Redonner une vision positive
Le 14 septembre à Jalogny s’est tenue la session de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire. Déplorant depuis de trop longues années le manque de visibilité des dernières politiques agricoles Européennes et Françaises, ainsi que les incessantes attaques contre la profession, les élus étaient résolu à combattre ces incertitudes pesantes sur l’avenir et sur le moral de toute la profession. La Saône-et-Loire se mobilise - via plusieurs actions novatrices - pour redonner à tous les agriculteurs du département des savoirs et de l’espoir.

« La logique aurait voulu que nous parlions de la sécheresse, des ZDS… et la liste des points sombres est longue », était conscient Christian Decerle. D’ailleurs, le président de la chambre d’Agriculture n’a pas manqué d’interpeller les élus et les pouvoirs publics sur le besoin de toute l’aide possible. Et c’est tout le travail actuel des élus et du personnel de la chambre consulaire de ces dernières semaines.
Mais une session de chambre d’Agriculture ne sert pas qu’à résumer le travail accompli ou en cours. Elle sert surtout à préparer l’avenir. « Ce qui fragilise les agriculteurs, c’est l’absence de perspectives. Sachons redonner aux agriculteurs des messages clairs et nous verrons – comme à chaque fois dans son histoire – notre profession se retrousser les manches et montrer ce qu’elle sait faire », croit profondément Christian Decerle.
Etaient donc invités plusieurs intervenants pour se faire. Tout d’abord le vice-président du CGAER*, une « instance » - présidée par le Ministre - chargée de la « prospective ». Cette organisation fait donc des prévisions à moyen et long terme selon différentes études et scénarii. Autre travail mené, cette fois à l’échelon du département, un observatoire de la santé des dirigeants a été mis en place pour "diagnostiquer" le monde agricole de Saône-et-Loire (lire encadré ci-dessous). Enfin, pour aller au plus près du terrain et aider individuellement chacun, un réseau de chefs d’entreprises fut officiellement lancé (lire encadré ci-dessous). Un ou une « mentor » - venant d’un autre secteur économique que l’agriculture – vient partager son expérience et échanger pour aider à se poser les bonnes questions en tant que dirigeant. Dans un sens comme dans l'autre. Enfin, pour défendre et parfaire l’image de l’agriculture et de la viticulture auprès du grand public, la chambre d’Agriculture, avec d’autres organisations professionnelles, a accepté la proposition du Journal de Saône-et-Loire (JSL) de créer les premiers Trophées de l’agriculture (lire encadré ci-dessous).
Agriculteurs multi-performants
Mais alors, pour revenir sur le besoin d'avoir un objectif précis et clair, quelle vision a le ministère de l’Agriculture actuellement ? Alain Moulinier, le vice président du CGAER, dépeignait un monde en pleine mutation (Brexit, Pac 2020, Mercosur…). Il livrait sa « vision personnelle » d’un « avenir qui n’est pas écrit », sans préciser si cela est une constante positive ou négative. D’ailleurs la loi sur les Etats généraux de l’alimentation était au même moment en plein débat. « Seulement une quinzaine d’articles mais des débats considérables » avec des milliers d’amendements de la part des parlementaires. Impossible de dire pour le moment l’impact de cette loi. Même si les agriculteurs se battent toujours pour une meilleure valorisation par les prix de leurs produits.
Mais derrière, le CGAER a aussi une mission de conseil sur l’orientation du Grand plan d’investissement (GPI) – doté de cinq milliards d’euro – annoncé par le Gouvernement. « Les chambres auront un rôle important à jouer pour promouvoir une agriculture multi-performante, lié à la compétitivité des exploitations et en réponse aux enjeux de société ». Si ces investissements sont bienvenus, Alain Moulinier ne cachait pas qu'en parallèle se négocie actuellement la Pac 2020 dans une Europe « bousculée » par la montée des « euro-sceptiques » et notamment déjà le Brexit (-12 milliards d’euro). Si la France a « réussi à rallier 20 états membres » déjà à sa proposition de maintenir le budget actuel de la Pac, l’élu, Bernard Moreau lui faisait préciser s’il s’agissait d’euro courants ou constants ? « Le Ministre défend 0 % en euro constant », soit entre -15% et -17% en euro courants. « Il ne faut pas vous faire d’illusion. Le budget communautaire européen doit faire face à des tensions budgétaires avec en plus de nouvelles politiques ». Notamment militaire avec la remise en cause de l’OTAN par Donald Trump… A croire que nourrir son peuple n'est pas une priorité dans de tels sombres perspectives ?
