Accès au contenu
Marchés agricoles européens

Prévisions pour 2022

La Commission européenne (DG Agri) a publié ses nouvelles prévisions à
l'horizon 2022. Les prix des céréales devraient rester élevés, la
production augmentant modérément (pour atteindre 309 millions de tonnes
en 2022) mais la demande étant soutenue en revanche, notamment celle
d'éthanol et de biomasse, en lien avec la directive sur l’énergie
renouvelable. En effet, les biocarburants représenteraient, en 2022,
8,5% de la consommation d'énergie.
Par Publié par Cédric Michelin
126336--Inde.cornes.de.buffles.jpg
Dans l'Union Européenne, le marché de la viande risque d'être affecté par la poursuite de la crise économique et les taux élevés de chômage. La production européenne de viande devrait ainsi diminuer de 2% dans les deux prochaines années, puis revenir progressivement à son niveau antérieur. La consommation individuelle de viande atteindrait 82 kg en moyenne par an en 2022, un niveau comparable à celui de 2009. Le porc resterait la viande préférée des Européens, avec 40 kg par personne et par an. Les importations européennes de viande devraient augmenter et les exportations de volaille faiblir.
En attendant, la terrible sécheresse qui frappe l'Inde actuellement, premier producteur de viande bovine mondial, et qui décime les troupeaux devrait modifier les équilibres internationaux. Hors bovin, de belles opportunités se présentent pour ce peuple continent d'1,2 milliard d'habitants. Si les indous n'importeront pas plus de viande bovine, vu qu'il ne la consomme pas par croyance (Hindouisme), leurs débouchés majeurs - Pakistan et Chine - vont certainement devoir importer.

Les perspectives concernant les produits laitiers sont plus favorables, grâce à la croissance continue de la demande mondiale pour ces produits. La Commission prévoit en particulier une forte croissance des exportations de fromage et de poudre de lait. La production de lait progresserait à un rythme plus modéré, pour atteindre près de 160 millions de tonnes en 2022.

Le revenu agricole poursuivrait sa progression : par rapport à la période 2008-2012, il serait de 17,5% supérieur en 2022 (par unité de travail), mais cette progression serait essentiellement concentrée dans les pays de l'Est.

Ces projections se basent sur des conditions climatiques normales, l'absence de crise sanitaire et sur une hypothèse de statu quo de la PAC. Elles ne prennent pas en compte les propositions de réforme de la Commission, et misent sur une croissance économique européenne revenant progressivement à 2% par an.

À côté de ce scénario « tendanciel », les impacts de la variabilité des coûts des intrants sur les revenus agricoles, du changement climatique ou encore de différentes politiques concernant les biocarburants sont également analysés dans le rapport.


L'Inde, bientôt premier exportateur



En début d'année 2012, selon les prévisions de l’USDA, l’Inde a les capacités pour devenir le premier exportateur mondial de viande de bovins en volume et devancerait en cela le Brésil. En effet, la production indienne augmentant davantage que sa consommation (très faible en Inde en raison des croyances religieuses), les exportations progressent en effet. Il s’agit majoritairement d’exportations de viande de buffles congelée, un produit à bas coût qui répond à la demande croissante de certains pays de l’Asie, du Proche et du Moyen-Orient. De plus, l’USDA indique que l’expansion des exportations de l’Inde est également liée à sa capacité à répondre à la demande en produits halal. Les problèmes sanitaires restent toutefois un frein important pour les exportations indiennes : d’importantes marges de manœuvre dans l’organisation de l’élevage, les infrastructures et les conditions d’hygiène des abattoirs demeurent.