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Elections aux Chambres d’agriculture 2019

Pour les Elections aux Chambres d’agriculture 2019, FNSEA et JA lancent leur projet de campagne : « Avançons ensemble les pieds sur terre »

Mardi se tenait à Paris un conseil fédéral aux réseaux JA et FNSEA. Cette pleine journée a officiellement lancé la campagne électorale aux chambres d’agriculture. " Les mois qui viennent vont être charnières pour le syndicalisme majoritaire ", annonce la profession qui entend bien " remporter un maximum de chambres départementales. " Nous devons réaffirmer notre légitimité à défendre l’ensemble des agriculteurs à travers cette institution consulaire ". Interview croisée de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et de Jérémy Decerle, président de Jeunes agriculteurs.

Par Publié par Cédric Michelin
Pour les Elections aux Chambres d’agriculture 2019, FNSEA et JA lancent leur projet de campagne : « Avançons ensemble les pieds sur terre »

Qu’est-ce qui a changé depuis les dernières élections ? Comment appréhendez-vous celles de 2019 ?


Christiane Lambert : Ces dernières années, nous avons été témoins d’une perte graduelle de repères de nos responsables politiques, des décideurs économiques et de nos concitoyens sur le rôle et les missions de l’agriculture. En 2013, il était déjà question de transformations et nous avions su y répondre en incarnant un syndicalisme de solutions. En six ans, cette tendance s’est non seulement accélérée mais aussi complexifiée. Jamais le monde agricole n’a eu à répondre à autant d’enjeux simultanément. Le projet que nous portons dans le cadre de ces élections est de faire de cette mutation profonde une opportunité pour permettre aux agriculteurs d’avoir des conditions de vie et de revenu dignes ! 

Quelle vision de l’agriculture défendez-vous pour ces élections ? 

Jérémy Decerle : Face à ces défis, nous ne voulons pas subir mais agir. Tous ceux qui prétendent qu’il suffit de revenir à des schémas déjà éprouvés se trompent. Nous, FNSEA+JA, faisons le choix d’aller de l’avant en portant un projet réaliste et audacieux. Ce que l’on doit réussir avant tout, c’est donner à tous les agriculteurs des outils pour s’adapter aux changements. Car notre vision de l’agriculture donne place, dignité et revenu à chacun dans la diversité de son exploitation. Notre profession a perdu trop d’actifs ces quinze dernières années, il est temps de réagir en défendant des politiques agricoles cohérentes et ambitieuses à tous les échelons. Pour donner envie, il faut gagner sa vie ! 

Comment le projet que vous portez répond-t-il concrètement aux attentes des agriculteurs ? 

C.L : Nous défendons avant tout une agriculture de production qui soit compétitive, durable et résiliente et qui contribue à structurer les territoires. Notre projet poursuit l’action engagée dans le cadre des chantiers des EGA : redonner du revenu aux agriculteurs. Avec la loi, les plans de filières et le Grand Plan d’investissement, nous avons des leviers nouveaux. Nos produits doivent être payés à leur juste valeur, grâce à une construction équitable du prix. C’est ce qui redonnera du sens à notre métier et nous permettra d’être autonomes dans nos choix et en mesure de porter des projets individuels et collectifs. Les réponses aux défis de l’agriculture passeront nécessairement par un syndicalisme de projets. Notre réseau, par sa présence sur tout le territoire, est le seul à s’investir sur des projets de développement économique et à affirmer que l’agriculture doit s’inscrire au cœur du projet européen.  

J. D. : Notre projet vise aussi à préparer demain, à dire aux jeunes que notre métier a de l’avenir. Notre richesse ce sont les hommes, si on perd des individus, on perd aussi en économie. C’est pourquoi nous devons impérativement enrayer l’érosion démographique catastrophique en attirant talents et compétences : un agriculteur sur deux partira à la retraite dans la décennie à venir. Nous proposons d’améliorer l’accompagnement à l’installation, de faciliter la transmission. Mais pour attirer des jeunes, il faut aussi renforcer l’attractivité des territoires dans lesquels on travaille, cela fait partie du projet global. Nous avons aussi besoin de dispositifs d’accompagnement et de formation adaptés et renforcés. Notre combat passe enfin par la communication. Nous devons faire la promotion des métiers très diversifiés de notre secteur, et mettre en avant l’agriculture française et ses atouts. 

C.L : Dans la mise en œuvre de notre projet, les Chambres d’agriculture constituent un rouage essentiel : elles doivent être accessibles à tous et à tous les types de projets, un relai auprès des élus locaux et un médiateur du territoire. Elles doivent être à la pointe de l’innovation et du progrès, leader sur l’expérimentation, ayant des liens forts avec les instituts techniques ou les établissements d’enseignement. Enfin, elles ne sont pas au service de l’administration mais constituent un outil puissant au service de la profession agricole et pilotées par des agriculteurs et des agricultrices élus et motivés.