S’organiser en amont
Recentrant le débat, le président de la FDSEA, Bernard Lacour revenait sur les Etats généraux de l’alimentation « pour qu’enfin les agriculteurs voient des améliorations sensibles dans leurs exploitations ». Pour le vice-président du CGAER, quelque soit la loi, « les rapports de force continueront d’exister. Vous avez besoin d’une organisation forte de l’amont ». Un peu court comme réponse depuis tant d’années pour Anne Gonthier. L'élues prenait l’exemple de la dépendance des éleveurs laitiers locaux face aux principaux industriels, collectant eux dans toute la France et l’international. Un débat très d'actualité...
Reste que ce beau métier est en plus soumis au bon vouloir de la nature. Ce qui complique tout. La sécheresse « sournoise et insidieuse » de cette année est là pour le prouver. Le président du conseil Départemental, André Accary est prêt à assurer ses « missions de solidarité » mais regrettait « de ne plus pouvoir intervenir comme avant » du fait de la loi sur le volet agricole, confié aux Régions. Pour le préfet de Saône-et-Loire, Jérôme Gutton, le « rythme saisissant du changement climatique et ses effets doivent nous faire réfléchir sur les solutions que nous pourrions adopter ensemble à tous les niveaux ». Les réunions et prise de rendez-vous se sont donc poursuivi tout l’après-midi d’une fin d’année 2018 qui s’annonce délicat pour les éleveurs surtout.
Redonner une vision positive

« La logique aurait voulu que nous parlions de la sécheresse, des ZDS… et la liste des points sombres est longue », était conscient Christian Decerle. D’ailleurs, le président de la chambre d’Agriculture n’a pas manqué d’interpeller les élus et les pouvoirs publics sur le besoin de toute l’aide possible. Et c’est tout le travail actuel des élus et du personnel de la chambre consulaire de ces dernières semaines.
Mais une session de chambre d’Agriculture ne sert pas qu’à résumer le travail accompli ou en cours. Elle sert surtout à préparer l’avenir. « Ce qui fragilise les agriculteurs, c’est l’absence de perspectives. Sachons redonner aux agriculteurs des messages clairs et nous verrons – comme à chaque fois dans son histoire – notre profession se retrousser les manches et montrer ce qu’elle sait faire », croit profondément Christian Decerle.
Etaient donc invités plusieurs intervenants pour se faire. Tout d’abord le vice-président du CGAER*, une « instance » - présidée par le Ministre - chargée de la « prospective ». Cette organisation fait donc des prévisions à moyen et long terme selon différentes études et scénarii. Autre travail mené, cette fois à l’échelon du département, un observatoire de la santé des dirigeants a été mis en place pour "diagnostiquer" le monde agricole de Saône-et-Loire (lire encadré ci-dessous). Enfin, pour aller au plus près du terrain et aider individuellement chacun, un réseau de chefs d’entreprises fut officiellement lancé (lire encadré ci-dessous). Un ou une « mentor » - venant d’un autre secteur économique que l’agriculture – vient partager son expérience et échanger pour aider à se poser les bonnes questions en tant que dirigeant. Dans un sens comme dans l'autre. Enfin, pour défendre et parfaire l’image de l’agriculture et de la viticulture auprès du grand public, la chambre d’Agriculture, avec d’autres organisations professionnelles, a accepté la proposition du Journal de Saône-et-Loire (JSL) de créer les premiers Trophées de l’agriculture (lire encadré ci-dessous).
Agriculteurs multi-performants
Mais alors, pour revenir sur le besoin d'avoir un objectif précis et clair, quelle vision a le ministère de l’Agriculture actuellement ? Alain Moulinier, le vice président du CGAER, dépeignait un monde en pleine mutation (Brexit, Pac 2020, Mercosur…). Il livrait sa « vision personnelle » d’un « avenir qui n’est pas écrit », sans préciser si cela est une constante positive ou négative. D’ailleurs la loi sur les Etats généraux de l’alimentation était au même moment en plein débat. « Seulement une quinzaine d’articles mais des débats considérables » avec des milliers d’amendements de la part des parlementaires. Impossible de dire pour le moment l’impact de cette loi. Même si les agriculteurs se battent toujours pour une meilleure valorisation par les prix de leurs produits.
