Pour Groupama, il faut inciter les agriculteurs à s’assurer pour mutualiser les risques
Le 7 février, Groupama a salué les avancées obtenues dans le règlement Omnibus sur l’assurance multirisques climatique. L’assureur vert a cependant appelé les responsables professionnels et politiques à inciter les agriculteurs à souscrire à cette assurance pour mutualiser le risque.

« L’assurance agricole a de l’avenir. L’agriculture a besoin de résilience face aux aléas climatiques », a avancé Jean-Yves Dagès président de la Fédération nationale Groupama, le 7 février. Groupama assure 60 % des exploitations françaises avec un chiffre d’affaires d’environ 1,4 milliard d’€, en faisant ainsi le premier assureur du marché agricole en France. En 2017, pour Groupama, la moitié des indemnisations versées dans le cadre des assurances récolte ont concerné le gel. François Schmitt, président délégué, a rappelé que « le changement climatique était une réalité que les agriculteurs peuvent observer tous les jours, avec, notamment, l’avancée des dates de récoltes ».
Jean-Yves Dagès a salué la prise de conscience des pouvoirs publics quant à l’importance de l’assurance récolte par le biais d’évolutions réglementaires, principalement au niveau européen avec le règlement européen Omnibus. Groupama estime que la baisse du seuil de déclenchement, qui passera de 30 à 20 %, et l’augmentation des subventions qui passeront de 65 à 70 % sur les contrats éligibles, devraient inciter les agriculteurs à s’assurer. Les contrats prenant en compte ces nouvelles règles seront prêts pour la récolte 2019, met en avant Groupama.
Assurer deux tiers des surfaces
Cependant, François Schmitt appelle les responsables professionnels et le Gouvernement à davantage promouvoir les assurances. Il a insisté sur « l’impétueuse nécessité de se saisir des avancées présentent dans Omnibus pour qu’elles soient identifiées comme des outils essentiels qui devront donc être inscrits dans la future Pac ».
Pour le président, « ces leviers - offerts pas Omnibus - marquent un tournant historique ». Cependant, pour les risques soient mutualisés correctement, il faudrait que deux tiers des surfaces agricoles soient assurés. Cette mutualisation des risques permettrait alors de faire baisser le coût de l’assurance et de pérenniser cette assurance.
François Schmitt reste persuadé que sans incitation de la part des responsables politiques et professionnels, les agriculteurs ne se tourneront pas vers l’assurance récolte. Il estime qu’il s’agit d’un outil rentable pour celui qui y souscrit, mais pas forcément pour l’assureur. Entre 2005 et 2016, le cumul des cotisations des assurances récoltes se s’est élevé à 2,2 milliards d’€ pour les assurés de Groupama. Le montant des indemnisations perçues par les agriculteurs est équivalent. Les subventions Pac, prélevées sur le premier pilier, sont estimées à 800 millions d’€ pour cette même période. L’assureur présume qu’actuellement 110 millions d’€, sur les 6,9 milliards d’€ des aides du premier pilier pour la France, sont utilisés pour subventionner ces contrats d’assurance en France (tous assureurs confondus). Groupama estime qu’il faudra environ 60 millions d’€ supplémentaires de plus pour répondre à l’augmentation du taux de subvention.