Réduire la pénibilité et les intrants constituaient les grandes innovations viticoles présentées au Sitevi
Le Sitevi 2017, salon des techniques de la vigne et du vin, des fruits et légumes et de l’olive qui s’est tenu près de Montpellier du 28 au 30 novembre, a montré les tendances dominantes de l’innovation : réduire la pénibilité et les intrants. La réduction de la pénibilité inclut le développement du numérique et des robots, les agriculteurs devant traiter de plus en plus de données.

L’innovation exposée au Sitevi 2017 a confirmé le souci des entreprises de matériels et des chercheurs de réduire la pénibilité et les intrants. On l’a vu avec l’offre de la start-up Karnott, qui a mis au point un « carnet de notes connecté » pour la gestion du matériel viticole, chaque viticulteur utilisant un grand nombre d’engins viticoles, dont la gestion peut se révéler chronophage. Tout au long du travail dans les champs, un boîtier collecte des informations sur la parcelle, la surface travaillée, la durée d’intervention…
Une autre start-up, Sencrop a mis au point une station agro-météo connectée qui permet au viticulteur de mesurer dans ses parcelles des données très locales telles que la température, l’hygrométrie, la pluviométrie, la vitesse du vent. Exemples d’alertes météorologiques : prévenir le vigneron par SMS quand la température passe au-dessus de 20°C et quand le seuil d’hygrométrie dépasse 87 %.
Un tracteur électrique conçu par des viticulteurs
La Fédération gardoise des Vignerons indépendants a présenté un tracteur électrique conçu par des universitaires et des viticulteurs, le 28 novembre au Sitevi. Ce tracteur de démonstration (l’étape précédant le prototype) présente l’avantage d’être silencieux, sans vibrations, sans système hydraulique ni moteur thermique (donc avec une maintenance beaucoup plus simple), a expliqué Daniel Matt, professeur à l’université de Montpellier et chercheur à l’institut d’électronique et des systèmes. Sa conception est le fruit d’un travail commun de l’IUT de Nîmes, de l’École des Mines-Télécom d’Alès et de l’Association interprofessionnelle Sudvinbio. Alors qu’un tracteur thermique consomme environ 100.000 euros en carburant durant sa vie, un tracteur électrique consomme pour environ 20.000 euros en électricité, a ajouté Daniel Matt. Les concepteurs cherchent maintenant un industriel pour construire ce type de modèle en série. « Nous avons voulu montrer que réaliser un tracteur électrique est possible », a commenté Mathieu Chatain, président de la Fédération gardoise des Vignerons indépendants.
Le séquençage de la microflore du compost
Une innovation dans la fertilisation : alliant le concept de produit naturel et la technologie du séquençage génétique, la société OvinAlp, qui produit des fertilisants solides et liquides issus du fumier de mouton bio de Sisteron, a caractérisé la génétique de la microflore du compost. Elle a ainsi commandé une étude au Muséum d’histoire naturelle, qui a été réalisée par le professeur Marc-André Selosse. L’enseignant-chercheur a utilisé une technologie de biologie moléculaire qui identifie à haut débit les espèces de microorganismes présents dans le compost, en traitant des millions d’informations par échantillon. Son équipe a ainsi dénombré entre 374 et 447 espèces de champignons et entre 230 et 234 espèces de bactéries dans le compost vendu par OvinAlp. « C’est la première fois qu’un industriel de la fertilisation mène cette démarche auprès d’un chercheur pour caractériser génétiquement des microorganismes dans du fumier de mouton », a commenté Alexandre Jean, responsable marketing d’OvinAlp. La particularité de ce compost est qu’il ne comporte pas de microorganismes rajoutés, mais uniquement des microorganismes naturels, donc locaux.
Délicats vins sans sulfite
Une opération complexe est l’élaboration de vins sans sulfites ajoutés. Des vignerons produisant du vin bio s’y attèlent, mais l’opération doit tenir compte de nombreux paramètres, ressort-il d’une conférence sur le sujet le 28 novembre. « En l’absence de SO2, les microorganismes indigènes, notamment des levures, produisent de l’acidité volatile ou de l’acétate d’éthyle, entraînant ainsi un risque d’altération de la qualité des moûts », a résumé Valérie Pladeau, chargée de mission « qualité » à l’association interprofessionnelle Sudvinbio Occitanie. « La bioprotection en œnologie consiste à ensemencer sur le raisin au vignoble ou sur le moût à la cave des espèces de levures connues et dont le métabolisme est maîtrisé au détriment de cette flore indigène d’altération », a-t-elle complété. Mais l’opération dépend beaucoup de la température, ce qui peut nécessiter un refroidissement des moûts.
Bouchons biosourcés
La firme belgo-américaine Vinventions développe une gamme de bouchons qui fin 2018 seront biosourcés à 100 %, a-t-elle indiqué au Sitevi le 29 novembre. Dans sa gamme « green line », les bouchons contiennent déjà 70 % de matière végétale sous forme de polymères fabriqués à partir d’alcool de canne à sucre. Pour cela, Vinventions a un partenariat avec le chimiste brésilien Braskem. La compagnie explore « toutes les voies possibles » pour fabriquer, dans les années qui viennent, des bouchons biosourcés avec des polymères issus de coproduits cellulosiques tels le marc de raisin, la paille de blé ou les sarments de vigne, a précisé Olav Agaard, vice-président chargé de la R & D. Vinventions produit 2,3 milliards de bouchons « green line » par an depuis deux ans.