Mais derrière, le CGAER a aussi une mission de conseil sur l’orientation du Grand plan d’investissement (GPI) – doté de cinq milliards d’euro – annoncé par le Gouvernement. « Les chambres auront un rôle important à jouer pour promouvoir une agriculture multi-performante, lié à la compétitivité des exploitations et en réponse aux enjeux de société ». Si ces investissements sont bienvenus, Alain Moulinier ne cachait pas qu'en parallèle se négocie actuellement la Pac 2020 dans une Europe « bousculée » par la montée des « euro-sceptiques » et notamment déjà le Brexit (-12 milliards d’euro). Si la France a « réussi à rallier 20 états membres » déjà à sa proposition de maintenir le budget actuel de la Pac, l’élu, Bernard Moreau lui faisait préciser s’il s’agissait d’euro courants ou constants ? « Le Ministre défend 0 % en euro constant », soit entre -15% et -17% en euro courants. « Il ne faut pas vous faire d’illusion. Le budget communautaire européen doit faire face à des tensions budgétaires avec en plus de nouvelles politiques ». Notamment militaire avec la remise en cause de l’OTAN par Donald Trump… A croire que nourrir son peuple n'est pas une priorité dans de tels sombres perspectives ?
S’organiser en amont
Recentrant le débat, le président de la FDSEA, Bernard Lacour revenait sur les Etats généraux de l’alimentation « pour qu’enfin les agriculteurs voient des améliorations sensibles dans leurs exploitations ». Pour le vice-président du CGAER, quelque soit la loi, « les rapports de force continueront d’exister. Vous avez besoin d’une organisation forte de l’amont ». Un peu court comme réponse depuis tant d’années pour Anne Gonthier. L'élues prenait l’exemple de la dépendance des éleveurs laitiers locaux face aux principaux industriels, collectant eux dans toute la France et l’international. Un débat très d'actualité...
Reste que ce beau métier est en plus soumis au bon vouloir de la nature. Ce qui complique tout. La sécheresse « sournoise et insidieuse » de cette année est là pour le prouver. Le président du conseil Départemental, André Accary est prêt à assurer ses « missions de solidarité » mais regrettait « de ne plus pouvoir intervenir comme avant » du fait de la loi sur le volet agricole, confié aux Régions. Pour le préfet de Saône-et-Loire, Jérôme Gutton, le « rythme saisissant du changement climatique et ses effets doivent nous faire réfléchir sur les solutions que nous pourrions adopter ensemble à tous les niveaux ». Les réunions et prise de rendez-vous se sont donc poursuivi tout l’après-midi d’une fin d’année 2018 qui s’annonce délicat pour les éleveurs surtout.
Redonner une vision positive

« La logique aurait voulu que nous parlions de la sécheresse, des ZDS… et la liste des points sombres est longue », était conscient Christian Decerle. D’ailleurs, le président de la chambre d’Agriculture n’a pas manqué d’interpeller les élus et les pouvoirs publics sur le besoin de toute l’aide possible. Et c’est tout le travail actuel des élus et du personnel de la chambre consulaire de ces dernières semaines.
Mais une session de chambre d’Agriculture ne sert pas qu’à résumer le travail accompli ou en cours. Elle sert surtout à préparer l’avenir. « Ce qui fragilise les agriculteurs, c’est l’absence de perspectives. Sachons redonner aux agriculteurs des messages clairs et nous verrons – comme à chaque fois dans son histoire – notre profession se retrousser les manches et montrer ce qu’elle sait faire », croit profondément Christian Decerle.
Etaient donc invités plusieurs intervenants pour se faire. Tout d’abord le vice-président du CGAER*, une « instance » - présidée par le Ministre - chargée de la « prospective ». Cette organisation fait donc des prévisions à moyen et long terme selon différentes études et scénarii. Autre travail mené, cette fois à l’échelon du département, un observatoire de la santé des dirigeants a été mis en place pour "diagnostiquer" le monde agricole de Saône-et-Loire (lire encadré ci-dessous). Enfin, pour aller au plus près du terrain et aider individuellement chacun, un réseau de chefs d’entreprises fut officiellement lancé (lire encadré ci-dessous). Un ou une « mentor » - venant d’un autre secteur économique que l’agriculture – vient partager son expérience et échanger pour aider à se poser les bonnes questions en tant que dirigeant. Dans un sens comme dans l'autre. Enfin, pour défendre et parfaire l’image de l’agriculture et de la viticulture auprès du grand public, la chambre d’Agriculture, avec d’autres organisations professionnelles, a accepté la proposition du Journal de Saône-et-Loire (JSL) de créer les premiers Trophées de l’agriculture (lire encadré ci-dessous).
