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Agriculture et viticulture

Raphaël Gauvain est venu à Saint-Boil pour peser ensuite dans les débats parlementaires sur l'agriculture

Nouveau député de la cinquième circonscription de Saône-et-Loire, Raphaël Gauvain était invité par la FDSEA et les JA de Saône-et-Loire pour prendre le pouls de l’agriculture. Au Gaec de la Voie Verte, toutes les productions - élevage, lait, cultures, viticulture… - ont pu évoquer leurs problématiques locales, sans oublier les grands dossiers nationaux.

Par Publié par Cédric Michelin
Raphaël Gauvain est venu à Saint-Boil pour peser ensuite dans les débats parlementaires sur l'agriculture

« Notre gros souci ici, c’est de voir inscrit en gros sur la voie verte : "pesticides-agriculteurs assassins" », ne décolère pas Angélique Badout en ce 7 octobre à Saint-Boil. Elle qui a rejoint il y a deux ans le Gaec de la Voie verte ne peut que constater la dégradation croissante des relations avec certains habitants ou touristes. Son père, Jean, avait pourtant quitté le bourg lors de son installation en 1983. Avec Agnès, son épouse, et un associé, ils mettent en valeur une exploitation de polycultures-élevage et viticulture. 50 % du chiffre d’affaires de l'exploitation provient de la vigne. Les céréales sont autoconsommées par les bovins. Toute la production est livrée en coopératives (cave de Buxy, Bourgogne du Sud et Feder).

La trentaine de professionnels présents constatait que, malgré le bon travail évident, ces accusations pèsent lourdement sur le moral au quotidien…

Trouver des substituts

Ces polémiques à répétition ne sont pourtant pas le fait des agriculteurs. Lui-même viticulteur et céréalier, Pascal Cottenceau, vice-président de la FDSEA, rappelait la raison pour laquelle tous les agriculteurs traitent et ce, avec toujours plus de précision, par respect de leur environnement et par une logique d’économie. Il s’inquiétait aussi « de ces nouvelles plantes invasives - type ambroisie, jussie, pâturin… - pouvant être toxiques pour le bétail, voire allergènes pour les humains ». Tous invitaient à poursuivre les recherches pour « avoir à disposition de meilleures molécules ou solutions », et cela au regard de notre compétitivité par rapport à nos concurrents étrangers.

Une logique qui faisait écho au contre-exemple de la mauvaise gestion des maladies du bois de la vigne. L’interdiction de l’arsenique de soude en vue de préserver la santé humaine mais « sans substitut » provoque actuellement une mortalité des ceps qui atteint jusqu’à « 10 % des pieds de vigne par an », faisait remarquer Evelyne Jusselin, viticultrice à Saint-Boil et membre de la chambre d’Agriculture.

Se réapproprier son image

« Pas de sur-transposition législative française de la réglementation européenne », rappelait Stéphane Convert, président de la secition des éleveurs laitiers, reprenant en cela le programme du candidat à la présidence de la République, Emmanuel Macron. Pour ll'éleveur de La Charmée, les Etats généraux de l’Alimentation actuellement en cours doivent « défendre l’agriculture familiale ». Et cela d'autant plus depuis la libéralisation des marchés et notamment la fin des quotas laitiers.

Le libre échange avec les accords avec le Canada (CETA), le Mercosur ou l'Australie et la Nouvelle-Zélande menace , alertait Jean Bon, éleveur allaitant à La Charmée. Pour le secrétaire général de la FDSEA, Luc Jeannin, il faut « que les clients payent le produit à hauteur du travail » et pour cela, il faut « que les producteurs se réapproprient leur image ». Surtout en GMS, ces dernières sachant tout particuliè!rement tirer profit de cette image… Un jeune éleveur constatait en effet que « les consommateurs sont paumés dans les rayons. Il y a trop de signes de qualité ». Pour la section bovine, Sébastien Ray faisait le même constat. L’éleveur allaitant de Saint-Romain-sous-Gourdon parlait de la démarche "Cœur de gamme" désormais commercialisée sous la marque "Eleveur & engagé".

Attentifs, Raphaël Gauvain et ses collaborateurs promettaient de soutenir l’agriculture locale. Le député entend se concerter avec Rémy Rebeyrotte (3e circonscription) pour « monter un groupe agricole » à l’Assemblée nationale, ainsi qu’un « groupe Vin ». Et cela histoire de défendre les intérêts de l’agriculture départementale.

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