David Cornier
« Réfléchir à un système de soutien plus stable »
L’assemblée générale des Jeunes agriculteurs de Saône-et-Loire aura lieu vendredi prochain à Saint-Aubin-en-Charollais. Président des JA 71 depuis le printemps 2013, David Cornier dresse le bilan d’une année particulièrement prenante. A la veille d’un renouvellement électif important au sein de l’équipe JA, le président dévoile les grands enjeux du prochain mandat.
L’assemblée générale des JA 71 se tiendra le 21 mars prochain. Ce sera votre première AG en tant que président. Quel bilan dressez-vous de cette année aux responsabilités et quels sont vos projets pour la suite ?
David Cornier : les JA, c'est une super école de formation ! De l’intérieur, je me suis rendu compte que le syndicat jeune était vraiment pris au sérieux par les instances et les pouvoirs publics. C’est une expérience très enrichissante en termes d’ouverture, mais c’est aussi très prenant !
Cette année, nous sommes en année élective. David Bichet avait accepté de faire une année en plus de son premier mandat et je lui ai succédé au printemps 2013. Mais je ne me représenterai pas.
Qu’est-ce qui a motivé une telle décision ?
D. C. : la présidence des JA engage énormément et implique beaucoup de responsabilités qu’on ne soupçonne pas forcément. Aux JA, nous sommes une toute petite équipe sans directeur. Toutes les responsabilités administratives reposent sur le président. D’autre part, j’ai décidé de me porter candidat aux élections municipales de ma commune. Je suis conseiller municipal depuis treize ans au Planois, un village de 102 habitants. Le maire sortant ne se représentait pas et j’ai eu envie de m’investir davantage pour ma commune.
Resterez-vous impliqué dans le syndicalisme ?
D. C. : je devrais rester administrateur aux JA. Beaucoup « d’anciens » vont quitter le conseil d’administration cette année et avec six ans passés au sein du syndicat jeune, je pourrai faire bénéficier de mon expérience et de ma connaissance des dossiers.
Quels seront les enjeux du prochain mandat ?
D. C. : contraints à gérer l’urgence avec notamment la Pac, nous n’avons pas réussi à nous occuper comme nous le souhaitions de la transmission, de l’installation et de son financement. Beaucoup de jeunes veulent s’installer et beaucoup d’exploitations ou de places sont à prendre. Mais la demande n’est pas en adéquation avec l’offre. On réalise tout de même 300 accueils au point info/installation en Saône-et-Loire, ce qui démontre que le potentiel est bien là. Malheureusement, l’idéal d’installation ne colle pas toujours à la réalité. Les places en Gaec ont, par exemple, beaucoup de mal à être pourvues. Sans doute faut-il réfléchir à comment mettre en valeur les exploitations à reprendre ? Il y a du travail à faire. Il faut voir ce qui se fait ailleurs…
L’autre enjeu du prochain mandat sera la recherche de nouveaux adhérents et la re-dynamisation des cantons. Les JA 71 doivent être présents sur le terrain. Auparavant, le seul contact que nous avions avec les cantons, c’était les manifs ! Ce travail a déjà bien été entamé cette année par Guillaume Gauthier et Damien Lemière. Nous allons d’ailleurs passer de 15 à 20 administrateurs, preuve que ce travail de relance porte ses fruits.
Avez-vous d’autres souhaits pour la prochaine mandature ?
D. C. : une nouvelle mouture du zonage défavorisé est prévue pour 2018. Je pense qu’il faut qu’on travaille sur ce sujet dès maintenant car cette échéance va être vite venue.
Ces dernières semaines, les JA 71 se sont vivement mobilisés pour le sauvetage de la PMTVA. Quels enseignements tirez-vous de cette crise ?
D. C. : il y a eu le discours de Cournon auquel nous avons tous cru et puis il y a eu l’annonce finale qui nous a énormément surpris… Nous n’avions pas du tout anticipé une telle désillusion. C’est une très grosse déception, notamment vis-à-vis de l’indifférence des politiques…
Maintenant, il faut étudier comment faire sur des exploitations qui vont perdre jusqu’à 15.000 € de revenus ! Et ce ne sont pas forcément les plus importants revenus qui seront le plus impactés… Tout cela nous incite à réfléchir à l’évolution des aides à l’horizon 2020… Nous avons besoin d’un système plus stable. Lorsqu’on investit dans un bâtiment d’élevage sur quinze ans, c’est le temps de trois réformes de la Pac ! Comment peut-on gérer une entreprise quand les règles du jeu changent tous les six ans, voire tous les trois ans avec les bilans à mi-parcours ?
Existerait-t-il des solutions pour pallier cette instabilité chronique dont souffrent en premier lieu les jeunes ?
D. C. : je pense qu’on se dirige vers un DPU européen unique et que nous serons contraints de nous adapter. Nous sommes habitués à recevoir notre PMTVA, notre DPU, notre ICHN, notre prime à l’herbe… et nous ne sommes pas prêts à les perdre. Je crains pourtant qu’il nous faille anticiper cela. Mais comment ?
Des réponses devraient nous être données lors de notre AG le 21 mars prochain dans le Charollais. Nous organisons une conférence avec pour thème “De l’international au local, quelles stratégies agricoles pour l’avenir ?”. Elle sera animée par Thierry Pouch, économiste à l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture. Cette conférence devrait nous donner des pistes pour un système de soutien à l’agriculture s’inscrivant davantage sur le long terme. Dans un premier temps, Thierry Pouch nous présentera ce qui se fait ailleurs dans le monde puis il expliquera ce qui pourrait se faire chez nous en France. La conférence se terminera par un temps d’échange avec la salle.
