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Cuma de Bourgogne Antenne 71

Regain d’intérêt pour l’investissement en commun

Bien que moins nombreuses, les Cuma de Saône-et-Loire investissent davantage d’année en année et leur chiffre d’affaires global progresse sur 2012. Signe que la mécanisation en commun est dans l’air du temps, le réseau des Cuma se perfectionne pour accompagner les projets.
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L’assemblée générale de l’antenne Saône-et-Loire de la fédération Cuma de Bourgogne a eu lieu le 4 avril à Devrouze. Le département compte à ce jour 251 Cuma actives, un chiffre en diminution constante au gré des dissolutions et des fusions. Mais cette baisse du nombre de coopératives n’a pas empêché le chiffre d’affaires des Cuma saône-et-loiriennes d’augmenter de +3 % sur 2012 pour atteindre 8,5 millions d’€. En 2013, les investissements des Cuma ont été une nouvelle fois en nette progression : +25 % pour un montant total emprunté de 5,6 millions d’€. L’achat de nombreuses ensileuses automotrices et le renouvellement des deux mélangeuses automotrices du département expliquent en partie cette hausse.

Tendances


Au rang des nouveautés, l’année 2013 a vu naître l’abattoir de volailles de la Cuma "Grains de Saveurs" à Oslon. S’inscrivant résolument dans la mouvance des circuits courts, cet abattoir collectif regroupe six exploitations, dont le lycée de Fontaines, et est conçu pour une capacité de 40.000 animaux par an. Innovante, cette installation d’un montant total de 670.000 € a été financée à 40 % par le conseil régional, le conseil général, le Grand Chalon, le FNADT et le Feader.
Autre tendance : la Cuma départementale Compost 71 a connu un fort développement en 2013 avec une activité en augmentation de +30 % pour 283 adhérents. Un groupe fenaison a vu le jour au sein de la Cuma La Nouvelle de Sommant. Quatre exploitations ont ainsi décidé de faire leurs foins en commun l’été dernier.

Réseau


Tandis que les Cuma saône-et-loiriennes continuent de se restructurer, d’investir et d’innover, le réseau fédératif qui les accompagne peaufine sa mutation opérée en 2012. A l’échelon national, la FNCuma défend les intérêts de ses coopératives adhérentes auprès des pouvoirs publics. Emploi, encadrement administratif, négociation de l’enveloppe des prêts MTS Cuma , la FNCuma défend la cause des Cuma auprès des institutions. Dans le nouvel organigramme du réseau Cuma, la fédération des Cuma de Bourgogne est affiliée à la grande région Cuma Nord-Est qui regroupe neuf régions administratives et environ 2.000 Cuma. C’est ce maillon qui assure notamment la coordination des outils comme le barème d’entraide ou le guide des prix de revient. Le réseau Cuma Nord-Est est également porteur de l’évènement Mécafourrages, dont la dernière édition avait eu lieu en mai 2013 dans l’Yonne.

Audit


Issue de la régionalisation opérée en 2012, la fédération Cuma Bourgogne apparait désormais avec une équipe largement renouvelée. Dans le même temps, s’opère la dernière phase d’harmonisation des cotisations entre les quatre départements. A ce stade, la fédération régionale a souhaité mener une réflexion stratégique pour les années à venir. Domaines d’intervention, type de conseil, prestations, formations, accompagnement… font partie des questions posées. Un audit a été réalisé. Il en est ressorti que la fédération Cuma Bourgogne ne manquait pas d’atout tant du fait de ses équipes, de sa santé économique, de son efficacité que de la qualité de ses services. Il lui reste cependant encore à parfaire l’harmonie entre un « niveau régional décisionnel et un niveau départemental fonctionnel ». En outre, ses services ne sont pas assez identifiés dans le paysage institutionnel.
A l’échelle départementale, l’antenne Saône-et-Loire demeure très active. Au-delà de son travail d’appui quotidien aux 250 Cuma du département, la structure est impliquée dans un certain nombre de démarches en lien avec des partenaires. Avec la Chambre d’agriculture, elle travaille notamment à la mise en place des Comités territoriaux au sein de chaque arrondissement (lire à ce sujet notre édition du 28 mars en page 15).


