Xavier Abord à Tavernay
Produire du lait à l’herbe, c’est possible !
En bio depuis la fin de l’année dernière, Xavier Abord produit désormais du lait exclusivement à l’herbe. Une conduite exigeante qui nécessite une exploitation optimale des surfaces fourragères. Bien gérées, les surfaces fourragères ont de la ressource.
Xavier Abord est éleveur laitier à Tavernay dans l’Autunois-Morvan. Sur 76 hectares sableux et souvent séchants, il conduit un troupeau d’une cinquantaine de montbéliardes pour un quota de 330.000 litres de lait. L’exploitation vient de terminer sa conversion à la production biologique. Echaudé par les aléas de conjoncture des années 2000, Xavier a décidé d’abandonner le système conventionnel maïs/soja et de privilégier l’autonomie alimentaire de son exploitation. La moyenne de production par vache est passée de 7.000 à 5.500 litres, mais le revenu de l’exploitation s’est nettement amélioré (1). Selon les calculs de Xavier, l’abandon du maïs et des tourteaux générerait une économie de charge d’environ 28.000 € par an. C’est approximativement l’équivalent de 2.000 litres de lait produit par vache qui « étaient "bouffés" par le poste maïs/soja », évalue l’éleveur.
Affouragement en vert
Si le maïs ensilage n’est pas interdit en bio, Xavier tenait à faire manger de l’herbe à ses vaches. Désormais, l’exploitation compte une quarantaine d’hectares de prairies temporaires, une vingtaine de prairies permanentes et une quinzaine d’hectares de triticale et de pois. La rotation consiste en deux ou trois années de cultures, suivies de quatre années de prairies temporaires.
La mise à l’herbe précoce se fait en général début avril. Sur mai-juin, le pâturage couvre 100 % des besoins. De début juillet jusqu’en fin d’automne, les laitières sont affouragées en vert pour compléter le pâturage qui décline. L’affouragement en vert permet de valoriser les prairies temporaires riches en trèfle violet et luzerne. C’est aussi un moyen d’utiliser des parcelles trop éloignées de la ferme pour y conduire le troupeau en lactation. Ce système donne de bons résultats chez Xavier. « L’an dernier, les très bonnes repousses d’automne m’ont permis de couvrir la moitié de la ration jusqu’à la Toussaint. Et cela sans correcteur azoté, avec des vaches à 24 litres par jour ! », confie l’éleveur.
Pâturage tournant
Dans son système fourrager, Xavier vise la sécurisation des stocks. L’éleveur fait toujours en sorte d’avoir un silo d’ensilage d’herbe d’avance. Sur la soixantaine d’hectares de surface fourragère, une trentaine d’hectares sont ensilés, dont une douzaine servent aussi à l’affouragement. 21 hectares produisent le foin.
Au printemps, le chargement est important (10 ares/vache). Le troupeau tourne sur sept parcelles de trois hectares chacune. « Je gère mon pâturage en fonction du lait dans le tank. Ce printemps, au bout de huit jours de pousse d’herbe (le 23 mars), cela se ressentait déjà dans le tank : +1 kilo de lait gagné et une baisse de 500 grammes de correcteur azoté consommé », détaille Xavier.
Quatre à cinq coupes par an
Pour l’ensemencement de ses prairies temporaires, Xavier recourt pour partie à un mélange de 22 kg/ha de luzerne plus 11 kg/ha de trèfle violet. Les autres parcelles reçoivent un mélange "maison" semé à 30 kg/ha et constitué d’une grande variété d’espèces : dactyle, trèfle hybride, trèfle violet, fléole, fétuque élevée, fétuque des prés, ray-grass anglais diploïde, trèfle blanc nain, ray-grass anglais tétraploïde, ray-grass hybride, minette, lotier, luzerne ! Les prairies temporaires doivent donner une première coupe d’ensilage plus trois à quatre récoltes pour affouragement en vert. Côté fertilisation, l’acidité des sols impose un chaulage important (1,4 tonne de carbonate tous les trois ans). A l’implantation, les prairies temporaires reçoivent du fumier composté à raison de 10 à 15 tonnes par hectare. Après récolte, elles reçoivent 25 mètres cubes de lisier par hectare. A la récolte, comme critère de décision, Xavier confie privilégier l’appétence plutôt que la valeur alimentaire.
163 g de concentrés par kilo de lait
Grâce à son nouveau système basé sur l’herbe, Xavier s’approche de l’autonomie fourragère. Malgré un chargement élevé, la consommation moyenne de concentrés par vache est nettement inférieure aux moyennes habituelles : 163 grammes par kilo de lait chez Xavier contre 190 grammes. Le tourteau n’est distribué que de novembre à mars et les céréales sont complètement arrêtées en mai et juin.
