Accès au contenu
Concours d’animaux de boucherie d’Autun

Quarante ans, le bel âge !

Le concours de bovins de boucherie d’Autun aura lieu le 17 mars prochain. Avec ses quelque 300 animaux de boucherie de haute qualité, ce rendez-vous est le plus important des concours de Pâques de la région. S’apprêtant à fêter son quarantième anniversaire cette année, le concours d’Autun fait aujourd’hui la fierté de la Société d’agriculture de l’arrondissement.
129690--equipe_ste_dautun.JPG
Les 16 et 17 mars prochain, la Société d’agriculture de l’arrondissement d’Autun organisera sa quarantième foire concours de bovins de boucherie de race charolaise. C’est en effet en 1975 que la Société d’agriculture lançait un concours d’animaux de viande dans l’Autunois. A l’époque, l’association - remise sur pied au milieu des années soixante - était en plein essor, menée en cela par une équipe particulièrement entreprenante, parmi lesquels Jean-Marie Largy, Jean Simon et bien sûr François Grillot. Un nouveau hall était inauguré rue de Parpas en 1970 et le concours de reproducteurs reconnu par le HBC en 1972. « En 1975, la toute première édition du concours d’animaux de boucherie ne comptait que sept bêtes », se souviennent aujourd’hui les membres de la Société. L’année suivante, le rendez-vous rassemblait une trentaine de têtes, puis la manifestation prit de l’ampleur pour atteindre deux cents bêtes en 2005. A compter de 2007, son transfert dans le nouveau parc des expositions d’Autun lui permit de réunir plus de trois cents animaux chaque année.

Autre époque…


Profitant, comme tous les autres rendez-vous, d’un regain d’intérêt depuis plusieurs années, le concours d’animaux de boucherie d’Autun accueille une part grandissante de naisseurs-engraisseurs parmi ses exposants. « Notre concours fait toujours le plein ces dernières années », confie le président Frédéric Brochot. Les 320 places de l’Eduen n’ont aucun mal à être garnies. La manifestation a même atteint son record d’engagements avec 440 animaux et le nombre d’exposants est monté jusqu’à 111, confie le vice-président Jean-Pierre Brochot. Mais cette bonne santé des concours de Pâques est malheureusement corrélée à la morosité des cours en ferme. Les éleveurs ou les engraisseurs qui amènent des bêtes viennent avant tout chercher la plusvalue qui leur fait défaut le reste de l’année. « Dans les années 1980, les bœufs se vendaient 27 à 28 F le kilo de carcasse », se souviennent Jean-Pierre Brochot et Pierre Labonde, administrateurs. Aujourd’hui, c’est le prix que se vendent les vaches ! Pourtant, les charges, elles, n’ont fait que de s’envoler. Exemple : le carburant qui est « passé de 20 centimes le litre à l’équivalent de 6 francs », calcule Roger Brochot, vice-président.

Qualité toujours en hausse


Le concours n’échappe d’ailleurs pas tout à fait au tassement des cours puisque « depuis cinq ou six ans, les prix des bêtes primées ne bougent plus », tempère Frédéric Brochot. Ce dernier tient à rappeler aussi que les tarifs pratiqués sur le concours ne doivent pas être mal interprétés par les consommateurs. Ils ne concernent que très peu d’animaux et ne sont pas le reflet du revenu des éleveurs ! D’ailleurs si cette année l’état de la conjoncture devrait induire beaucoup d’offre sur les concours, le président estime cependant que la sélection risque d’être très rigoureuse en ferme. De fait, au regard des frais engagés et notamment du prix de l’aliment, les éleveurs engraisseurs ne présenteront que ce qui vaut vraiment la peine. La qualité du concours n’en sera qu’encore supérieure.

Inscriptions sur internet


Pour son quarantième anniversaire, le concours de Pâques d’Autun accueillera de nouveaux exposants, mais aussi des éleveurs de retour après quelques années d’absence, confie Jean-Pierre Brochot, dont l’épouse Christine supervise les inscriptions. Pour la première fois cette année, ces dernières sont réalisées exclusivement en ligne sur le site commun aux trois sociétés d’agriculture www.charolais71.fr. Date limite : 15 février.

Engraissement

« Le gros des frais réside avant tout dans le vêlage »


Si l’engraissement d’animaux de boucherie a toujours été présent dans l’Autunois, les pratiques et le marché ont beaucoup évolué, constatent aujourd’hui les membres de la Société d’agriculture. Au milieu des années 1970, le marché des bœufs de deux ans dominait. Des bœufs que l’on finissait exclusivement à l’herbe, sans aucune complémentation, se souviennent les éleveurs. Et ces animaux trouvaient facilement preneur auprès de très nombreux bouchers, lesquels achetaient alors en ferme des bêtes entières, se remémorent encore les sociétaires. Des bœufs dont certains étaient conduits en train jusqu’à La Villette, le marché parisien qui a précédé Rungis.

En quatre décennies de temps, la filière s’est spécialisée. Nombre de naisseurs ont abandonné l’engraissement, optant pour un accroissement du nombre de vêlages et encouragés à cela par les primes. Le marché des broutards à l'export a par ailleurs remplacé celui des bœufs. Aujourd’hui, la finition des animaux semble revenir dans les meurs. Les données économiques pointées par les conseillers de gestion militent en ce sens. « Le gros des frais réside avant tout dans le vêlage », fait valoir Roger Brochot. Donc autant conduire l’animal jusqu’au bout, estime le naisseur-engraisseur.




Images