Préconisations mildiou
Pression élevée
2010 a été une année au cours de laquelle la pression mildiou peut être qualifiée d'élevée
avec une hétérogénéité importante des dégâts selon les parcelles. Le
service Vigne & Vin retient que peu de symptômes sur mai-juin ont
été signalés. En revanche, les symptômes sur feuilles sont
apparus parfois de façon importante à partir de fin juin début juillet.
Des attaques localement fortes sur grappes après nouaison jusqu’à
fermeture de la grappe ont même entraîné des pertes de récolte
conséquentes, supérieures à 20 % dans certains cas.
avec une hétérogénéité importante des dégâts selon les parcelles. Le
service Vigne & Vin retient que peu de symptômes sur mai-juin ont
été signalés. En revanche, les symptômes sur feuilles sont
apparus parfois de façon importante à partir de fin juin début juillet.
Des attaques localement fortes sur grappes après nouaison jusqu’à
fermeture de la grappe ont même entraîné des pertes de récolte
conséquentes, supérieures à 20 % dans certains cas.
« Après les deux grandes années à mildiou que furent 2007 et 2008, tout le monde, en France, espérait une année 2009 plus calme. S'il est vrai que, globalement, l'agressivité du champignon fut moins forte en 2009, ce millésime ne peut pas pour autant être qualifié de petite année à mildiou ». C’est le bilan que dressait la note nationale mildiou 2010 écrite par l’IFV. Et il y a des chances pour que celle de 2011 soit dans le même ton pour ce qui concerne la récolte du millésime 2010, au vu de la pression élevée cette année dans le département, selon les services de la chambre d’agriculture.
Pour expliquer les principaux éléments à prendre en considération concernant le mildiou, Anne-Sophie Rousseau et Benjamin Alban - techniciens respectivement sur le Chalonnais-Couchois et le Mâconnais-Beaujolais - revenaient sur sa biologie (maturité, contaminations, cycles en cours….), sur le modèle MilVit qui évalue son risque, sur la situation phytosanitaire du département et sur le bilan météorologique (pluie et température). Ainsi, comme ailleurs en France, les précipitations parfois importantes de juin, voire de juillet, ont entretenu une pression plutôt élevée de la maladie.
Une approche raisonnée de la protection du vignoble doit être recherchée à l’heure d’Ecophyto 2018. Cela consiste donc à ajuster le programme de traitements aux risques afin d'obtenir les objectifs fixés en termes de qualité et de quantité avec un minimum d'interventions. Intervenir préventivement et soigner la pulvérisation sont des facteurs de succès de la protection anti-mildiou, et aussi en terme économique.
Conseil de positionnement
En début de protection, avec une cadence de 10-12 jours, la famille des Cymoxanil agit par contact. Malheureusement, une dérive de la sensibilité du mildiou au Cymoxanil existe dans les vignobles français depuis plusieurs années. Par précaution, il convient de veiller à ne pas construire un programme anti-mildiou s’appuyant uniquement sur du Cymoxanil.
Ainsi, pouvant eux être utilisés jusqu’au début floraison, les Anilides sont des systémiques, dont la cadence de pulvérisation doit respecter 10-14 jours. Mais, la résistance aux anilides reste fortement implantée dans tous les vignobles français. Leur intérêt est donc limité et leur efficacité souvent dictée par la nature et la dose du partenaire associé. L’utilisation de ces associations doit être restreinte (1 à 2 traitements au maximum par an). Leur emploi en curatif - sur mildiou déclaré ou en pépinière - est à proscrire.
Couvrant la même période, les Zoxamides pénètrent, eux, à raison d’une utilisation tous les 10-12 jours. Aucune dérive de sensibilité n’est décelée à ce jour mais la notification d’AMM (autorisation de mise sur le marché) intègre une limitation à trois applications maximum par an.
