Rémy Bajard de Bourg-le-Comte a opté pour des bâtiments économes pour loger ses 600 brebis
Pour ses 600 brebis, Rémy Bajard a opté pour un parc Bâtiments économe mêlant adaptation de l’existant et construction d’une bergerie légère mais fonctionnelle de type multichapelles.

Installé début 2014 en reprenant la ferme de son père, Rémy Bajard a fait évoluer le parc Bâtiments pour y accueillir ses 600 brebis. Un tunnel existant d’une capacité de 80 brebis a été conservé, de même qu’un ancien bâtiment. Une ancienne porcherie a par ailleurs aussi été convertie en bergerie de même qu’une étable en travée. Des adaptations toutes effectuées à moindre coût.
Pour les agnelages et la finition des agneaux, Rémy a fait construire une bergerie neuve pour 280 brebis ainsi que 500 places d’engraissement. Avec des agnelages pour partie dessaisonnés et donc étalés en trois périodes de l’année, la taille de ce bâtiment suffit pour 600 brebis. Et l’étalement de la production permet de mieux rentabiliser l’investissement en l’occupant une bonne partie de l’année, fait valoir le jeune éleveur. Ce dernier a par ailleurs opté pour une construction économe avec un édifice de type multichapelles.
L’architecture d’une serre
Conçu selon l’architecture d’une serre horticole ou maraîchère, le bâtiment se présente comme deux tunnels accolés sur une armature en tubes croisés portée par des poteaux carrés. La toiture est couverte par une bâche de type camion isolée (film de polyuréthane + 8 cm de laine de verre), détaille Rémy. Les murs côté longs pans s’élèvent à 4,50 mètres de hauteur avec à la base 50 cm d’agglos banchés, surmontés de 2 mètres de panneaux sandwich, eux-mêmes surmontés d’un filet brise-vent fixe, doublé d’une bâche enroulable. La hauteur a été choisie pour répondre au besoin d’air des animaux, justifie Rémy. C’est aussi plus pratique pour le matériel. Fermés aux aussi, les pignons sont en panneaux de polycarbonate blanc, un matériau qui laisse passer la lumière, précise l’éleveur.
A l’intérieur, un couloir principal de 4,50 mètres de largeur, bétonné surélevé de 50 cm, dessert deux rangées de cases de brebis équipées de cornadis. Des cases d’agnelages amovibles prennent place au fond des cases de brebis et donnent sur un petit couloir. L’un de ces deux petits couloirs - tous deux larges de 2,20 m et surélevés de 25 cm - dessert également une rangée de cases d’engraissement.
Une ambiance maîtrisée
Les portes en polycarbonate isolé du couloir principal sont à ouvertures télécommandées. Une option que Rémy ne regrette pas, car cela limite les courants d’air pendant les manœuvres en hiver.
La ventilation est assurée au faîtage par une ouverture centrale, amovible, sur toute la longueur du plafond. Commandée électriquement, celle-ci peut être gérée automatiquement grâce à des capteurs de pluie, de vent et de températures intérieure et extérieure. Rémy préfère cependant le gérer manuellement. L’air entrant pénètre par les filets brise-vent latéraux. De maille trop larges, ces filets engendrent des courants d’air trop importants, a remarqué le jeune éleveur qui prévoit de les remplacer à terme par des filets moins permissifs vis-à-vis de l’air.
En dépit de ce bémol, en cinq années d’utilisation, la température du bâtiment plein n’est jamais descendue en dessous de 6,5°C, signale l’éleveur. Le confort de travail est au rendez-vous et Rémy apprécie la grande clarté de l’édifice. Sous ce bâtiment de conception originale, les performances de l’élevage ont été supérieures aux prévisions.
Indispensables cornadis
Pour ses 600 brebis, Rémy avoue être un peu sous-équipé en contention. Heureusement, les deux rangées de cornadis de sa nouvelle bergerie compensent ce manque. Un tunnel supplémentaire équipé d’autres cornadis sera prochainement monté. Le jeune éleveur a également le projet de construire une chaîne d’alimentation pour acheminer les concentrés vers les agneaux à l’engraissement. Pour le moment, le mélange de céréales et de tourteau est élaboré dans une fabrique d’aliment aménagée sur la ferme. Il est ensuite acheminé au seau dans les nourrisseurs des agneaux.
Moins cher qu’un bâtiment classique
Le coût total de l’investissement s’élevait à 150.000 € en 2014. 90.000 € pour la seule structure dotée de son isolation et de sa ventilation, mais sans les aménagements intérieurs. Pour Rémy, un bâtiment conventionnel aurait été nettement plus cher : au moins 30 % plus cher, voire 50 % en comptant tout, évalue-t-il. Pour faire des économies, le jeune éleveur s’est chargé lui-même du terrassement, des fondations, de la réalisation des couloirs, de la plomberie, de la pose des cornadis et autres aménagements intérieurs. Seule l’électricité a été accomplie par une entreprise et le montage de la structure multichapelles a été réalisé par le constructeur lui-même. Vingt jours ont été nécessaires pour quatre monteurs, rapporte Rémy. Le coût du montage s’élève à 20.000 €. La bâche du toit sera à changer au bout de dix ou quinze ans.