Grâce à l’herbe en système bio, l’éleveur apprécie en outre de pouvoir produire un lait « sain ». L’herbe procurerait au lait un meilleur profil d’acide gras que le maïs. Un atout santé auquel l’éleveur se montre très sensible.
(1) A titre d’exemple, en décembre 2011, quand le lait conventionnel était payé 302 €/1.000 litres, le lait bio atteignait quant à lui 430 €.
Affouragement en vert
Si le maïs ensilage n’est pas interdit en bio, Xavier tenait à faire manger de l’herbe à ses vaches. Désormais, l’exploitation compte une quarantaine d’hectares de prairies temporaires, une vingtaine de prairies permanentes et une quinzaine d’hectares de triticale et de pois. La rotation consiste en deux ou trois années de cultures, suivies de quatre années de prairies temporaires.
La mise à l’herbe précoce se fait en général début avril. Sur mai-juin, le pâturage couvre 100 % des besoins. De début juillet jusqu’en fin d’automne, les laitières sont affouragées en vert pour compléter le pâturage qui décline. L’affouragement en vert permet de valoriser les prairies temporaires riches en trèfle violet et luzerne. C’est aussi un moyen d’utiliser des parcelles trop éloignées de la ferme pour y conduire le troupeau en lactation. Ce système donne de bons résultats chez Xavier. « L’an dernier, les très bonnes repousses d’automne m’ont permis de couvrir la moitié de la ration jusqu’à la Toussaint. Et cela sans correcteur azoté, avec des vaches à 24 litres par jour ! », confie l’éleveur.
Pâturage tournant
Dans son système fourrager, Xavier vise la sécurisation des stocks. L’éleveur fait toujours en sorte d’avoir un silo d’ensilage d’herbe d’avance. Sur la soixantaine d’hectares de surface fourragère, une trentaine d’hectares sont ensilés, dont une douzaine servent aussi à l’affouragement. 21 hectares produisent le foin.
Au printemps, le chargement est important (10 ares/vache). Le troupeau tourne sur sept parcelles de trois hectares chacune. « Je gère mon pâturage en fonction du lait dans le tank. Ce printemps, au bout de huit jours de pousse d’herbe (le 23 mars), cela se ressentait déjà dans le tank : +1 kilo de lait gagné et une baisse de 500 grammes de correcteur azoté consommé », détaille Xavier.
Quatre à cinq coupes par an
Pour l’ensemencement de ses prairies temporaires, Xavier recourt pour partie à un mélange de 22 kg/ha de luzerne plus 11 kg/ha de trèfle violet. Les autres parcelles reçoivent un mélange "maison" semé à 30 kg/ha et constitué d’une grande variété d’espèces : dactyle, trèfle hybride, trèfle violet, fléole, fétuque élevée, fétuque des prés, ray-grass anglais diploïde, trèfle blanc nain, ray-grass anglais tétraploïde, ray-grass hybride, minette, lotier, luzerne ! Les prairies temporaires doivent donner une première coupe d’ensilage plus trois à quatre récoltes pour affouragement en vert. Côté fertilisation, l’acidité des sols impose un chaulage important (1,4 tonne de carbonate tous les trois ans). A l’implantation, les prairies temporaires reçoivent du fumier composté à raison de 10 à 15 tonnes par hectare. Après récolte, elles reçoivent 25 mètres cubes de lisier par hectare. A la récolte, comme critère de décision, Xavier confie privilégier l’appétence plutôt que la valeur alimentaire.
163 g de concentrés par kilo de lait
Grâce à son nouveau système basé sur l’herbe, Xavier s’approche de l’autonomie fourragère. Malgré un chargement élevé, la consommation moyenne de concentrés par vache est nettement inférieure aux moyennes habituelles : 163 grammes par kilo de lait chez Xavier contre 190 grammes. Le tourteau n’est distribué que de novembre à mars et les céréales sont complètement arrêtées en mai et juin.
Grâce à l’herbe en système bio, l’éleveur apprécie en outre de pouvoir produire un lait « sain ». L’herbe procurerait au lait un meilleur profil d’acide gras que le maïs. Un atout santé auquel l’éleveur se montre très sensible.
(1) A titre d’exemple, en décembre 2011, quand le lait conventionnel était payé 302 €/1.000 litres, le lait bio atteignait quant à lui 430 €.