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Production ovine

Redynamiser la filière

Les éleveurs ovins bourguignons se sont rendus au congrès de la FNO à Chalons-en-Champagne, en avril dernier. Retour et impressions.
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Comme à l’accoutumée, le congrès de la FNO s’est ouvert par des visites d’exploitations mettant chacune en avant un système innovant et ambitieux. Ces exploitations n’avaient en effet pas été choisies au hasard : chacun des systèmes reflète la volonté affichée de la FNO de tout mettre en œuvre pour redynamiser la filière ovine. La nouvelle donne ovine - rééquilibrage des aides en 2010 et mise en œuvre de la "Reconquête ovine" - a permis de poser des bases solides, mais il faut aujourd’hui continuer à construire l’avenir de la filière et à relever les défis encore nombreux. Le huis clos a été l’occasion de faire un large tour d’horizon des difficultés rencontrées par les éleveurs.

Réformer l’identification


En tête des demandes, la simplification administrative. La réglementation, notamment sur l’identification, se révèle inadaptée à la production ovine. Trop lourde, trop compliquée à gérer, elle plombe littéralement le moral des éleveurs, lesquels craignent sans cesse les conséquences d’éventuels contrôles. La FNO travaille depuis des mois à une simplification de ces règles au niveau français et communautaire. Si la période de campagne électorale a ralenti ce travail de fond, la FNO espère, dès les prochains mois, obtenir des avancées concrètes.
Le secteur ovin s’est vu largement touché par le nouveau virus de Schmallengberg. De nombreux élevages ont recensé d’importantes pertes. Se pose aujourd’hui la question de l’indemnisation. Plusieurs pistes sont actuellement étudiées. Celle qui sera retenue devra à la fois prendre en compte tous les éleveurs et pouvoir apporter une réponse rapide.

Préparer demain


La ligne conductrice de la FNO est de produire plus. Pour cela, il faudra donc être plus nombreux et plus performant.
Construire l’avenir de la production, c’est en premier lieu assurer le maintien et le renouvellement des élevages. Pour la FNO, la prochaine réforme de la Pac devra donc confirmer l’orientation prise en 2010 et ancrer à long terme l’aide ovine. Lors des débats, il a été également souligné que près d’un tiers des brebis se trouvait dans l’actuelle zone défavorisée simple, dont l’avenir est largement remis en question. Comme leurs homologues de l’élevage allaitant bovin, les éleveurs d’ovins ne peuvent aucunement se permettre de perdre les soutiens liés à cette zone. Il sera donc impératif de trouver là aussi une solution.
L’installation des jeunes producteurs doit ainsi permettre de maintenir le nombre de brebis. La FNO travaille d’abord à susciter des vocations en multipliant les actions de communication auprès des jeunes candidats, des établissements scolaires... mais aussi d’accompagnement dans les démarches d’installation. Dans le cadre de la Reconquête ovine, une réflexion est menée sur les moyens de financement des installations. Aujourd’hui, les futurs installés se heurtent à des difficultés de financement de leur projet. La FNO étudie donc de nouveaux systèmes permettant aux jeunes de reprendre les exploitations.

Naturellement durable !


L’élevage ovin est il durable ? Cette question était au centre du débat de la table ronde organisée lors de la deuxième journée et sans aucun doute, la réponse est affirmative. P. Perri, économiste et Grande Gueule sur RMC, L. Vilain, conseiller technique à France Nature Environnement, et V. Belet de l’Institut de l’élevage, ainsi que des représentants des JA, de la FNSEA et de la FNO, ont tous témoigné de la capacité de l’élevage ovin à s’intégrer dans la durabilité. Les différentes interventions ont tout de même souligné l’importance de la position du curseur entre rentabilité, vivabilité et environnement.