Agriculteurs multi-performants
Mais alors, pour revenir sur le besoin d'avoir un objectif précis et clair, quelle vision a le ministère de l’Agriculture actuellement ? Alain Moulinier, le vice président du CGAER, dépeignait un monde en pleine mutation (Brexit, Pac 2020, Mercosur…). Il livrait sa « vision personnelle » d’un « avenir qui n’est pas écrit », sans préciser si cela est une constante positive ou négative. D’ailleurs la loi sur les Etats généraux de l’alimentation était au même moment en plein débat. « Seulement une quinzaine d’articles mais des débats considérables » avec des milliers d’amendements de la part des parlementaires. Impossible de dire pour le moment l’impact de cette loi. Même si les agriculteurs se battent toujours pour une meilleure valorisation par les prix de leurs produits.
Mais derrière, le CGAER a aussi une mission de conseil sur l’orientation du Grand plan d’investissement (GPI) – doté de cinq milliards d’euro – annoncé par le Gouvernement. « Les chambres auront un rôle important à jouer pour promouvoir une agriculture multi-performante, lié à la compétitivité des exploitations et en réponse aux enjeux de société ». Si ces investissements sont bienvenus, Alain Moulinier ne cachait pas qu'en parallèle se négocie actuellement la Pac 2020 dans une Europe « bousculée » par la montée des « euro-sceptiques » et notamment déjà le Brexit (-12 milliards d’euro). Si la France a « réussi à rallier 20 états membres » déjà à sa proposition de maintenir le budget actuel de la Pac, l’élu, Bernard Moreau lui faisait préciser s’il s’agissait d’euro courants ou constants ? « Le Ministre défend 0 % en euro constant », soit entre -15% et -17% en euro courants. « Il ne faut pas vous faire d’illusion. Le budget communautaire européen doit faire face à des tensions budgétaires avec en plus de nouvelles politiques ». Notamment militaire avec la remise en cause de l’OTAN par Donald Trump… A croire que nourrir son peuple n'est pas une priorité dans de tels sombres perspectives ?
S’organiser en amont
Recentrant le débat, le président de la FDSEA, Bernard Lacour revenait sur les Etats généraux de l’alimentation « pour qu’enfin les agriculteurs voient des améliorations sensibles dans leurs exploitations ». Pour le vice-président du CGAER, quelque soit la loi, « les rapports de force continueront d’exister. Vous avez besoin d’une organisation forte de l’amont ». Un peu court comme réponse depuis tant d’années pour Anne Gonthier. L'élues prenait l’exemple de la dépendance des éleveurs laitiers locaux face aux principaux industriels, collectant eux dans toute la France et l’international. Un débat très d'actualité...
Reste que ce beau métier est en plus soumis au bon vouloir de la nature. Ce qui complique tout. La sécheresse « sournoise et insidieuse » de cette année est là pour le prouver. Le président du conseil Départemental, André Accary est prêt à assurer ses « missions de solidarité » mais regrettait « de ne plus pouvoir intervenir comme avant » du fait de la loi sur le volet agricole, confié aux Régions. Pour le préfet de Saône-et-Loire, Jérôme Gutton, le « rythme saisissant du changement climatique et ses effets doivent nous faire réfléchir sur les solutions que nous pourrions adopter ensemble à tous les niveaux ». Les réunions et prise de rendez-vous se sont donc poursuivi tout l’après-midi d’une fin d’année 2018 qui s’annonce délicat pour les éleveurs surtout.
Redonner une vision positive

« La logique aurait voulu que nous parlions de la sécheresse, des ZDS… et la liste des points sombres est longue », était conscient Christian Decerle. D’ailleurs, le président de la chambre d’Agriculture n’a pas manqué d’interpeller les élus et les pouvoirs publics sur le besoin de toute l’aide possible. Et c’est tout le travail actuel des élus et du personnel de la chambre consulaire de ces dernières semaines.
Mais une session de chambre d’Agriculture ne sert pas qu’à résumer le travail accompli ou en cours. Elle sert surtout à préparer l’avenir. « Ce qui fragilise les agriculteurs, c’est l’absence de perspectives. Sachons redonner aux agriculteurs des messages clairs et nous verrons – comme à chaque fois dans son histoire – notre profession se retrousser les manches et montrer ce qu’elle sait faire », croit profondément Christian Decerle.