Cuma Ensil’Vit à Devrouze
Photovoltaïque et projet de méthanisation


Cette année, l’assemblée générale de la fédération était accueillie par la Cuma Ensil’Vit à Devrouze. Cette Cuma datant de 1980 regroupe aujourd’hui treize adhérents pour un chiffre d’affaires d’un peu plus de 100.000 €. La Cuma Ensil’Vit est en train de construire un second bâtiment de remisage pour son matériel. Pour en limiter le coût, l’édifice sera recouvert de panneaux photovoltaïques. Ne pouvant, de par son statut, vendre de l’électricité, la Cuma de Devrouze est propriétaire de son bâtiment, mais loue son toit à un prestataire qui se chargera d’installer ses propres panneaux photovoltaïque, de les exploiter et d’en vendre l’électricité produite. Ce prestataire versera un loyer à la Cuma en échange de la location de son toit.

Autre projet étudié : la Cuma Ensil’Vit envisage de créer une unité de méthanisation pour valoriser les effluents d’élevage de ses adhérents laitiers. L’objectif est de proposer à ces derniers un service de ramassage, de transport et d’épandage complet (matériel et main-d’œuvre) des lisiers. Le coût serait minimisé grâce à la revente de gaz issu de la méthanisation. Les statuts des Cuma ne leur permettant pas de vendre du gaz, une structure spécifique devra être créée. Le gaz pourrait être injecté directement dans un gazoduc passant à proximité de Devrouze. Outre le lisier, le digesteur recevrait également des produits de cultures intermédiaires et des pailles issues des exploitations adhérentes. L’idée étant d’assurer le fonctionnement du méthaniseur en autonomie.

Laitiers pour la plupart, les adhérents de la Cuma Ensil’Vit ont investi dans une lame de déneigement en 2012. Objectif : dégager les voies d’accès aux exploitations pour garantir le ramassage du lait en hiver.




Charges de mécanisation en élevage laitier
Partager les matériels, déléguer certains travaux


En 2013, l’antenne Cuma de Saône-et-Loire a confié à un stagiaire BTS une étude sur les charges de mécanisation dans douze exploitations lait + grandes cultures de la Bresse. Cette étude amène à un certain nombre de constats. Les charges de mécanisation sont influencées par de nombreux facteurs. Le nombre d’heures élevé de mécanisation est inhérent au système lait + cultures. La concurrence entre travaux amène au sur équipement et à l’augmentation du nombre de tracteurs. Les automoteurs, le carburant et le rythme de renouvellement sont prépondérants dans ces charges. L’éloignement et la multiplication des sites contribuent à leur augmentation. L’adéquation entre la puissance de traction et la dimension des matériels doit être raisonnée. En guise de pistes d’amélioration, le partage des matériels en Cuma ou en co-propriété est conseillé. Pour limiter la concurrence et le nombre de tracteurs ou diminuer leur utilisation, il est également recommandé de déléguer certains travaux.


Du simple au double !


En élevage laitier, le coût de mécanisation (101 €/1.000 litres, soit 20 % du coût de production moyen) est le deuxième poste de charge derrière l’alimentation, indiquait Laurent Lefèvre de la chambre d’agriculture. Ce coût de mécanisation varie beaucoup d’une exploitation à l’autre : de 72 à 134 €/1.000 litres. En somme, presque du simple au double. Parmi les explications à ces écarts, on trouve la stratégie d’équipement avec une part des amortissements très variable d’une ferme à l’autre. La cohérence des matériels avec la structure et la main-d’œuvre (en particulier pour la traction et la manutention) joue beaucoup. La productivité des surfaces est également très déterminante, sachant que plus elles sont productives plus la mécanisation est diluée.



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