Réduire la pénibilité et les intrants constituaient les grandes innovations viticoles présentées au Sitevi

L’innovation exposée au Sitevi 2017 a confirmé le souci des entreprises de matériels et des chercheurs de réduire la pénibilité et les intrants. On l’a vu avec l’offre de la start-up Karnott, qui a mis au point un « carnet de notes connecté » pour la gestion du matériel viticole, chaque viticulteur utilisant un grand nombre d’engins viticoles, dont la gestion peut se révéler chronophage. Tout au long du travail dans les champs, un boîtier collecte des informations sur la parcelle, la surface travaillée, la durée d’intervention…
Une autre start-up, Sencrop a mis au point une station agro-météo connectée qui permet au viticulteur de mesurer dans ses parcelles des données très locales telles que la température, l’hygrométrie, la pluviométrie, la vitesse du vent. Exemples d’alertes météorologiques : prévenir le vigneron par SMS quand la température passe au-dessus de 20°C et quand le seuil d’hygrométrie dépasse 87 %.
Un tracteur électrique conçu par des viticulteurs
La Fédération gardoise des Vignerons indépendants a présenté un tracteur électrique conçu par des universitaires et des viticulteurs, le 28 novembre au Sitevi. Ce tracteur de démonstration (l’étape précédant le prototype) présente l’avantage d’être silencieux, sans vibrations, sans système hydraulique ni moteur thermique (donc avec une maintenance beaucoup plus simple), a expliqué Daniel Matt, professeur à l’université de Montpellier et chercheur à l’institut d’électronique et des systèmes. Sa conception est le fruit d’un travail commun de l’IUT de Nîmes, de l’École des Mines-Télécom d’Alès et de l’Association interprofessionnelle Sudvinbio. Alors qu’un tracteur thermique consomme environ 100.000 euros en carburant durant sa vie, un tracteur électrique consomme pour environ 20.000 euros en électricité, a ajouté Daniel Matt. Les concepteurs cherchent maintenant un industriel pour construire ce type de modèle en série. « Nous avons voulu montrer que réaliser un tracteur électrique est possible », a commenté Mathieu Chatain, président de la Fédération gardoise des Vignerons indépendants.
Le séquençage de la microflore du compost
Une innovation dans la fertilisation : alliant le concept de produit naturel et la technologie du séquençage génétique, la société OvinAlp, qui produit des fertilisants solides et liquides issus du fumier de mouton bio de Sisteron, a caractérisé la génétique de la microflore du compost. Elle a ainsi commandé une étude au Muséum d’histoire naturelle, qui a été réalisée par le professeur Marc-André Selosse. L’enseignant-chercheur a utilisé une technologie de biologie moléculaire qui identifie à haut débit les espèces de microorganismes présents dans le compost, en traitant des millions d’informations par échantillon. Son équipe a ainsi dénombré entre 374 et 447 espèces de champignons et entre 230 et 234 espèces de bactéries dans le compost vendu par OvinAlp. « C’est la première fois qu’un industriel de la fertilisation mène cette démarche auprès d’un chercheur pour caractériser génétiquement des microorganismes dans du fumier de mouton », a commenté Alexandre Jean, responsable marketing d’OvinAlp. La particularité de ce compost est qu’il ne comporte pas de microorganismes rajoutés, mais uniquement des microorganismes naturels, donc locaux.
Délicats vins sans sulfite
Une opération complexe est l’élaboration de vins sans sulfites ajoutés. Des vignerons produisant du vin bio s’y attèlent, mais l’opération doit tenir compte de nombreux paramètres, ressort-il d’une conférence sur le sujet le 28 novembre. « En l’absence de SO2, les microorganismes indigènes, notamment des levures, produisent de l’acidité volatile ou de l’acétate d’éthyle, entraînant ainsi un risque d’altération de la qualité des moûts », a résumé Valérie Pladeau, chargée de mission « qualité » à l’association interprofessionnelle Sudvinbio Occitanie. « La bioprotection en œnologie consiste à ensemencer sur le raisin au vignoble ou sur le moût à la cave des espèces de levures connues et dont le métabolisme est maîtrisé au détriment de cette flore indigène d’altération », a-t-elle complété. Mais l’opération dépend beaucoup de la température, ce qui peut nécessiter un refroidissement des moûts.
Bouchons biosourcés
La firme belgo-américaine Vinventions développe une gamme de bouchons qui fin 2018 seront biosourcés à 100 %, a-t-elle indiqué au Sitevi le 29 novembre. Dans sa gamme « green line », les bouchons contiennent déjà 70 % de matière végétale sous forme de polymères fabriqués à partir d’alcool de canne à sucre. Pour cela, Vinventions a un partenariat avec le chimiste brésilien Braskem. La compagnie explore « toutes les voies possibles » pour fabriquer, dans les années qui viennent, des bouchons biosourcés avec des polymères issus de coproduits cellulosiques tels le marc de raisin, la paille de blé ou les sarments de vigne, a précisé Olav Agaard, vice-président chargé de la R & D. Vinventions produit 2,3 milliards de bouchons « green line » par an depuis deux ans.