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Vins de Bourgogne

(Re)Lancer l’offensive

Avec son Plan Bourgognes Amplitude 2015, le BIVB a défini des priorités. En terme de ventes, des
campagnes de communications amélioreront la visibilité des vins de Bourgogne sur quelques pays ciblés. Parmi eux, on trouve la France,
évidemment, mais aussi des pays européens (Belgique, Royaume-Uni et
Irlande), des pays étrangers fidèles (États-Unis et Japon) et des pays
tiers prometteurs (Hong-Kong et Chine).
Par Publié par Cédric Michelin
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2011 a été une bonne année commerciale à l’export. « Proche du record », la Bourgogne a affiché un chiffre d’affaires en hausse de +17 % par rapport à 2010, pour atteindre les 675 millions d’€. Cette hausse s’ajoute à celle de +16 % de l’année précédente. Le millésime 2009 a grandement aidé et a permis d’effacer en « grande partie » la perte enregistrée au début de la crise économique. « En volume, cela représente 88,5 millions de bouteilles, en léger repli de -0,7 % par rapport à 2010. Les vins de Bourgogne ont, semble-t-il, été davantage valorisés en 2011, portés en cela notamment par l’Asie (Chine et Hong Kong en tête) et le marché nord-américain, qui ont soutenu l’activité du vignoble et compensé les pertes enregistrées dans les pays traditionnels européens », analyse Frédéric Dupray du Pôle Marché et Développement au BIVB.

Mâcon envahit l'Angleterre


Mais qu'en est-il pour chaque groupe d’appellations ? Sur le premier marché export de la Bourgogne, le Royaume-Uni (20.145.000 cols ; 111.3 millions d'€) en 2011 a quelque peu boudé les blancs provenant des appellations villages de la Côte chalonnaise. Ces derniers ont vendu aux sujets de sa Majesté, 337.000 cols pour 1.718.000 € en 2011, alors que pour l’année 2010 les chiffres s'élevaient à 544.000 cols et 2.622.000 €. Ce n’est pas le cas pour les régionales blanches du Mâconnais : entre 2010 et 2011, la progression s’est faite tant en volumes qu’en valeurs : 4.142.000 cols (10 millions d'€) en 2011 contre 3.669.000 cols (9.572.000 €) l'année précédente.
Les rouges de la Côte chalonnaise n’ont pas été à la noce en 2011 au Royaume-Uni. Une fois de plus, entre 2010 et 2011, les compteurs sont à la baisse : 54.000 cols (342.000 €) en 2011 contre 90.000 cols (663.000 €) en 2010. En revanche, là encore, les régionales rouges mâconnaises sont en progrès, vendant 245.000 cols (643.000 €) en 2011, soit 30.000 cols de plus qu’en 2010 (586.000 €). C’est néanmoins inférieur au record de 2009 (289.000 cols ; 911.000 €).

Des hauts et des bas au Plat pays


Deuxième marché prioritaire pour les bourgognes, la Belgique. De ce côté de la Manche, le climat n’est pas forcément au beau fixe : 7.939.000 cols en volume (contre 9.363.000 en 2010) pour une valeur de 35.799 € en 2011 (contre 40.135 € en 2010). Non d’une frite en bois : régionales et communales, Mâconnais comme Côte chalonnaise, ont pris le bouillon. Seules, les régionales blanches du Mâconnais ont progressé. Les blancs des villages chalonnais ont commercialisé en cols : 215.000 en 2008 ; 124.000 en 2009 ; 187.000 en 2010 et 114.000 en 2011. Des hauts et des bas au plat pays ! Idem pour les blancs des communes mâconnaises : 729.000 en 2008 ; 1.166.000 en 2009 ; 1.067.000 en 2010 et 906.000 en 2011.
En rouge, ce n’est pas bête comme chou (de Bruxelles), tous les groupes d’appellations dévissent, sauf les Grands crus, crise oblige !

La Chine ne domine pas (encore)


Troisième pays (zone ?) prioritaire pour les actions de l'interprofession, la Chine et sa porte d’entrée qu’est Hong-Kong. Malgré le potentiel, les volumes sont encore faibles comparativement aux marchés matures. En 2011, la Chine représentait 1.138.000 cols (+1,3 % en volume, +1,4 % en valeur totale) et Hong-Kong enregistrait 921.000 cols (24.495.000 €). Alors que les vins de la Côte chalonnaise ont régressé en Chine (17.000 cols en 2011 contre 27.000 en 2010), les vins du Mâconnais ont eux progressé (+32.000 cols). À Hong-Kong, le constat est quasiment le même pour les Mâconnais (+20.000 cols), cette fois-ci rejoints par les vins de la Côte chalonnaise en village rouges (+12.000 cols).
Finalement, l’Asie pour la Bourgogne reste –encore et toujours– tournée vers le Japon, troisième pays importateur de vins de Bourgogne (8.636.000 cols en 2011), avec une belle progression des régionales blanches du Mâconnais (+117.000 cols par rapport à 2010) au contraire des rouges.


Focus sur les vins du Mâconnais


Depuis les années 1980, « la Bourgogne se blanchit ». C’est le constat de Philippe Longepierre, nouveau directeur du pôle marché et développement au BIVB, qui a présenté un focus sur les vins du Mâconnais lors de l’assemblée générale de la cave de Lugny.
Sur le millésime 2011, en appellations mâconnaises, 7 % des volumes sont des vins rouges, 32 % en AOC villages et les 61 % restants sont faits en mâcons-blancs. Ces deux dernières appellation représentent 230.000 hl, soit près de 23% de la production en blancs en Bourgogne (12 % pour les seuls villages).
Les ventes de vins mâconnais en Grande distribution (GD) se répartissent différemment selon les grandes régions de France. Fin décembre 2011, le centre-est dominait (1.164.000 l ; +2,1 % par rapport à 2010), loin devant les 21 % de la région parisienne (605.000 l ; +11,8 %) et les 14 % de l’Ouest (489.000 l ; +4 %).
Les "grosses tendances" du marché export montrent que la part du chiffre d’affaires au Royaume-Uni diminue entre 2009 et 2011, à l’image de l’Europe. L’Asie se stabilise et les États-Unis connaissent une « forte évolution à deux chiffres ». Ces tendances se traduisent en terme de volumes. En revanche, en terme de valeur, les États-Unis et l’Asie connaissent une « forte » augmentation en valeur mais pas au Royaume-Uni, « où la valorisation se stabilise ».
Le président de la cave de Lugny, Michel Baldassini constatait « la reprise des marchés » de l’Amérique du Nord (incluant le Canada), avec en tête les pouilly-fuissés, qui ont vu leurs stocks se réduire fortement. Par contre, sur l’Asie, « on n’est pas encore pas très performants » mais ce marché « peut partir rapidement mais attention ».
Au niveau des sorties et alors que le négoce est confiant, le « marché vrac –à février 2012– reste un peu "en vrac" (-14 % en volume), avec notamment tous les bourgognes blancs commercialisés dans le beaujolais mais avec une moyenne des cours bien différentes du Mâconnais », regrettait Michel Baldassini.


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