Avant le début de la floraison, les spécialités à base des QoI (groupe Azoxystrobine, famoxadone ou pyraclostrobine et fénamidone) doivent se caler sur le délai de la (ou des) substance(s) active(s) associée(s). Ceux-ci peuvent provenir des spécialités à base de CAA pénétrant - Diméthomorphe, Iprovalicarbe, Benthiavalicarbe, Mandipropamid, Valiphénal - dont la bonne cadence d’application est tous les 10-14 jours. Leur utilisation doit cependant être réduite : 1 à 2 applications maximum par an, non consécutives.
Fosétyl Al (systémique, cadence 14 j), Cyazofamide (contact et systémique, cadence 14 j) ou en fonction des pluies et de la croissance de la vigne, les produits de contact - type Captane , Folpel, Mancozèbe, Manèbe, Métirame-Zinc et sels de cuivre – ont une cadence maximum de 10 jours.
Phénomènes de résistance
« Veillez à ne pas utiliser la même famille chimique plus de deux fois dans la même campagne et si possible pas deux fois de suite », insistent les conseillers du service Vigne & Vin. Dans le cadre des bonnes pratiques agricoles, une gestion responsable des phénomènes de résistance est également importante.
Comment sécuriser ces stratégies ?
Le Bulletin de santé du végétal
Si on observe la résistance vis-à-vis du mildiou dans le vignoble français, en 2008, le plan de surveillance avait concerné quatre groupes d''anti-mildiou". En 2009, ce travail a ciblé la famille des CAA (regroupant diméthomorphe, iprovalicarbe, benthiavalicarbe et mandipropamid) pour laquelle une dégradation de la situation avait été constatée en 2007 et 2008. En 2009, la résistance à cette famille a encore progressé et, dans la plupart des vignobles, les sites sensibles représentent maintenant moins de 20 % des sites testés. En 2008, à l'exception des vignobles d'Armagnac et Provence, cette proportion passait rarement sous la barre des 50 %. Ce constat oblige à recommander une utilisation plus restreinte des spécialités à base de CAA : elle ne devra pas dépasser 2 applications annuelles, non consécutives. De plus, ces "anti-mildiou" doivent être utilisés préventivement, et ne pas être appliqués en situation d'attaque déclarée. Ces recommandations devraient permettre de contenir l’évolution de la résistance ; par ailleurs elles sécuriseront l'efficacité de ces spécialités dans toutes les situations. Courant 2009, une nouvelle substance active (le valifénalate) est venue compléter ce groupe des CAA. Toutes les spécialités contenant l'une de ces 5 molécules doivent bien évidemment être prises en compte dans le dénombrement des applications à base de CAA.
En 2008, le plan de surveillance avait confirmé que la résistance aux QoI était généralisée et que, pour les anilides, elle demeurait bien implantée même si, pour cette dernière famille, une légère amélioration de la situation avait été constatée entre 1999 et 2008. Pour toutes ces familles affectées par la résistance, il sera nécessaire d'engager des études pour s'assurer que les substances actives concernées par la résistance participent encore aux performances des spécialités qui les contiennent. Considérant les orientations du plan Ecophyto 2018, cette connaissance apparaît indispensable.
En 2009, une spécialité contenant une substance active (la cyazofamide) appartenant à une nouvelle famille chimique (les QiI = Quinone inside Inhibitors) a obtenu une autorisation de mise sur le marché. A ce jour, aucune résistance spécifique à cette famille n'est connue sur aucune culture et elle ne présente pas de résistance croisée avec les autres familles déjà sur le marché (notamment les QoI). Elle est associée au di-sodium phosphonate (substance active de la famille des phosphonates comme le fosétyl Al).
Cette note a été rédigée par un groupe de travail réunissant des représentants de la direction générale de l’Alimentation-sous-direction de la Qualité et de la Protection des végétaux (DGAl-SDQPV), de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), de l'Institut français de la vigne et du vin (IFV), du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), et des chambres d’agriculture.
Résistance qui est avérée dans le département pour la liste des groupes chimiques suivants : Anilides, Diméthomorphe, Iprovalicarbe, Benthiavalicarbe, Mandipropamid, Valiphénal, Cymoxanil, Azoxystrobine, famoxadone ou pyraclostrobine, fénamidone et Cymoxanil.
