Remède de cheval
des viandes dans les plats cuisinés, Interbev appellent les entreprises
de la filière à mentionner l’origine nationale de la viande sur la base
du volontariat.
Charte des contrôles
Les professionnels et les pouvoirs publics se sont également mis d’accord sur un renforcement des contrôles pour éviter qu’une fraude de ce type ne se renouvèle. Ils devraient adopter prochainement une charte anti-fraude susceptible de garantir la qualité des produits grâce à un renforcement des contrôles internes et le développement de certifications par les tiers. A l’ordre du jour également l’amélioration des standards de qualité pour la viande utilisée dans les plats cuisinés, et notamment l’augmentation de la part des protéines par rapport au collagène dans la composition des produits à base de viande. De son coté Benoît Hamon, le ministre de la consommation a confirmé que l’affaire de la filière Findus relevait bel et bien « d’une tromperie économique » et qu’il avait été procédé à un « changement d’étiquette » dans les ateliers de Spanghero. Sans exclure que de telles pratiques n’étaient pas isolées et que d’autres filières pourraient être concernées par la substitution du bœuf par de la viande de cheval. Les enquêtes conduites par la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes devraient confirmer ou infirmer cette assertion.
La feuille de route de l’interprofession
La veille, le 20 février, les Etats généraux de l’interprofession bétail et viande avaient adopté les conclusions des groupes de travail dont l’une des priorités porte sur la nécessité de rassurer les consommateurs. Alors que le scandale de la viande de cheval n’était pas encore apparu, les professionnels de la filière avaient inscrit dans leur feuille de route la mention « de l’origine de la viande quelque soit le mode de préparation », y compris dans les plats cuisinés. Parmi les autres propositions figurent le désir « de redonner de la compétitivité au maillon de l’abattage-découpe », actuellement en difficulté, le développement de l’exportation, l’impérieuse obligation de faire évoluer les réglementations qui plombent les entreprises ainsi que la formation des hommes et des femmes dans la filière. Un volet concerne spécifiquement l’élevage et le développement de la contractualisation « comme outil de sécurisation de la filière, face à une grande volatilité des prix ». Message reçu par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui a indiqué qu’il souhaitait rééquilibrer les aides dans la future Pac en faveur des productions animales pour « éviter un transfert de l’élevage vers les productions céréalières ». L’occasion de réaffirmer son intention de maintenir le couplage des aides et d’accorder une surprime aux premiers hectares « pour compenser la faiblesse de la productivité du travail et la faiblesse de la rentabilité des capitaux en élevage ». Idem sur la contractualisation : « Il faut avoir des démarches contractuelles en prenant en compte l’intérêt des producteurs et les contraintes des transformateurs. Le ministre appuie, soutient cette démarche contractuelle » a insisté le ministre. Même longueur d’ondes sur l’exportation pour laquelle il a proposé la mise en place d’un groupe de travail associant le ministère de l’Agriculture et l’interprofession « pour fixer les priorités et mesurer le potentiel d’exportation ». Pour ne pas disperser les efforts.
Une mise en œuvre immédiate
Dans un communiqué commun, la Fédération nationale bovine et l’organisation des consommateurs, UFC-Que Choisir demandent « d’une même voix l’instauration sans délai, au niveau français de l’étiquetage du pays d’origine de la viande entrant dans la composition de tous les produits ». Les producteurs comme les consommateurs déplorent la frilosité du Gouvernement français qui « après avoir appelé de ses vœux un étiquetage de l’origine de la viande (….) semble aujourd’hui s’en remettre au rapport de la Commission européenne ». Celle-ci n’est pas très enthousiaste à l’étiquetage pour les préparations et produits à base de viande et son rapport annoncé par le Gouvernement français avant l’été est au mieux attendu pour l’automne. Pour la FNB et UFC-Que Choisir, l’étiquetage d’origine permettrait de « limiter les failles ouvertes par la grande variabilité des fournisseurs de matières premières du fait du recours à des acheteurs/négociants à la recherche des matières premières les moins chères à un endroit du globe à un moment donné ». Et de rappeler que lors de la crise de la vache folle, le gouvernement français avait favorisé la mise en place de la mention du pays d’origine sur la viande fraîche avant la réglementation européenne.