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Maisons paysannes de France

Pour la sauvegarde de notre patrimoine

Depuis 1965, l’association Maisons Paysannes de France participe à la préservation du patrimoine bâti des territoires ruraux. Avec, en Saône-et-Loire, quantité d’actions qui tendent à prouver que de nombreuses personnes demeurent attachées à leur habitat traditionnel.
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Dans l’immédiat après-guerre, il a fallu reconstruire rapidement. Dès lors, les techniques et les matériaux traditionnels ont été bien souvent délaissés. Le ciment remplace alors les mortiers à la chaux et au sable de pays. On ne restaure plus avec les matériaux locaux ; on « rénove » avec des méthodes qui cassent l’harmonie et l’équilibre de maisons parfois plusieurs fois centenaires. C’est dans ce contexte que naît en 1965 l’association Maisons Paysannes de France. La prise de conscience du danger encouru par les maisons paysannes n’était généralement pas celles de leurs habitants, en recherche de confort et de modernité. Alors que la première assemblée générale en février 1966 rassemblait 140 adhérents –dont près de la moitié étaient de la région parisienne–, l’association s'est développé rapidement en créant un réseau de comités départementaux. En mars 1985, son action se voyait légitimée puisqu’elle était alors reconnue d’utilité publique. Dès sa création, l'association publiait un bulletin qui, au fil des ans, est devenu une revue et s’est étoffé progressivement pour proposer des articles de réflexion et des exemples de restaurations. Cette publication est aujourd’hui tirée à 9.000 exemplaires quatre fois par an. L’association compte désormais 85 délégations et quelque 8.500 adhérents parmi lesquels on trouve des particuliers, des architectes, des artisans, des associations et parfois même des collectivités territoriales.

Préserver le passé en pensant au futur


Actuellement, Maisons Paysannes de France a trois grands axes de travail, à savoir promouvoir la maison paysanne traditionnelle en favorisant son entretien et sa restauration tout en respectant l’identité propre de chaque région et dans l’esprit de sauvegarder son caractère écologique. Mais aussi protéger le cadre paysager et humain des maisons paysannes et de leur environnement. Enfin, encourager à la création d’une architecture contemporaine de qualité, saine et s’intégrant avec harmonie dans son environnement.
Les objectifs sont donc de sensibiliser le public à l’architecture traditionnelle et aux paysages ruraux, d’offrir au grand public et aux professionnels la plus large information possible sur cette architecture et sur ses possibilités de réhabilitation, d’obtenir des pouvoirs publics toutes les mesures législatives ou règlementaires nécessaires, aussi bien pour la restauration des maisons anciennes que pour le caractère et l’implantation des constructions nouvelles et pour la préservation des paysages. Un rôle essentiel lorsque l’on sait que le marché de la restauration du bâti ancien représente aujourd’hui plus du tiers de l’activité du secteur.
Alors que l’association s’efforce de donner le maximum d’outils à ses adhérents pour effectuer leurs restaurations, elle mène également une réflexion sur l’architecture des maisons paysannes et sur les évolutions à apporter. Car il s’agit de répondre aux exigences actuelles, en particulier sur les économies d’énergie dans l’habitat. Une action d’autant plus importante lorsque l’on sait que près de 400.000 éléments du patrimoine bâti en milieu rural comme les fontaines, lavoirs, fours à pain ou maisons paysannes sont menacés par l’extension des villes, la modernisation des campagnes et l’oubli des identités locales...

L’évolution significative du bâti agricole


Comme le confirme le vice-président de l’association, Jean-Marie Vincent, « l’idée est de réutiliser les matériaux traditionnels. Mais aussi de miser sur les circuits courts. Cela signifie avoir des producteurs et des savoir-faire locaux. » Par ailleurs, l’un des enjeux est aussi de comprendre le devenir du paysage agricole. Un souhait qui s’est traduit par la réalisation d’une étude et la sortie d’un hors-série dont le titre est évocateur : "Quel avenir pour nos bâtiments agricoles ?". Cette enquête permet de s’intéresser à l’évolution du bâti agricole lors de ces quarante dernières années à travers douze témoignages. Douze exemples de territoires –dont la Bresse– touchés de plein fouet par de profondes mutations et dont les constructions sont parmi les premières victimes. Ce numéro spécial donne également la parole à des professionnels du monde agricole, architectural, associatif ou universitaire qui entrent ainsi dans un débat de société qui ne fait que commencer. Ce numéro est disponible uniquement sur commande au prix de 12 € (frais de port inclus).

Une délégation de Saône-et-Loire active


Présidée par Elisabeth Gilbert, la délégation de Saône-et-Loire se distingue par le dynamisme de ses adhérents et de son équipe. Ainsi, tout au long de l’année, trois grands axes sont mis en avant. A commencer par la formation aux techniques. L’an passé, c’est le travail à la chaux qui avait été retenu. Le second axe de travail vise à conseiller toute personne souhaitant procéder à la rénovation de son bien. Cela passe notamment par l’organisation de visites. A l’image du rendez-vous proposé en juin dernier à l’Ecomusée de la Bresse bourguignonne avec, notamment, la découverte de l’exposition intitulée "Construire en Bresse". En outre, on rappellera qu’une réunion s’est déroulée le 2 avril à Laives sur un sujet d’actualité : "Bâti ancien et performances énergétiques". On signalera également la visite dans le Brionnais pour faire suite au stage de 2010 sur la chaux. Ou encore, en septembre prochain, la découverte de Brancion suite aux derniers travaux en date. Enfin, le troisième et dernier point important consiste en la future publication d’un ouvrage de Michel Bouillot sur le Beaujolais. Une souscription sera ainsi prochainement lancée pour que cet ouvrage soit disponible fin 2011.
Pour tout renseignement : saone-et-loire@maisons-paysannes.org


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