Ainsi dans le département, les tests de résistance DMM, réalisés par le laboratoire Biorizon, montrent 58 % des parcelles (contre 55 % en 2009) ayant la présence de souches résistantes aux dimétomorphes à une dose de 0,3 g/l.
Les tests de résistance à l’Iprovalicarbe à 30 mg/l déplore 30 % de souches résistantes en 2010.
Pour expliquer les principaux éléments à prendre en considération concernant le mildiou, Anne-Sophie Rousseau et Benjamin Alban - techniciens respectivement sur le Chalonnais-Couchois et le Mâconnais-Beaujolais - revenaient sur sa biologie (maturité, contaminations, cycles en cours….), sur le modèle MilVit qui évalue son risque, sur la situation phytosanitaire du département et sur le bilan météorologique (pluie et température). Ainsi, comme ailleurs en France, les précipitations parfois importantes de juin, voire de juillet, ont entretenu une pression plutôt élevée de la maladie.
Une approche raisonnée de la protection du vignoble doit être recherchée à l’heure d’Ecophyto 2018. Cela consiste donc à ajuster le programme de traitements aux risques afin d'obtenir les objectifs fixés en termes de qualité et de quantité avec un minimum d'interventions. Intervenir préventivement et soigner la pulvérisation sont des facteurs de succès de la protection anti-mildiou, et aussi en terme économique.
Conseil de positionnement
En début de protection, avec une cadence de 10-12 jours, la famille des Cymoxanil agit par contact. Malheureusement, une dérive de la sensibilité du mildiou au Cymoxanil existe dans les vignobles français depuis plusieurs années. Par précaution, il convient de veiller à ne pas construire un programme anti-mildiou s’appuyant uniquement sur du Cymoxanil.
Ainsi, pouvant eux être utilisés jusqu’au début floraison, les Anilides sont des systémiques, dont la cadence de pulvérisation doit respecter 10-14 jours. Mais, la résistance aux anilides reste fortement implantée dans tous les vignobles français. Leur intérêt est donc limité et leur efficacité souvent dictée par la nature et la dose du partenaire associé. L’utilisation de ces associations doit être restreinte (1 à 2 traitements au maximum par an). Leur emploi en curatif - sur mildiou déclaré ou en pépinière - est à proscrire.
Couvrant la même période, les Zoxamides pénètrent, eux, à raison d’une utilisation tous les 10-12 jours. Aucune dérive de sensibilité n’est décelée à ce jour mais la notification d’AMM (autorisation de mise sur le marché) intègre une limitation à trois applications maximum par an.
Avant le début de la floraison, les spécialités à base des QoI (groupe Azoxystrobine, famoxadone ou pyraclostrobine et fénamidone) doivent se caler sur le délai de la (ou des) substance(s) active(s) associée(s). Ceux-ci peuvent provenir des spécialités à base de CAA pénétrant - Diméthomorphe, Iprovalicarbe, Benthiavalicarbe, Mandipropamid, Valiphénal - dont la bonne cadence d’application est tous les 10-14 jours. Leur utilisation doit cependant être réduite : 1 à 2 applications maximum par an, non consécutives.
Fosétyl Al (systémique, cadence 14 j), Cyazofamide (contact et systémique, cadence 14 j) ou en fonction des pluies et de la croissance de la vigne, les produits de contact - type Captane , Folpel, Mancozèbe, Manèbe, Métirame-Zinc et sels de cuivre – ont une cadence maximum de 10 jours.
Phénomènes de résistance
« Veillez à ne pas utiliser la même famille chimique plus de deux fois dans la même campagne et si possible pas deux fois de suite », insistent les conseillers du service Vigne & Vin. Dans le cadre des bonnes pratiques agricoles, une gestion responsable des phénomènes de résistance est également importante.
Comment sécuriser ces stratégies ?
