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Réforme des retraites

Réforme des retraites Trois questions à Robert Verger, élu FNSEA en charge des questions sociales et fiscales

A l'heure des derniers arbitrages et négociations sur une probable réforme des retraites, trois questions à Robert Verger, élu FNSEA en charge des questions sociales et fiscales. Le projet de loi sera présenté le 22 janvier en Conseil des Ministres.

Par Publié par Cédric Michelin
Réforme des retraites  Trois questions à Robert Verger, élu FNSEA en charge des questions sociales et fiscales

Que pensez-vous des annonces du premier ministre pour la future réforme des retraites ? Est-ce une bonne nouvelle pour les agriculteurs ?

Robert Verger : La mise en œuvre d’un système fonctionnant sur des bases similaires pour toutes les professions est une demande ancienne de la FNSEA. Avec des retraites près de moitié inférieures à la moyenne nationale, la création d’un régime universel est une bonne nouvelle pour les agriculteurs.

Nous saluons en particulier la mise en place de la retraite minimum à 1.000 € par mois pour tous les nouveaux retraités à carrière complète à compter du 1er janvier 2022. La date prévue était 2025. Cela va donc donner des perspectives à de nombreux agriculteurs sur le point de prendre leur retraite.

Que pensez-vous de la mise en œuvre de l’âge pivot qui pourrait être de 64 ans dès 2027 ?

R.V. : Aujourd’hui, les agriculteurs partent en retraite lorsqu’ils atteignent l’âge légal certes, mais surtout lorsqu’ils ont totalisé tous les trimestres pour toucher une retraite sans minoration. Dans les faits, ils partent déjà en moyenne un peu au-delà de 63 ans. Cet âge pivot va surtout avantager tous ceux et surtout toutes celles à qui il manquait trop de trimestres et qui doivent aujourd’hui attendre 67 ans pour partir sans décote.

Et pour les retraités actuels ?

R.V. : La question des niveaux de pensions des retraités actuels reste sans réponse. Cela nous inquiète beaucoup. En 2018, le Gouvernement s’était engagé à travailler à la revalorisation des retraites agricoles, en parallèle de la réforme en préparation qui impactera uniquement les futurs retraités. Il y a urgence à apporter une réponse aux anciens agriculteurs.

La revalorisation des retraites à 85 % du SMIC est indispensable pour l’ensemble des retraités actuels de la métropole et d’Outre-mer. Pour une question d’équité entre retraités. On ne peut pas, par ailleurs, défendre la valeur travail et laisser tributaires de minima sociaux des millions de retraités à carrières complètes.

Les retraités agricoles sont parmi ceux qui touchent les pensions les plus faibles de notre pays. La retraite d’un chef d’exploitation ne dépasse pas 760 € par mois lorsque la retraite moyenne des français atteint 1.380 € par mois.