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Val Union

Ré-industrialiser D'Aucy

On en parle moins que l’automobile, mais la situation de l’agroalimentaire français suscite beaucoup d’inquiétudes. Val Union - l’union de coopératives en charge de l’approvisionnement en légumes de l’usine D’Aucy de Ciel - alerte sur la "glissade" des industries agroalimentaires (IAA) françaises, une glissade continue...
Par Publié par Cédric Michelin
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La France est passée de premier exportateur mondial de produits agricoles et transformés en 2005 au 5e rang actuellement : une glissade, un décrochage qui ne cessent malheureusement de se poursuivre. Et les raisons à l’origine de ce déclin sont bien connues :
- la mondialisation des échanges amène les pays à monnaie faible et à coût de main-d’œuvre bas à être performants sur les produits de masse qui traversent les océans à faible coût ;
- la hausse générale des matières premières agricoles ne peut être répercutée totalement sur le consommateur compte tenu du rapport de force déséquilibré qui existe entre les entreprises de l’agroalimentaire et la grande distribution ;
- les écarts de coûts de production entre la France et ses principaux partenaires européens sont importants en particulier au niveau des salaires.
Une plainte a ainsi été déposée à Bruxelles par un collectif d’entreprises agroalimentaires de l’ouest de la France pour dumping social de l’Allemagne, plainte également soutenue par plusieurs organisations syndicales, dont la FNB et la FNP. La balance commerciale "agroalimentaire" est devenue déficitaire avec ce pays.

Les conserveries n'y échappent pas


Le secteur de la conserve de légumes n’échappe pas à cette évolution et amène les industriels français à saturer leurs outils de production pour bénéficier des coûts les plus bas et tenter de limiter le développement des importations. La France achète dorénavant 36 % de ses conserves de légumes à l’étranger, contre 23 % il y a 5 ans...
L’annonce de la restructuration de la branche "Appertisés" du groupe Cecab, avec la fermeture programmée de la conserverie de Ciel, Val D’Aucy, en 2013, a créé un véritable séisme dans notre région, laquelle avait déjà été gravement pénalisée par l’arrêt de la sucrerie d’Aiserey en 2008. Les salariés sont bien évidemment les plus touchés par cette décision, mais les 160 producteurs de légumes approvisionnant l’usine sont eux aussi directement touchés par cette fermeture.
Dans le cadre des discussions engagées entre les différentes parties (entreprise, salariés et pouvoirs publics), et sous réserve qu’elles se concrétisent rapidement, les adhérents de Val Union apporteront leur contribution par l’emblavement partiel de productions si une telle solution peut permettre de limiter l’impact social de l’arrêt programmé de Val D’Aucy et de favoriser un projet de ré-industrialisation du site.