Vis-à-vis du mildiou, les conditions de réussite de la lutte chimique sont d'autant plus favorables que sa mise en œuvre est accompagnée de mesures prophylactiques qui viennent limiter le développement du champignon. Trois d'entre elles peuvent être citées :
- éviter la formation des mouillères en réalisant un drainage du sol ;
- éliminer tous les rejets (pampres à la base des souches, les semis de pépins…) qui favorisent l'installation des foyers primaires et participent au démarrage précoce de l'épidémie ;
- réaliser des rognages réguliers pour éliminer la jeune végétation très sensible au mildiou et permettre à la pulvérisation d'atteindre plus aisément sa cible.
Le Bulletin de santé du végétal
Si on observe la résistance vis-à-vis du mildiou dans le vignoble français, en 2008, le plan de surveillance avait concerné quatre groupes d''anti-mildiou". En 2009, ce travail a ciblé la famille des CAA (regroupant diméthomorphe, iprovalicarbe, benthiavalicarbe et mandipropamid) pour laquelle une dégradation de la situation avait été constatée en 2007 et 2008. En 2009, la résistance à cette famille a encore progressé et, dans la plupart des vignobles, les sites sensibles représentent maintenant moins de 20 % des sites testés. En 2008, à l'exception des vignobles d'Armagnac et Provence, cette proportion passait rarement sous la barre des 50 %. Ce constat oblige à recommander une utilisation plus restreinte des spécialités à base de CAA : elle ne devra pas dépasser 2 applications annuelles, non consécutives. De plus, ces "anti-mildiou" doivent être utilisés préventivement, et ne pas être appliqués en situation d'attaque déclarée. Ces recommandations devraient permettre de contenir l’évolution de la résistance ; par ailleurs elles sécuriseront l'efficacité de ces spécialités dans toutes les situations. Courant 2009, une nouvelle substance active (le valifénalate) est venue compléter ce groupe des CAA. Toutes les spécialités contenant l'une de ces 5 molécules doivent bien évidemment être prises en compte dans le dénombrement des applications à base de CAA.
En 2008, le plan de surveillance avait confirmé que la résistance aux QoI était généralisée et que, pour les anilides, elle demeurait bien implantée même si, pour cette dernière famille, une légère amélioration de la situation avait été constatée entre 1999 et 2008. Pour toutes ces familles affectées par la résistance, il sera nécessaire d'engager des études pour s'assurer que les substances actives concernées par la résistance participent encore aux performances des spécialités qui les contiennent. Considérant les orientations du plan Ecophyto 2018, cette connaissance apparaît indispensable.
En 2009, une spécialité contenant une substance active (la cyazofamide) appartenant à une nouvelle famille chimique (les QiI = Quinone inside Inhibitors) a obtenu une autorisation de mise sur le marché. A ce jour, aucune résistance spécifique à cette famille n'est connue sur aucune culture et elle ne présente pas de résistance croisée avec les autres familles déjà sur le marché (notamment les QoI). Elle est associée au di-sodium phosphonate (substance active de la famille des phosphonates comme le fosétyl Al).
Cette note a été rédigée par un groupe de travail réunissant des représentants de la direction générale de l’Alimentation-sous-direction de la Qualité et de la Protection des végétaux (DGAl-SDQPV), de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), de l'Institut français de la vigne et du vin (IFV), du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), et des chambres d’agriculture.
Résistance qui est avérée dans le département pour la liste des groupes chimiques suivants : Anilides, Diméthomorphe, Iprovalicarbe, Benthiavalicarbe, Mandipropamid, Valiphénal, Cymoxanil, Azoxystrobine, famoxadone ou pyraclostrobine, fénamidone et Cymoxanil.
Ainsi dans le département, les tests de résistance DMM, réalisés par le laboratoire Biorizon, montrent 58 % des parcelles (contre 55 % en 2009) ayant la présence de souches résistantes aux dimétomorphes à une dose de 0,3 g/l.
Les tests de résistance à l’Iprovalicarbe à 30 mg/l déplore 30 % de souches résistantes en 2010.