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Épandage des engrais

Pour une bonne répartition

L’épandage des engrais doit être réalisé dans de bonnes conditions, pour
obtenir une fertilisation efficace. Dans le Jura voisin, le GVA de
Chemin-Dole testait récemment quatre marques d'épandeurs à engrais
minéral solide. Enseignements.
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« L’objectif n'est pas d'avoir un classement des performances des épandeurs, mais d'échanger sur l'utilisation optimum du matériel traditionnellement présent dans notre région », rappellait Thomas Müller, président du GVA Chemin-Dole dans le Jura lors de la journée technique du 20 septembre. Les essais se sont déroulés avec les représentants des marques Kuhn (Ets Vallet), Sulky (Ets élevage Service), Amazone (Ets Rousseau) et Bogballe (Ets Rhône Agri). Le test de répartition de l'engrais –réalisé avec le matériel de la Cuma locale– s'est déroulé avec un peu de vent le matin et un engrais 0-25-25, dont les caractéristiques n'avaient pas été pas communiquées avant l'essai.
Les agriculteurs présents ont pris connaissance des résultats des tests de répartition. Les fortes variations ont mis en évidence l'influence des conditions météo (coups de vents) sur les courbes de répartition et ont servi de supports aux conseils de réglages donnés par les fabricants. L'après-midi s'est terminée par une démonstration en dynamique de l'efficacité des dispositifs de bordure.

Déterminer le type d'engrais


Les représentants des différentes marques présentes à cette journée technique ont insisté sur l'étape numéro 1 : déterminer le type d'engrais pour obtenir des réglages précis car la forme et la taille des granulés influent sur la répartition.
Le rôle du constructeur de matériel d'épandage est de fournir les outils pour déterminer les engrais quand ils ne sont pas définis : mesure de la granulométrie, indicateur de dureté et de densité, carnets photos à l'échelle 1… Les nouveaux types d'engrais sont mis à l'essai régulièrement par les constructeurs et les conseils de réglages sont disponibles sur leurs sites Internet.

Affiner les réglages


Deuxième étape : tester et affiner son réglage.
Les réglages de répartition et de bordures peuvent être de deux types selon le matériel. Certains épandeurs (Sulky) font varier le point de chute de l'engrais sur les disques, d'autres ont un point de chute fixe et c'est la position des aubes qui va déterminer la répartition et la largeur de travail (Khan). Pour l'épandeur Bogballe, le réglage se situe au niveau de l'aplomb de la caisse.
Enfin, dans tous les cas, utiliser des bacs de répartition, et faire un test en conditions réelles « n'est jamais du temps perdu ! », rappelaient les constructeurs. L'impact du vent entre deux passages, lors des essais, a pu ainsi faire varier le coefficient de répartition de 24 à 37 % pour un même matériel et avec des réglages identiques !
De cette journée, le président du GVA retient deux idées fortes de cette journée : « l'épandage des engrais, même P et K, n'est pas gagné dès qu'il y a du vent ! Pour avoir une bonne répartition, il faudrait se mettre dans les mêmes conditions que pour les traitements phyto… Enfin, l'analyse de la qualité de l'engrais est importante. Il faut être exigeant vis-à-vis des fournisseurs pour avoir les données techniques des engrais ».




Gare au vent...


Arvalis - Institut du Végétal a mesuré l'effet du vent sur l'épandage d'ammonitrate. Les résultats concernent 115 essais sur une durée de dix ans.
En conditions venteuses, un coefficient de variation de 25 % (mauvaise qualité d'épandage) entraîne une perte de rendement de 0,8 q/ha et de 0,2 point de protéines ; le reliquat azoté augmente l'année suivante de 3,4 kg/ha (verse).
Un coefficient de 40 % provoque quant à lui une perte en moyenne de 2,2 q (4,5 q un an sur 5) et 0,4 point de protéines, ainsi qu'une augmentation du reliquat azoté de 8 kg/ha.
Pour réunir les conditions optimums d'épandage des engrais, l'ITCF conseille les mêmes références qu'en pulvérisation phyto, si l'organisation du travail le permet.



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