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Cuma Compost 71

Reconquérir son âme

Étonnant. Mercredi dernier à Péronne, la Cuma Compost 71 tenait son
assemblée générale dans l’indifférence de… ses propres adhérents ! Un
désengagement déploré par le conseil d’administration. « Un coup de
gueule
» de son président, Guy Beauchamp, s’en est suivi. Son but :
rappeler l’esprit cumiste pour ne pas voir disparaître l’entraide
mutualiste.
Par Publié par Cédric Michelin
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Une Cuma n’est pas une entreprise de travaux agricoles. Consommer simplement les services d’une Cuma et celle-ci se consumera. Pourquoi ? Car une Cuma a une âme. Celle de ses adhérents. Pour autant, sans la présence de ces derniers, l’épuisement guette. C’est ce à quoi a alerté le conseil d’administration de la Cuma Compost 71 à Péronne le 13 juin lors de son assemblée générale.
La quinzaine d’agriculteurs présents –dont seulement deux adhérents ne faisant pas partie du conseil– se demandait où pouvaient bien être les 270 adhérents du département ayant pourtant bien fait appel à la Cuma cette année. Évidemment, la réponse, tout le monde la connaît : les vies modernes et professionnelles, voire personnelles, mettent à mal les structures mutualistes. L’individualisme gagne du terrain. Résultat, le désengagement s’étend en Agriculture comme dans les autres sphères sociétales.

Ouvert à la discussion


Malgré tout, l’ambiance était chaleureuse dans la petite salle communale. « C’est le gros point positif de la Cuma, elle est ouverte à toutes les discussions », se réjouissait son président, Guy Beauchamp, qui retrouvait vite le sourire qu'on lui connait.
Au milieu des vignes enrichies de compost, comme celles du Domaine Papillon, les adhérents étaient surtout venus pour travailler "les services". Pour cela, la Cuma Compost 71 avait décidé de comparer son organisation et ses résultats avec la Cuma bourbonnaise de l’Allier. Les différences étaient nombreuses. Dans l’Allier, l’organisation repose davantage sur les salariés de la FDCuma.
Mais après calculs, Jean-Philippe Rousseau de la FRCuma Bourgogne battait en brèche certaines idées reçues : « la véritable raison du coût plus élevé à la minute n’est pas QUE la dispersion des exploitations en Saône-et-Loire, mais elle est plutôt dûe aux petites tailles des exploitations et donc des petites quantités de compost ». Les chantiers sont étalés et le temps d’intervention est fractionné.

Calcul du temps d’intervention avant


L’organisation des tournées va donc se perfectionner. Pour bien planifier la journée de Fabien, le conducteur du prestataire tractoriste (Ets Viard) doit connaître la longueur des tas qu’il va retourner dans la semaine. La longueur des andains oscille généralement entre 150 à 200 mètres, avec « des pointes » à 300 mètres, mais les durées d’interventions varient selon le type de fumier (caprins, bovins, volailles…). Une approche coût/temps/débit va voir le jour pour affiner le ratio.
Après les "pionniers", le compostage se développe et pourrait attirer « des exploitations ayant des volumes plus importants », comme les éleveurs charolais.

L’argent jeté des stabulations


« Il faut arrêter de jeter cet argent » agronomique, insistaient ces agriculteurs qui constatent chaque jour les avantages du compost pour leurs terres. « Pour faire du bon boulot, ça ne sert à rien d’aller à fond. Mieux vaut de la qualité en aérant bien l’andain. Il faut que le rotor ait le temps de mouliner ». Le choix du retourneur d’andains est donc capital, tout comme sa maîtrise et son entretien par le chauffeur. Après comparatif entre deux gammes de retourneurs comparables (Menard et Jeantil), la Cuma va changer de matériel.
La date pour composter est également importante : « il ne faut pas laisser le fumier sous la pluie, sinon son intérêt, c'est-à-dire l'azote, est lessivé », rappelait Jean-Marc Auduc de Poisson.

Comment vont se "composter" les Bressans ?


Cuma départementale, la réflexion s’engageait ensuite sur le secteur de la Bresse. « On pense à eux », insistait Guy Beauchamp qui veut développer le compost à l’Est du département, « quitte à devoir prendre son bâton de pèlerin ». Une réunion va même être prochainement organisée pour démontrer les intérêts du compost en grandes cultures. Les études montrent que le compost est intéressant en non labour par exemple.
Le secteur de Neuvy-Grandchamp va aussi être renforcé avec l'élection de Thierry Lacroix en tant que nouvel administrateur. Le conseil d’administration se penchait également sur des cumistes engagés sur Bourbon-Lancy, Issy-L’Évêque, Gueugnon, Toulon-sur-Arroux et Palinges pour renouveler les administrateurs. La gestion des tournées en serait grandement facilitée et la Cuma renforcée.

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