Etaient donc invités plusieurs intervenants pour se faire. Tout d’abord le vice-président du CGAER*, une « instance » - présidée par le Ministre - chargée de la « prospective ». Cette organisation fait donc des prévisions à moyen et long terme selon différentes études et scénarii. Autre travail mené, cette fois à l’échelon du département, un observatoire de la santé des dirigeants a été mis en place pour "diagnostiquer" le monde agricole de Saône-et-Loire (lire encadré ci-dessous). Enfin, pour aller au plus près du terrain et aider individuellement chacun, un réseau de chefs d’entreprises fut officiellement lancé (lire encadré ci-dessous). Un ou une « mentor » - venant d’un autre secteur économique que l’agriculture – vient partager son expérience et échanger pour aider à se poser les bonnes questions en tant que dirigeant. Dans un sens comme dans l'autre. Enfin, pour défendre et parfaire l’image de l’agriculture et de la viticulture auprès du grand public, la chambre d’Agriculture, avec d’autres organisations professionnelles, a accepté la proposition du Journal de Saône-et-Loire (JSL) de créer les premiers Trophées de l’agriculture (lire encadré ci-dessous).
Agriculteurs multi-performants
Mais alors, pour revenir sur le besoin d'avoir un objectif précis et clair, quelle vision a le ministère de l’Agriculture actuellement ? Alain Moulinier, le vice président du CGAER, dépeignait un monde en pleine mutation (Brexit, Pac 2020, Mercosur…). Il livrait sa « vision personnelle » d’un « avenir qui n’est pas écrit », sans préciser si cela est une constante positive ou négative. D’ailleurs la loi sur les Etats généraux de l’alimentation était au même moment en plein débat. « Seulement une quinzaine d’articles mais des débats considérables » avec des milliers d’amendements de la part des parlementaires. Impossible de dire pour le moment l’impact de cette loi. Même si les agriculteurs se battent toujours pour une meilleure valorisation par les prix de leurs produits.
Mais derrière, le CGAER a aussi une mission de conseil sur l’orientation du Grand plan d’investissement (GPI) – doté de cinq milliards d’euro – annoncé par le Gouvernement. « Les chambres auront un rôle important à jouer pour promouvoir une agriculture multi-performante, lié à la compétitivité des exploitations et en réponse aux enjeux de société ». Si ces investissements sont bienvenus, Alain Moulinier ne cachait pas qu'en parallèle se négocie actuellement la Pac 2020 dans une Europe « bousculée » par la montée des « euro-sceptiques » et notamment déjà le Brexit (-12 milliards d’euro). Si la France a « réussi à rallier 20 états membres » déjà à sa proposition de maintenir le budget actuel de la Pac, l’élu, Bernard Moreau lui faisait préciser s’il s’agissait d’euro courants ou constants ? « Le Ministre défend 0 % en euro constant », soit entre -15% et -17% en euro courants. « Il ne faut pas vous faire d’illusion. Le budget communautaire européen doit faire face à des tensions budgétaires avec en plus de nouvelles politiques ». Notamment militaire avec la remise en cause de l’OTAN par Donald Trump… A croire que nourrir son peuple n'est pas une priorité dans de tels sombres perspectives ?
S’organiser en amont
Recentrant le débat, le président de la FDSEA, Bernard Lacour revenait sur les Etats généraux de l’alimentation « pour qu’enfin les agriculteurs voient des améliorations sensibles dans leurs exploitations ». Pour le vice-président du CGAER, quelque soit la loi, « les rapports de force continueront d’exister. Vous avez besoin d’une organisation forte de l’amont ». Un peu court comme réponse depuis tant d’années pour Anne Gonthier. L'élues prenait l’exemple de la dépendance des éleveurs laitiers locaux face aux principaux industriels, collectant eux dans toute la France et l’international. Un débat très d'actualité...
Reste que ce beau métier est en plus soumis au bon vouloir de la nature. Ce qui complique tout. La sécheresse « sournoise et insidieuse » de cette année est là pour le prouver. Le président du conseil Départemental, André Accary est prêt à assurer ses « missions de solidarité » mais regrettait « de ne plus pouvoir intervenir comme avant » du fait de la loi sur le volet agricole, confié aux Régions. Pour le préfet de Saône-et-Loire, Jérôme Gutton, le « rythme saisissant du changement climatique et ses effets doivent nous faire réfléchir sur les solutions que nous pourrions adopter ensemble à tous les niveaux ». Les réunions et prise de rendez-vous se sont donc poursuivi tout l’après-midi d’une fin d’année 2018 qui s’annonce délicat pour les éleveurs surtout.