Rendez-vous le 21 mars à Saint-Aubin-en-Charollais
David Cornier : les JA, c'est une super école de formation ! De l’intérieur, je me suis rendu compte que le syndicat jeune était vraiment pris au sérieux par les instances et les pouvoirs publics. C’est une expérience très enrichissante en termes d’ouverture, mais c’est aussi très prenant !
Cette année, nous sommes en année élective. David Bichet avait accepté de faire une année en plus de son premier mandat et je lui ai succédé au printemps 2013. Mais je ne me représenterai pas.
Qu’est-ce qui a motivé une telle décision ?
D. C. : la présidence des JA engage énormément et implique beaucoup de responsabilités qu’on ne soupçonne pas forcément. Aux JA, nous sommes une toute petite équipe sans directeur. Toutes les responsabilités administratives reposent sur le président. D’autre part, j’ai décidé de me porter candidat aux élections municipales de ma commune. Je suis conseiller municipal depuis treize ans au Planois, un village de 102 habitants. Le maire sortant ne se représentait pas et j’ai eu envie de m’investir davantage pour ma commune.
Resterez-vous impliqué dans le syndicalisme ?
D. C. : je devrais rester administrateur aux JA. Beaucoup « d’anciens » vont quitter le conseil d’administration cette année et avec six ans passés au sein du syndicat jeune, je pourrai faire bénéficier de mon expérience et de ma connaissance des dossiers.
Quels seront les enjeux du prochain mandat ?
D. C. : contraints à gérer l’urgence avec notamment la Pac, nous n’avons pas réussi à nous occuper comme nous le souhaitions de la transmission, de l’installation et de son financement. Beaucoup de jeunes veulent s’installer et beaucoup d’exploitations ou de places sont à prendre. Mais la demande n’est pas en adéquation avec l’offre. On réalise tout de même 300 accueils au point info/installation en Saône-et-Loire, ce qui démontre que le potentiel est bien là. Malheureusement, l’idéal d’installation ne colle pas toujours à la réalité. Les places en Gaec ont, par exemple, beaucoup de mal à être pourvues. Sans doute faut-il réfléchir à comment mettre en valeur les exploitations à reprendre ? Il y a du travail à faire. Il faut voir ce qui se fait ailleurs…
L’autre enjeu du prochain mandat sera la recherche de nouveaux adhérents et la re-dynamisation des cantons. Les JA 71 doivent être présents sur le terrain. Auparavant, le seul contact que nous avions avec les cantons, c’était les manifs ! Ce travail a déjà bien été entamé cette année par Guillaume Gauthier et Damien Lemière. Nous allons d’ailleurs passer de 15 à 20 administrateurs, preuve que ce travail de relance porte ses fruits.
Avez-vous d’autres souhaits pour la prochaine mandature ?
D. C. : une nouvelle mouture du zonage défavorisé est prévue pour 2018. Je pense qu’il faut qu’on travaille sur ce sujet dès maintenant car cette échéance va être vite venue.
Ces dernières semaines, les JA 71 se sont vivement mobilisés pour le sauvetage de la PMTVA. Quels enseignements tirez-vous de cette crise ?
D. C. : il y a eu le discours de Cournon auquel nous avons tous cru et puis il y a eu l’annonce finale qui nous a énormément surpris… Nous n’avions pas du tout anticipé une telle désillusion. C’est une très grosse déception, notamment vis-à-vis de l’indifférence des politiques…
Maintenant, il faut étudier comment faire sur des exploitations qui vont perdre jusqu’à 15.000 € de revenus ! Et ce ne sont pas forcément les plus importants revenus qui seront le plus impactés… Tout cela nous incite à réfléchir à l’évolution des aides à l’horizon 2020… Nous avons besoin d’un système plus stable. Lorsqu’on investit dans un bâtiment d’élevage sur quinze ans, c’est le temps de trois réformes de la Pac ! Comment peut-on gérer une entreprise quand les règles du jeu changent tous les six ans, voire tous les trois ans avec les bilans à mi-parcours ?
Existerait-t-il des solutions pour pallier cette instabilité chronique dont souffrent en premier lieu les jeunes ?
D. C. : je pense qu’on se dirige vers un DPU européen unique et que nous serons contraints de nous adapter. Nous sommes habitués à recevoir notre PMTVA, notre DPU, notre ICHN, notre prime à l’herbe… et nous ne sommes pas prêts à les perdre. Je crains pourtant qu’il nous faille anticiper cela. Mais comment ?
Des réponses devraient nous être données lors de notre AG le 21 mars prochain dans le Charollais. Nous organisons une conférence avec pour thème “De l’international au local, quelles stratégies agricoles pour l’avenir ?”. Elle sera animée par Thierry Pouch, économiste à l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture. Cette conférence devrait nous donner des pistes pour un système de soutien à l’agriculture s’inscrivant davantage sur le long terme. Dans un premier temps, Thierry Pouch nous présentera ce qui se fait ailleurs dans le monde puis il expliquera ce qui pourrait se faire chez nous en France. La conférence se terminera par un temps d’échange avec la salle.
Rendez-vous le 21 mars à Saint-Aubin-en-Charollais
11 h 30 début de la séance plénière de l'assemblée générale des Jeunes agriculteurs ;
12 h 00 : conférence : “De l’international au local, quelles stratégies agricoles pour l’avenir ?”, animée par Thierry Pouch, économiste à l’APCA
13 h 30 : discours de clôture
14 h 00 : vin d’honneur suivi du repas.