Quatre scénarii d’ici à 2050
présentée au conseil spécialisé « vin » de FranceAgriMer du 16 novembre,
établit quatre scénarii pour la vigne à l’horizon 2050. Cette étude
coordonnée par l’Inra propose aussi quatre types de solutions pour
adapter la vigne à ce changement. Elle sera débattue par les
professionnels pendant six mois.
Du plus immobile au plus effréné
1. La viticulture reste dans les mêmes aires, et innove au même rythme qu’aujourd’hui. 2. La viticulture innove dans le but d’éviter de déplacer les vignobles en bouleversant ses pratiques agronomiques et œnologiques. 3. Scénario nomade : la viticulture se déplace vers le nord. 4. Scénario libéral : « tout est permis » en termes de fractionnement et recombinaison des molécules chimiques et aromatiques du vin dans des lieux qui sont différents de la production.
Cette étude a été réalisée dans le cadre du programme Laccave (Adaptation à long terme au changement climatique pour la viticulture et l’œnologie). La communication sur ce programme a commencé durant cette semaine du 14 novembre : Jean-Marc Touzard, directeur de recherche à l’Inra de Montpellier, a présenté de façon synthétique le programme Laccave lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 16 novembre. Puis Françoise Brugière a présenté l’étude prospective à FranceAgriMer le même jour. Une conférence s’est tenue sur le même sujet, avec plusieurs chercheurs et animée par Jean-Marc Touzard le 17 novembre à Montreuil-Bellay (Maine et Loire). L’étude sera discutée à la commission des AOC viticoles de l’INAO le 27 novembre puis à Bordeaux le 24, puis à la commission des IGP viticoles de l’INAO le 30.
Quatre solutions
Jean-Marc Touzard, directeur de recherche à l’Inra, a passé en revue quatre types de solutions dégagés par une centaine de chercheurs, lors d’une audition à la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale le 16 novembre. 1. Introduire de nouveaux cépages (plus résistants à la sécheresse, produisant des vins plus acides et moins sucrés, provenant d’autres régions ou créés par la sélection variétale) et surtout « mettre le paquet à l’Inra sur le travail du sol ». 2. Réorganiser les plantations dans un terroir (remonter les vignes en altitude, les rapprocher des points d’eau). 3. Adaptation institutionnelle : modifier les cahiers des charges, généraliser les systèmes solidaires et assuranciels. 4. Préparer les consommateurs aux changements de profils aromatiques.