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Entretiens du Beaujolais

Ralentir les maladies du bois

A l'occasion des Entretiens du Beaujolais, Jean-Yves Cahurel de l'IFV a
présenté les résultats des recherches sur les maladies du bois. Afin de
contrer ce fléau, des orientations ont été avancées.
Par Publié par Cédric Michelin
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L'extension des maladies du bois dans le vignoble, comme l'eutypiose et surtout l'esca, est de plus en plus préoccupante. Afin de valoriser l'évolution dans le temps et l'influence des modes de conduite sur cette avancée néfaste, Jean-Yves Cahurel de l'Institut français de la vigne et du vin (IFV) a présenté ses conclusions sur les études entamées il y a près de vingt ans. Plusieurs essais de tailles, de densité de plantation et d'aménagements de parcelles ont été préconisés sur différents secteurs du Beaujolais, notamment Régnié-Durette, Liergues et Odenas. L’équipe de l’IFV a effectué une première recherche sur l'influence de la date de taille sur la production, en particulier en cas de gelée. « Les taux de ceps atteints par l'eutypiose ont connu une forte embellie lors du gel d'hiver d'avril 2003 par exemple. Une taille au mois de mars a un effet protecteur face à l'eutypiose, contrairement aux tailles plus précoces (mi-novembre, mi-décembre et mi-janvier) », remarque Jean-Yves Cahurel.


L'esca, une vraie problématique



Une autre étude comparative, entre une parcelle située à Liergues et une autre à Odenas, a été menée afin d'identifier l'influence du mode de taille. Avec là aussi des résultats significatifs entre les parcelles. « Les cordons (simple et double) sont plus sensibles à l'eutypiose par rapport aux autres tailles (guyot 3 et 6 yeux). Le fait de tailler court et l'absence d'ébourgeonnage du cordon peut expliquer cette plus grande sensibilité », explique l'intervenant.
Les symptômes de l'esca, « qui posent le plus de problèmes », sont apparus à partir de 1998, avec une embellie plus forte dès 2006. « Entre l'esca et l'eutypiose, il y a de grosses différences, observe-t-il. Concernant l'influence de la taille, le gobelet monté est le plus touché à Liergues contrairement à Odenas où ce sont les cordons simple et double qui atteignent un taux de "mortalité" assez importants ». D'où la vigilance prônée par Jean-Yves Cahurel. De ce fait, une mise en relation avec les données agronomiques a été menée, ouvrant l'hypothèse d'une influence de l'indice de Ravaz, qui traduit l'équilibre fruits/bois. Mais tout cela reste insuffisant pour expliquer le développement actuel de l'esca. En fin de réunion, cette étude a fait l'objet de quelques réflexions, notamment sur le fait qu'aucune information n'est spécifiée aux viticulteurs sur la vulnérabilité de certains plants. La possible corrélation entre les maladies et la mécanisation de la taille a également été évoquée.