Qui est au bout du fil ?
phrase le titre de son communiqué de presse au sujet de la crise comme
pour mettre en exergue à quel point la technocratie bruxelloise s’était
éloignée du vécu du terrain…
Au lendemain du vote britannique en faveur du Brexit, les premières phrases du communiqué de la FNB sonnent juste. C’est le meilleur moyen que les éleveurs ont trouvé pour tenter d’interpeller les élites politiques françaises et européennes sur la crise que traverse l’élevage bovin viande depuis des mois. En effet, l’ordre du jour du Conseil des ministres de l’Agriculture des 27 et 28 juin illustrait parfaitement cette situation : « alors que les producteurs de viande bovine affrontent une crise sans précédent tant par sa durée que par son intensité, aucune proposition de mesures de gestion de marché n’était au menu des ministres de l’Agriculture », dénonce la FNB. Et pourtant, la crise devrait encore s’amplifier dans les prochaines semaines et prochains mois à cause d’une progression importante des abattages de vaches laitières en Allemagne, au Royaume-Uni, en Irlande et en Pologne du fait de la conjoncture du secteur laitier…
Attentisme bruxellois…
Dans ces conditions, « on ne fera pas l’économie de mesures de promotion de la viande bovine sur pays-tiers ! », alertent les producteurs qui déplorent l’attentisme bruxellois : « ce n’est pas la direction prise par la Commission européenne, laquelle découvre qu’il ne serait pas OMC compatible de mettre en œuvre un dispositif européen de crédit à l’exportation pour les produits agricoles… Dans la même veine, elle annonce que la Banque européenne d’investissement ne peut s’engager sur des prêts à court terme et qu’elle ne pourra pas participer au dispositif, contrairement à ce qui avait été envisagé ! Ainsi, Bruxelles rejette-t-elle les propositions qu’avaient formulées les ministres de l’Agriculture de la France, de l’Allemagne et de la Pologne (groupe de Weimar) en prévision du Conseil des ministres de l’Agriculture des 27 et 28 juin ». Chez les paysans, on s’étouffe. Décidemment, il est grand temps de redonner un sens politique à l’Union européenne ! « A la France de prouver qu’une reprise en main politique de l’Union européenne au service de l’économie réelle est possible », invite la FNB. Et cela, sans tarder !
Un « enjeu géostratégique européen »
A l’heure où les Britanniques ont décidé à près de 52 % de quitter l’Union européen lors du referendum organisé le 23 juin, la FNSEA rappelle l’importance que revêt le secteur agricole dans la construction européenne. « Avec ou sans les Britanniques, nous devons consolider le projet européen autour d’une vision de long terme, et le secteur agricole - qui a été pendant longtemps un ciment européen - peut et doit être considéré comme un enjeu géostratégique européen ». Au sujet de la sortie, la FNSEA rappelle au passage l’importance du Royaume-Uni pour le secteur agroalimentaire français : « le Royaume-Uni est le 3e client européen de la France avec une valeur commerciale de 5,5 milliards d’€, et le 6e fournisseur de la France avec 2,5 Mrds d’€ »…