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Cave de Charnay

Privilégier la vente au détail

Le 18 février, la cave coopérative de Charnay s’est réunie en
assemblée générale mixte. Revenant sur l’exercice 2012, les pertes de
récoltes ont obligé la cave à redéfinir en partie sa stratégie
commerciale. La part du vrac diminue au profit de la vente détail, pour
plus de valorisation, redistribuée notamment aux adhérents coopérateurs.
Par Publié par Cédric Michelin
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« Il n’y a jamais de routine dans une cave coopérative », débutait son président, Luc Chevalier. Il faut dire que les millésimes 2012 et 2013 n’ont pas été faciles à gérer, à tous les niveaux. Le directeur, Pascal Perrin, reprenait l’activité de l’exercice clos le 31 août 2013. La commercialisation de 7.738 hl est « évidemment » en baisse (8.900 hl sur l’exercice précédent, soit -13,8 %). Les surfaces de production sont quasi stables en revanche à 136 ha (-1 %).
Satisfaction, l’activité de la cave a été soutenue et le chiffre d’affaires de 3,51 millions d’€ est en nette progression (+7,7 %) pour un volume de 10.443 hl (+3 %) commercialisé soulignant la forte demande des marchés. D’ailleurs, le marché vrac au négoce - avec des cours à la hausse - « s’est correctement déroulé ». Les volumes attribués sont toutefois en baisse mais « compensés » par les ventes en Bib (+3,4 % soit +1.000 unités) et bouteilles. Car la part des appellations vendues en direct progresse (+63 hl, soit +1 % en valeur), tout comme sur le marché des cavistes et restaurants (+3,2 %). Au final, des chiffres « robustes et stables », concluait Pascal Perrin.

Ne pas thésauriser


Reprenant de la hauteur sur la situation générale, Luc Chevalier rappelait la faible récolte 2012 avec des conditions difficiles (climats, maladies…) ayant entraîné des pertes de récoltes différentes selon les secteurs de la coopérative. A ce sujet, la coopérative a fait validé son nouveau périmètre d’activité par le Haut conseil de la Coopération agricole, avec la possibilité de produire sur de nouvelles communes.
Mais la finalité des propos du président n’était pas là. « Ça coûte dans les bilans » des exploitations. C’est pourquoi, le « faible » résultat net de l’exercice (27.737 €) n’est pas un signe de faiblesse de l’outil coopératif, mais bien le choix du conseil d’administration de soutenir ses coopérateurs dans cette période tendue en terme de trésorerie. « Il est inconcevable de thésauriser pour la coopérative, car sans coopérateur, pas de coopérative », tranchait-il. Une situation qui risque de se reproduire avec le millésime 2013. « Dans les années à venir, il faudra faire attention et aux résultats et à la survie des exploitants », complétait-il en matière de politique pour la cave. 1.710.000 € ont donc été affectés pour rémunérer les apports.

Plus qu’un produit, un service


En raison des faibles récoltes, les revenus à l’hectare sont bien souvent en baisse, dès lors que les rendements maximum autorisés n’étaient pas atteints. Les prix « n’ont pas tout compensé ».
Comme tous les vignerons désarmés, Luc Chevalier ne peut que constater les pertes grandissantes dues aux maladies des bois de la vigne, Esca et bois noir principalement. Et cela pose problème puisqu’en 2014, avec de tels niveaux de vente et avec des stocks en chute, « on n’a plus de vins à vendre ».
Pas de découragement pour autant. La cave a des projets. Après l’isolation de la toiture, celle de la façade prochainement se verra garnie d’un enduit pour « donner un beau cachet » au magasin, de 18 ans d’âge, lequel, lui aussi, pourrait bien être refait à l’horizon 2015. Côté produits également, le relookage des étiquettes va se poursuivre et « dans un souci d’hygiène », la vente en vrac en cubitainer ou bombonnes sera stoppée « pour éviter derrière les mauvaises conservations ou conditionnements » par les particuliers.
Pour le président et son directeur, l’avenir est aux services accompagnant le produit. Ces efforts qualitatifs portent leurs fruits puisque le crémant de Bourgogne a reçu une médaille d’or au concours de la Saint-Vincent à Mâcon et le saint-véran vieilles vignes 2011 est entrée dans la cave de prestige du BIVB.

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