Promouvoir la viande charolaise
Attachée à son passé, la Société d’agriculture n’en demeure pas moins tournée vers l’avenir. Derrière leur jeune président, les sociétaires de l’arrondissement sont plus que jamais mobilisés pour « pérenniser et dynamiser » leur institution et les manifestations qu’elle organise.
Très réputés, les concours de bovins de boucherie de Pâques et de reproducteurs charolais d’automne demeurent les fleurons de la société. En 2013, le concours d’animaux de boucherie - qui réunissait 305 spécimens - a certes un peu souffert de la morosité commerciale et, cette année, la baisse d’effectif a été contrebalancée par une remontée du taux de vente à environ 80 %.
Site internet très attendu
Quant au concours de reproducteurs, s’il a souffert d’un manque d’adultes et de veaux femelles avec 203 animaux présents en 2013, il n’en demeure pas moins un rendez-vous incontournable de la race, donnant lieu à des moments conviviaux.
En novembre prochain, la Société d’agriculture d’Autun compte sur le nouveau site internet Charolais71 pour booster la fréquentation. Conçu en commun avec la Société d’agriculture de Charolles, le Comité de concours de Gueugnon et l’Association des éleveurs d’Entre Saône et Loire, ce nouveau site - dont L'Exploitant Agricole de Saône-et-Loire est partenaire - entend promouvoir les manifestations charolaises saône-et-loiriennes et en faciliter les engagements.
Présence au Salon de l’agriculture
Déterminée dans sa tâche et fourmillant de projets, l’équipe de Frédéric Brochot entend par ailleurs « développer le secteur de la promotion ». Pour la première fois cette année, la Société d’agriculture s’est rendue au Salon international de l’agriculture à Paris pour y faire déguster de la viande charolaise. Elle était accompagnée dans sa tâche par la société vinicole de Couches. Dans le cadre de sa participation au salon "Bourgogne en Bouche" à Autun, deux cents pavés charolais ont été vendus au profit des œuvres du Lion's club. Pour cette action, la société s’est faite épauler par l’Amicale des agriculteurs d’Autun, présidée par Pierre Brochot.
« Pinot noir et charolais »
Désormais partenaires de la société vinicole du Couchois et de M. et Mme Polaert, propriétaires du château de Couches, la Société d’agriculture a participé à une journée de promotion de la viande charolaise au château de Couches. Ce haut lieu touristique de l’arrondissement d’Autun était en effet le cadre d’une dégustation de viande et vins intitulée "Pinot noir et charolais".
En septembre prochain, la société d’agriculture renouvellera sa participation à la Foire économique d’Autun. « Nous allons sponsoriser une soirée charolaise. Ce repas sera élaboré uniquement avec des produits du terroir et il sera fourni avec des vins de l’Union des producteurs de vins du Couchois », annonçait d’ores et déjà Frédéric Brochot.
Abattoir d’Autun
C’est le moment de dire oui !
Invité par la Société d’agriculture d’Autun, le président de la Sica de l’abattoir d’Autun, Bernard Joly, est venu faire état de l’avancement des projets de l’outil communautaire. Avec 1.640 tonnes abattues en 2013, l’abattoir d’Autun a vu son activité baisser par rapport à 2012, notamment du fait du départ de deux grossistes. Une hausse de l’activité découpe de +10 % s’est cependant produite dans le même temps. L’activité de l’abattoir se partage entre 500 tonnes réalisée par le chevillard Raze, 500 autres tonnes réalisées pour des bouchers, des particuliers et de la vente directe, enfin les 600 autres tonnes partagées entre la maison Guedjou qui fournit Rungis et SVA pour Vitré. Pour 2014, Bernard Joly annonçait d’ores et déjà que le volume ne baisserait pas.
Qualifiés de mauvais en 2012, les résultats économiques de l’abattoir sont en train de se redresser grâce à une « compression des charges, dans tous les domaines », indiquait le président. De gros efforts sont également en train de se mettre en place en matière de management et de formation. Un travail sur l’analyse des coûts est sur le point d’être lancé. Un certain nombre de travaux d’urgence vont être engagés concernant les installations frigorifiques. Ils devraient permettre de soulager les frais de maintenance. « Nous allons faire en sorte d’intégrer l’abattoir d’Autun à l’ensemble des organisations d’élevage et dans le tissu économique qui nous entoure », ajoutait Bernard Joly.
Ultimatum
Enfin, et c’est là l’essentiel du propos, ce vendredi même (le 6 juin), la nouvelle Communauté de communes du grand Autunois Morvan doit se prononcer sur le projet de construction d’une nouvelle chaîne d’abattage et d’une bouverie pour un montant total de 4 millions d’€. « Les collectivités, l’Etat, l’Europe s’apprêtent à faire un effort significatif. Elles sont prêtes à toutes s’engager, mais à une seule condition : qu’éleveurs, bouchers, grossistes, filière les soutiennent », avertissait Bernard Joly. FranceAgriMer le dit clairement : « nous nous engageons à condition que la filière rentre dans le capital de l’abattoir à hauteur de 66.000 € », rapportait le président de la Sica. Avant une date limite, les éleveurs sont donc invités à s’engager à hauteur de 300 € auprès de l’Association de défense de l’abattoir. Pour le président de la ica, c’est le moment du dire si oui ou non on soutient cet outil. Sachant que, argumentait Bernard Joly, « si par malheur le principal abatteur français venait un jour à être repris par des capitaux étrangers, les éleveurs de la région seraient bien contents de disposer encore d’un abattoir local comme celui d’Autun ». Un plaidoyer qui soulève là une vraie question stratégique…
Mondial charolais, du 26 août au 6 septembre
Une fois n’est pas coutume, pour son assemblée générale, la Société d’agriculture d’Autun accueillait le président du Herd-book charolais, Michel Baudot. Après avoir rappelé la principale nouveauté issue de la réforme des concours, à savoir l’existence désormais d’une liste de juges agréés, ce dernier a présenté les grandes lignes du futur Mondial charolais qui aura lieu du 26 août au 6 septembre prochain à Magny-Cours. Ce sera le cinquantenaire de la fédération internationale charolaise, mais aussi les 150 ans du HBC. Près d’un millier de charolais sont attendus sur place ! 500 reproducteurs, 200 bovins au pré et, c’est une première, environ 200 bovins de boucherie. Il s’agira de génisses et de vaches haut de gamme, âgées de moins de huit ans et nées de pères inscrits, détaillait le président. Ce concours de viande devrait permettre d’attirer toute la filière. Carrefour, SVA, Bigard, Puigrenier, Lespinasse, Sicavyl, Mac Donald… sont d’ores et déjà annoncés. « Ce sera une fête professionnelle et grand public », confiait Michel Baudot. La fête de l’agriculture des JA de la Nièvre s’y tiendra conjointement. Fruit d’un travail mené avec le Pays Charolais-Brionnais, une exposition est également prévue sur l’histoire des familles ayant contribué à l’essor de la race…