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Culture Viande

Pour Culture Viande, il faut agir face à la montée du véganisme et vite !

Alors que les attaques des végans et des antispécistes se font de plus en plus virulentes à l’encontre de la consommation de viande, l’assemblée générale de Culture Viande a mis l’accent sur les réponses à apporter à ces comportements extrêmes mais aussi, plus globalement, aux inquiétudes nouvelles des consommateurs. 

Par Publié par Cédric Michelin
Pour Culture Viande, il faut agir face à la montée du véganisme et vite !

« Cela fait dix ans que je le prédis, les mouvements vont devenir terroristes », a rappelé le philosophe Francis Wolff en référence aux végans et antispécistes, devant l’assemblée générale de Culture viande, le 9 octobre. Avec les attaques des devantures de bouchers, ou encore l’incendie d’un abattoir dans l’Ain, la violence des mouvements anti-viande est en effet montée d’un cran. Pour les professionnels du secteur, cette montée en puissance, ou tout du moins en visibilité, pose question. Car si la frange de la population réellement végane reste marginale (de 1 à 2 %), la consommation de viande a évolué ces dernières années. « On remarque une divergence dans la consommation, avec une baisse de la consommation tendancielle à domicile, et en même temps, une augmentation de la consommation globale, signe d’une consommation de viande plus importante en restauration hors foyer », explique Mathieu Pecqueur, directeur général de Culture Viande. Parallèlement, la consommation de viande hachée a augmenté de 24 %, quand celle de morceaux a diminué dans les mêmes proportions.

La filière doit donc faire face à un double défi : prendre en compte la modification de l’équilibre dans la valorisation des carcasses, et répondre aux questionnements sociétaux autour de la production de viande. Si les efforts en matière de bien-être animal, d’environnement, de condition de travail sont visibles dans la filière depuis une dizaine d’années, ils ne suffisent pas à rassurer les Français de plus en plus nombreux à se définir comme « flexitariens » : des consommateurs de viande plus occasionnels qui réduisent leur consommation pour des raisons de santé, d’éthique et de respect de l’environnement. « Avant, la consommation était vue comme libératoire, c’était une marche vers le progrès. Aujourd’hui, les gens sont beaucoup plus inquiets », explique ainsi Mercedes Erra, présidente d’Havas Worldwide.

Rappeler le rôle positif de la viande 

Cependant, pour cette spécialiste de la publicité, des leviers existent pour reconnecter les consommateurs avec la viande. « Il faut donner des preuves, expliquer à quoi on sert », ajoute-t-elle. « Il faut toujours avoir un rôle positif : oui, on tue des animaux, mais on ne le fait pas n’importe comment, et on le fait parce que la viande a un rôle important », poursuit Mercedes Erra. Consommée dans des proportions raisonnables, la viande reste une source de protéines d’excellente qualité et difficile à remplacer, même si aucun aliment n’est strictement indispensable, explique Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste à l’Institut Pasteur de Lille. « On ne mange pas que des aliments, on mange de la culture, de l’histoire, du souvenir… », poursuit-il.

Néanmoins, cette dimension psychologique de l’alimentation est particulièrement sensible chez les adolescents qui sont les plus enclins à changer radicalement leur alimentation. Surtout que, comme le souligne le Francis Wolff, la libération des animaux est la dernière grande cause, après l’écroulement des religions monothéistes (fondées sur l’opposition entre l’homme, qui croit en Dieu, et les animaux) et l’écroulement des horizons révolutionnaires. « L’animal est la victime idéale, d’autant plus qu’elle ne parle pas », ajoute-t-il.

Pour répondre au discours des végans, le philosophe incite d’abord à rappeler au grand public que le but de leur combat n’est pas l’amélioration du bien-être animal mais l’absence totale de lien avec les animaux. Une rupture qui passe par l’éradication des animaux de compagnie et des animaux de rente, puisqu’ils sont dépendants des hommes. Il évoque également l’éducation qui doit rappeler quatre points essentiels : envers les personnes, avec qui nous avons un lien de réciprocité, nous avons des devoirs absolus ; vis-à-vis des animaux de compagnie, nous devons affection et protection ; vis-à-vis des animaux de rente, nous devons les nourrir, les soigner, leur donner un abri et les laisser exprimer le comportement naturel de leur espèce. Enfin, l’obligation vis-à-vis des animaux d’élevage est plus globale et s’inclut dans le devoir de protection de la biodiversité.

