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Santé et croissance du veau

Préparer ses vaches au vêlage

L’objectif de tout élevage est de pouvoir sevrer un maximum de veaux par
rapport au nombre de vaches reproductrices…. C’est la performance et la
rentabilité de l’atelier naisseur qui en dépendent ! Cette série de quatre articles est issue de l’atelier sanitaire des
Journées portes ouvertes de Jalogny du 13 septembre 2012 et des
formations Santé des veaux organisées par le GDS 71, en collaboration
avec les vétérinaires partenaires du GTV Bourgogne et de 5M-Vet.
L’objectif de ces articles est de vous donner quelques points de
repères sur les étapes à maîtriser pour maximiser vos chances de
réussite ! Cette semaine, nous nous intéressons donc à la 1ère étape : la préparation des vaches au vêlage.
Par Publié par Cédric Michelin
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Pour cela, il est impératif d’adopter une conduite appropriée des vaches allaitantes. La santé du veau ne se joue pas à partir du jour du vêlage mais dès le dernier mois de gestation !
La préparation des vaches au vêlage - souvent sous-estimée - est une des clés de la réussite pour avoir des veaux en bonne santé (étape 1). Le management des veaux à la naissance et notamment la gestion du colostrum en est une autre (étape 2). Un bon démarrage limitera grandement les problèmes de pathologies néonatales ultérieures (étape 3) et favorisera donc la croissance des veaux, sous réserve d’une conduite alimentaire et sanitaire appropriée (étape 4).
Il est également important de ne pas négliger les marchés auxquels sont destinés ces broutards car la réglementation sur les échanges communautaires ou les pays tiers peut être différentes en termes d’exigences sanitaires, il faut donc s’y adapter.


La préparation des vaches au vêlage



• Conduite alimentaire en préparation vêlage
Objectif : s’interdire le déficit énergétique et protéique de la ration pendant le dernier mois avant vêlage. En effet, au fur et à mesure de l’avancée de la gestation, le poids du veau augmente et le volume ruminal diminue alors que les besoins de la vache augmentent pour la synthèse de colostrum notamment. Il est donc important de concentrer la ration pendant le dernier mois de gestation et d’avoir une ration qui favorise le maintien d’un grand volume ruminal.

Situation risquée : vache en ration 100 % foin jusqu’au vêlage : 12 kg de foin ingéré à 0,6 UF ⇨ 7,2 UF apporté ce qui ne couvre pas les besoins en fin de gestation.
Risque accru sur les génisses qui ont encore des besoins de croissance, les vaches grasses et les vaches qui portent des jumeaux (la mortalité fréquente des jumeaux s’explique pour grande partie par un déficit énergétique en fin de gestation).


Les fondamentaux pour un ruminant




Fibres/sel/eau sont toujours de mise en préparation au vêlage.

• Déparasitage
Objectif : éviter que les parasites détournent une partie de l’énergie et des protéines distribuées aux bovins.
Les traitements vis-à-vis de la grande douve notamment sont à réaliser au moins un mois avant vêlage, même en vêlages précoces.

• Supplémentation oligo-élements
Objectif : accroître la teneur en anticorps (rôle du sélénium et de l’iode notamment) et assurer un meilleur transfert immunitaire, via le colostrum. Les oligo-éléments à prendre en compte sont essentiellement l’iode, le sélénium, le cuivre et le zinc.
La supplémentation des vaches en fin de gestation est doublement intéressante : pour la qualité du colostrum et la santé du veau d’une part ; pour la reproduction à venir de la vache, d’autre part.

• Baca/Magnésium
Objectif : éviter l’hypocalcémie et/ou l’hypomagnésémie au vêlage (vache qui ne pousse pas, non-délivrance). Pour cela, la Baca de la ration c'est-à-dire ([K] + [Na ])- ([Cl] +[S]) doit être faible avant vêlage contrairement à la période de lactation.
En pratique, 80 à 100 g de chlorure de magnésium /vache/jour apportés dans les 10 derniers jours précédant le jour du vêlage limitent ce risque sur des rations à majorité herbe.

• Vaccination
Objectif : augmenter, dans le colostrum, le taux d’anticorps dirigés contre les germes de diarrhée.
A réfléchir en fonction des résultats d’analyses et des risques identifiés dans l’élevage. Si les points ci-dessus ne sont pas maîtrisés, l’efficacité de la vaccination ne sera pas optimale et risque d’être décevante.




Comment objectiver si la préparation de mes vaches au vêlage est correcte ?



L’évaluation des Nec (Notes d’état corporel) et des SRR (Scores de remplissage de rumen) permet d’évaluer l’état d’engraissement des animaux d’une part et si leur ingestion est suffisante d’autre part.
Avec votre vétérinaire, il est possible de réaliser des mesures rapides de glycémie (révélateur de la couverture énergétique de la ration pour la vache) et de corps cétoniques (révélateur de la mobilisation des graisses corporelles) sur des prélèvements sanguins des vaches en préparation au vêlage. Ces tests peuvent s’effectuer rapidement en élevage (lecture directe avec un appareil dédié) en testant cinq vaches en préparation au vêlage par exemple pour avoir une représentativité suffisante.

Une vache, c’est comme un avion, il vaut mieux faire les réglages lorsque l’avion est au sol (=vaches avant vêlage) que de devoir réparer en plein vol (= une fois que les veaux sont nés et malades…)!






Jalogny 2012 : rejoignez-nous sur l’atelier sanitaire


Le Jeudi 13 septembre après-midi à Jalogny. Cet atelier, animé par le GDS 71 en collaboration avec Pierre Emmanuel Radigue (vétérinaire consultant 5M-Vet) et Jocelyn Amiot (vétérinaire praticien, GTV Bourgogne), sera l’occasion de vous donner des pistes d’amélioration pour la santé de vos veaux, gage de performance de l’élevage.


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