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Gaec de Nolat

Premiers pas avec la génomique

Le Gaec de Nolat à Neuvy-Grandchamp sera l’un des exposants des challenges "géno-morpho" et "sans corne" organisés dans le cadre du concours de Gueugnon. Rencontre avec un élevage qui se sert d’ores et déjà de la génomique pour la conduite de son cheptel.
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Le Gaec de Nolat sera l’un des élevages qui participera au challenge « géno-morpho » organisé dans le cadre du concours de Gueugnon. Il présentera une laitonne d’un an, Lélia, fille du taureau d’insémination Artois sur une mère issue d’un taureau de monte naturelle Volauvent. Sélectionnée sur les conseils du conseiller Elva Novia du Gaec, cette femelle a été choisie pour sa remarquable morphologie, mais aussi parce qu’elle dispose d’index génomiques. Détenteur de près de 300 charolaises à Neuvy-Grandchamp, le Gaec de Nolat recourt en effet au génotypage depuis quelques années. Les premières femelles génotypées l’ont été dans le cadre d’un programme mené par Gènes Diffusion, l’entreprise de sélection qui fournit les semences d’insémination. Durant la dernière saison de reproduction, l’élevage a bénéficié des premiers taureaux génomiques mis à disposition par sa coopérative. « Le génotypage permettant de les indexer dès leur naissance, ces taureaux n’ont plus besoin de testage sur descendance », explique Julien Desbrosses, l’un des quatre associés du Gaec. L’élevage a aussi fait le choix de faire génotyper un taureau de monte naturel acheté en ferme. « C’était pour avoir des informations tout de suite sans être obligé d’attendre de voir la production de ses femelles pour savoir s’il fallait le garder ou non. En plus, le génotypage nous a permis de confirmer qu’il était bien porteur du gène sans corne », confie Julien.

Dix prédicteurs génomiques


Le génotypage proposé par Gènes Diffusion permet aujourd’hui de calculer dix index de « morphologie, comportement et production ». Il informe également du statut de l’animal au regard des gènes sans corne et culard. Des données « utiles pour réaliser les accouplements », fait valoir Julien. Âgée d’à peine un an, Lelia dispose déjà de ses dix prédicteurs génomiques. « Longévité de la mamelle, fonctionnalité des trayons, solidité des aplombs arrières, locomotion, comportement, instinct maternel, naissance, croissance, vêlage et lait sont d’ores et déjà évalués par des notes comprises entre 0 et 10. Des chiffres qui « ne contredisent pas » le système d’indexation sur descendances, au contraire, constate le jeune éleveur qui observe que « les index génomiques confirment l’indexation des ascendants ».

Confiance aux index


S’il estime n’en être encore qu’à la découverte du génotypage, Julien accueille avec enthousiasme ce nouvel outil. Dans une exploitation qui engraisse toute sa production avec une alimentation en grande partie autoproduite, les membres du Gaec de Nolat sont exigeants sur les performances économiques de leurs animaux : « croissance, lait, facilité de vêlage » sont pour eux des incontournables. Et pour sécuriser la progression génétique de leur cheptel, ils s’en sont remis à des taureaux testés depuis le tout début des années 90. Quant aux taureaux de monte naturelle qu’ils achètent en ferme pour compléter l’insémination, ils les choisissent sur index. Une rigueur qui porte ses fruits puisque l’élevage est aujourd’hui doté d’un index maternel (IVMat) moyen de 102,6, supérieur à la moyenne raciale.
Ravi de pouvoir participer pour la première fois de sa carrière au concours de Gueugnon, Julien Desbrosses aborde cette sortie avec beaucoup d’humilité. « On n’y va pas pour gagner ! », annonce-t-il d’emblée, précisant immédiatement que le but du jeu est avant tout de « présenter la génomie », histoire de faire avancer la technique, justifie-t-il. Peu habitué à ce genre d’exercice, le jeune éleveur fait remarquer que la préparation d’une génisse représente beaucoup de travail. Toilettage et dressage prennent du temps…, constate-t-il. En revanche, Lélia est au même régime que les autres animaux du Gaec, à savoir des produits de la ferme. Pas de folie !

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