Accès au contenu
Session Chambres d’agriculture

« Produire autrement »

Produire autrement. Deux mots revenant sans cesse dans les discours du
ministre de l’Agriculture. Devant les chambres d’agriculture, Stéphane
Le Foll a réaffirmé sa position. Restera aux Chambres à appliquer le
modèle.
Par Publié par Cédric Michelin
125835--Produisons_autrement_2.jpg
« On est capable de maintenir des productions traditionnelles et intercaler des productions fourragères. On peut même être capable d’être autonome en terme fourrager sur la production laitière. La combinaison économie et écologie offre un fort potentiel et nous devons le développer », a affirmé Stéphane Le Foll lors de la session de fin d’année des Chambres d’agriculture (APCA) le 12 décembre à Paris. Des contestations s’élèvent de la salle. « Ne me dites pas que ça ne marche pas et ne critiquez pas de manière aussi abrupte des idées qui fonctionnent. Chacun pourra le constater », tranche-t-il. Le ministre de l’Agriculture développera son modèle d’agroécologie appelé Produire autrement malgré quelques réticences de la part du monde agricole et « compte bien sur les chambres d’agriculture pour y participer ». Ce à quoi a répondu Guy Vasseur, président de l’APCA : « il y a belle lurette que nous sommes en action dans les Chambres. Les agriculteurs qui témoigneront le 18 décembre (journée de colloque sur le Produire autrement organisée par le ministère de l’Agriculture NDLR) sont accompagnés au quotidien par des techniciens des Chambres d’agriculture ».


Eau, nitrates et Pac




Lors de son discours, le président de l’APCA a aussi pointé la problématique de l’eau. Delphine Batho, la ministre de l’Environnement a récemment envoyé un courrier pour stopper la construction de retenues d’eau. « Pour faire face aux enjeux climatiques et à la sécheresse, facilitons le développement des retenues d’eau plutôt que de bloquer des projets et mettre en danger des filières locales. En tant que ministre de l’Agriculture, vous êtes largement concernés par la problématique de l’eau », interpelle Guy Vasseur. Sur la directive Nitrates, le ton est aussi à la mobilisation : « certes, il y a le contentieux européen, mais celui-ci ne doit pas prendre le pas sur les réalités agronomiques. Si l’on contourne le bon sens paysan, cela coûtera plus cher à la France. Nous faisons appel à vous, monsieur le Ministre, pour remettre en avant le bon sens agronomique ! » Au niveau européen, Stéphane Le Foll a maintenu sa position en faveur du verdissement indiquant qu’un cadre était nécessaire pour pouvoir ensuite discuter par pays. Il a par ailleurs réaffirmé sa volonté de primer les 50 premiers hectares : « c’est sur les premiers hectares, en particulier dans l’élevage, qu’on a le plus d’emploi donc de la productivité. C’est un enjeu fondamentalement économique ».


2,5 millions d’euros de frais d’envoi




D’ici un mois se tiendront les élections aux Chambres d’agriculture. Guy Vasseur a demandé un « budget à la hauteur des projets ». Stéphane Le Foll a répondu positivement mais rappelé qu’il était aussi tenu de faire des économies. Un problème inattendu est également survenu dans l’organisation de ces élections. L’envoi en grosse quantité de courrier pour le matériel de vote (le vote se fait par correspondance pour les élections chambres) a augmenté de 2,5 millions d’euros. Sur ce point, le ministre a confirmé négocier avec Bercy mais « cela sera difficile ». Par ailleurs, Guy Vasseur, l’actuel président de l’APCA a confirmé qu’il se représenterait pour la présidence des Chambres d’agriculture en mars s’il est élu en janvier dans sa propre Chambre dans le Loir-et-Cher.