Pour Culture Viande, il faut agir face à la montée du véganisme et vite !

Pour Culture Viande, il faut agir face à la montée du véganisme et vite !

« Cela fait dix ans que je le prédis, les mouvements vont devenir terroristes », a rappelé le philosophe Francis Wolff en référence aux végans et antispécistes, devant l’assemblée générale de Culture viande, le 9 octobre. Avec les attaques des devantures de bouchers, ou encore l’incendie d’un abattoir dans l’Ain, la violence des mouvements anti-viande est en effet montée d’un cran. Pour les professionnels du secteur, cette montée en puissance, ou tout du moins en visibilité, pose question. Car si la frange de la population réellement végane reste marginale (de 1 à 2 %), la consommation de viande a évolué ces dernières années. « On remarque une divergence dans la consommation, avec une baisse de la consommation tendancielle à domicile, et en même temps, une augmentation de la consommation globale, signe d’une consommation de viande plus importante en restauration hors foyer », explique Mathieu Pecqueur, directeur général de Culture Viande. Parallèlement, la consommation de viande hachée a augmenté de 24 %, quand celle de morceaux a diminué dans les mêmes proportions.

La filière doit donc faire face à un double défi : prendre en compte la modification de l’équilibre dans la valorisation des carcasses, et répondre aux questionnements sociétaux autour de la production de viande. Si les efforts en matière de bien-être animal, d’environnement, de condition de travail sont visibles dans la filière depuis une dizaine d’années, ils ne suffisent pas à rassurer les Français de plus en plus nombreux à se définir comme « flexitariens » : des consommateurs de viande plus occasionnels qui réduisent leur consommation pour des raisons de santé, d’éthique et de respect de l’environnement. « Avant, la consommation était vue comme libératoire, c’était une marche vers le progrès. Aujourd’hui, les gens sont beaucoup plus inquiets », explique ainsi Mercedes Erra, présidente d’Havas Worldwide.

Rappeler le rôle positif de la viande 

Cependant, pour cette spécialiste de la publicité, des leviers existent pour reconnecter les consommateurs avec la viande. « Il faut donner des preuves, expliquer à quoi on sert », ajoute-t-elle. « Il faut toujours avoir un rôle positif : oui, on tue des animaux, mais on ne le fait pas n’importe comment, et on le fait parce que la viande a un rôle important », poursuit Mercedes Erra. Consommée dans des proportions raisonnables, la viande reste une source de protéines d’excellente qualité et difficile à remplacer, même si aucun aliment n’est strictement indispensable, explique Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste à l’Institut Pasteur de Lille. « On ne mange pas que des aliments, on mange de la culture, de l’histoire, du souvenir… », poursuit-il.

Néanmoins, cette dimension psychologique de l’alimentation est particulièrement sensible chez les adolescents qui sont les plus enclins à changer radicalement leur alimentation. Surtout que, comme le souligne le Francis Wolff, la libération des animaux est la dernière grande cause, après l’écroulement des religions monothéistes (fondées sur l’opposition entre l’homme, qui croit en Dieu, et les animaux) et l’écroulement des horizons révolutionnaires. « L’animal est la victime idéale, d’autant plus qu’elle ne parle pas », ajoute-t-il.

Pour répondre au discours des végans, le philosophe incite d’abord à rappeler au grand public que le but de leur combat n’est pas l’amélioration du bien-être animal mais l’absence totale de lien avec les animaux. Une rupture qui passe par l’éradication des animaux de compagnie et des animaux de rente, puisqu’ils sont dépendants des hommes. Il évoque également l’éducation qui doit rappeler quatre points essentiels : envers les personnes, avec qui nous avons un lien de réciprocité, nous avons des devoirs absolus ; vis-à-vis des animaux de compagnie, nous devons affection et protection ; vis-à-vis des animaux de rente, nous devons les nourrir, les soigner, leur donner un abri et les laisser exprimer le comportement naturel de leur espèce. Enfin, l’obligation vis-à-vis des animaux d’élevage est plus globale et s’inclut dans le devoir de protection de la biodiversité.