouloir dire « changer » (de façon de faire, de stratégie…) et se retrouver en dehors de « sa zone de confort », craindre de perdre la maitrise des choses. Changer pour être capable de faire face à un aléa, c’est parfois déstabilisant, angoissant ! L’inconnu génère de la peur et c’est normal. Alors, pour être plus serein face au changement, il faut par exemple tenter d’identifier ce que l’aléa va réellement induire comme changement, bien comprendre les causes et les but de ce changement, tenter d’identifier et gérer ses propres résistances au changement. Et pour retrouver de la maîtrise, il est possible de se réassurer avec des résultats d’essais, en allant voir des gens qui ont réussi dans un changement équivalent, en s’appuyant sur ses propres forces et expériences, y aller étape par étape.
Pour conclure, Jean-Claude Viou proposait de commencer par lister les aléas qui peuvent frapper votre exploitation, puis réfléchir à des pistes de solutions en cas de survenue de ces aléas. Il terminait en indiquant que bien souvent, en trouvant une piste de solution pour le risque le plus important, les autres deviennent alors accessoires.
Emilie Chaumont, chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire
Pour bien gérer les aléas, il faut sortir de sa zone de confiance

Le 16 janvier s’est tenue la conférence Grandes Cultures organisée par la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire à Saint-Germain-du-Bois.
Dans un contexte où les exploitations agricoles sont de plus en plus soumises aux aléas (climatiques, contexte de prix, suppression de solutions techniques…), l’objectif était de proposer des pistes de réflexion pour aborder une question capitale, à savoir "comment sécuriser son exploitation face aux aléas ?".
Gérer, c’est prévoir !
« Mais au fait, c’est quoi pour vous un aléa ? », interrogeait Jean Claude Viou, ancien vacher et ancien conseiller agricole aujourd’hui reconverti en consultant/formateur dans différents domaines des sciences humaines et notamment dans l’accompagnement aux changements. Avec cette première question posée à l'auditoire, il amorçait un échange fructueux avec la salle qui ne s’est pas démenti jusqu’à la fin de son intervention. La définition : « tour imprévisible, et le plus souvent défavorable, pris par les évènements et liés à une activité, une action » ou bien « risques » lui permettaient ensuite d’introduire une notion que tous les participants auront retenue : « gérer, c’est prévoir ! ».
Si on ne peut pas contrôler les aléas, alors il faut les prévoir pour être en mesure de les gérer. Il faut accepter qu’ils existent, les intégrer dans sa démarche, dans son budget, dans ses prévisions… et retenir que les prévoir fait consommer beaucoup moins d’énergie que de tenter de leur résister.
Des mécanismes inconscients
« Si tout cela était si simple, me direz-vous… », reconnaissait-il immédiatement. Jean Claude Viou poursuivait ainsi en expliquant que des mécanismes inconscients (les trois dynamiques « gagnante », « non gagnante » et « perdante »), propres à chaque individu, font que, face à une situation imprévisible donnée, tous les individus n’ont pas tous la même faculté à la gérer. Ces mécanismes ne sont pas figés et peuvent évoluer au cours de notre vie, en fonction de notre état psychologique, en fonction d’expériences vécues…
Prévoir avec la MeSoRe
Face à la probabilité de survenue d’un aléa, il faut prévoir, et notamment « la meilleure solution de repli », appelée la MeSoRe. Il s’agit d’une option, d’une alternative en cas d’aléas, « d’une alternative intéressante et dont on n’aura pas honte ». L'intervenant illustrait ce principe avec un exemple tiré de sa propre expérience : lorsqu’il a changé d’orientation professionnelle, à 37 ans, avec trois enfants en bas âges, il avait réfléchi à sa meilleure solution de repli au cas où sa nouvelle activité n’aurait pas fonctionné. Pour lui, cette solution aurait été de revenir à son premier métier, vacher, métier pour lequel il était intéressé et dont il n’a pas honte.
Et le changement dans tout ça ?
Gérer, c’est prévoir… mais prévoir, cela peut aussi vouloir dire « changer » (de façon de faire, de stratégie…) et se retrouver en dehors de « sa zone de confort », craindre de perdre la maitrise des choses. Changer pour être capable de faire face à un aléa, c’est parfois déstabilisant, angoissant ! L’inconnu génère de la peur et c’est normal. Alors, pour être plus serein face au changement, il faut par exemple tenter d’identifier ce que l’aléa va réellement induire comme changement, bien comprendre les causes et les but de ce changement, tenter d’identifier et gérer ses propres résistances au changement. Et pour retrouver de la maîtrise, il est possible de se réassurer avec des résultats d’essais, en allant voir des gens qui ont réussi dans un changement équivalent, en s’appuyant sur ses propres forces et expériences, y aller étape par étape.
Pour conclure, Jean-Claude Viou proposait de commencer par lister les aléas qui peuvent frapper votre exploitation, puis réfléchir à des pistes de solutions en cas de survenue de ces aléas. Il terminait en indiquant que bien souvent, en trouvant une piste de solution pour le risque le plus important, les autres deviennent alors accessoires.
Emilie Chaumont, chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire