Rentrée en trompe-l’œil pour l'Agriculture de Bourgogne Franche-Comté
Rentrée syndicale en trompe l’œil à la FRSEA Bourgogne Franche-Comté. L’ambiance est plus que morose marquée par un contexte économique durablement dégradé et l’accumulation des dossiers délicats qui plombent toute perspective d’actions…

Le conseil d’administration de la FRSEA Bourgogne Franche-Comté s’est réuni le 4 septembre autour de plusieurs sujets d’actualité : la conjoncture et la situation des filières ; le plan régional pour le développement agricole ; les Etats généraux de l’alimentation ; l’emploi ou encore l’application du Schéma directeur régional des exploitations agricoles. Un ordre du jour des plus chargés en somme…
Situation dégradée
Si la conjoncture est meilleure que l’année passée - cela ne pouvait pas être pire qu’en 2016 ! - reste que la situation demeure contrastée : les rendements sont là, mais les prix sont toujours au plus bas pour les céréales ; quant aux prix du lait et de la viande, ils ont du mal à remonter.
« La Côte-d’Or est coupé en deux : au sud jusqu’à Dijon, les rendements sont bons ; au nord, la situation devient critique avec de faibles rendements depuis quatre ans, des problèmes de qualité, mais aussi moins d’aides, les agriculteurs sont très remontés », rappelait Fabrice Faivre, président de la FDSEA 21. Quant à la question des Zones à faible potentiel, elle reste posée et nécessite de travailler pour apporter des réponses précises.
« Économiquement tout n’est pas réglé », poursuivait Christophe Buchet, président de la FDSEA 39, qui précisait que « dans le Jura, la viticulture est en situation difficile avec les baisses de rendement suite au gel. Quant au lait conventionnel, Danone remet en cause sa zone de collecte ».
Un constat partagé par la Haute-Saône, Thierry Chalmin, administrateur FNSEA, rappelait que « pour faire une bonne année, il faut deux facteurs : les rendements mais aussi les prix. Quant au prélèvement de 4,2 % sur les aides du 1er pilier dès 2018, nous entendons dénoncer la gestion lamentable de Stéphane Le Foll qui laisse avant de partir un petit trou de 853 millions d’€… ».
Des attaques qui affectent
« En ce qui concerne la Saône-et-Loire, au-delà des dossiers déjà évoqués, le mouvement anti-viande commence à sérieusement inquiéter les éleveurs », mettait en avant Bernard Lacour, président de la FDSEA 71. Pour ce dernier comme pour Philippe Monnet, président de la FDSEA 25, « il est indispensable de relancer la communication sur la nécessité de manger de la viande dans le cadre d’une alimentation équilibrée : nous travaillons correctement, il est indispensable d’expliquer nos pratiques respectueuses de l’animal pour garder nos abattoirs ».
« L’ambiance est lourde face à cette absence de continuité de l’État », observait Daniel Prieur, secrétaire général de la FNSEA, pour qui « la profession doit rester soudée pour défendre ses intérêts. Nous devons définir quels moyens nous aurons demain pour accompagner les producteurs. Mais, de grâce, arrêtons de dénigrer notre agriculture ! En ce qui concerne les produits phytosanitaires, le dogmatisme doit laisser place au réalisme : l’agronomie a des règles qu’il faut connaître et comprendre pour répondre à la réalité des situations ».
Des défis à relever
Président de la FRSEA BFC, Frédéric Perrot a présenté le projet de schéma directeur régional des exploitations agricoles élaboré par le Conseil régional : « force est de constater que les différentes priorités de la profession ont été prises en compte par la Région. Il reste encore quelques points de discussion qui doivent être clarifiés. Il serait incongru pour le secteur de la production agricole de ne pas avoir un défi sur les marchés. La prise en compte des coûts de production, la répartition de la valeur ajoutée nécessitent de travailler sur la segmentation, la contractualisation, la gestion des marchés ». Le projet présenté, les membres du conseil ont validé les axes à privilégier, notant aussi la nécessité de soutenir les investissements productifs comme le stockage de l’eau ou l’amélioration des bâtiments, d’encourager l’emploi partagé, mais aussi de remettre plus que jamais l’agronomie au cœur des pratiques, sans oublier la transition énergétique laquelle peut et doit être une opportunité de diversification des revenus agricoles (photovoltaïque, méthanisation…).
Reste qu’au-delà du cadre général, la FRSEA attend nombre de précisions sur les actions prioritaires retenues par la Région pour 2018. Et comme le résumait Francis Letellier, vice-président, « les travaux conduits dans ce cadre seront repris en vue des réflexions des Etats généraux de l’alimentation prévus en Région ». Un moyen d’éviter à chacun de passer trop de temps à tenter de réinventer la poudre…
Rentrée en trompe-l’œil pour l'Agriculture de Bourgogne Franche-Comté

Le conseil d’administration de la FRSEA Bourgogne Franche-Comté s’est réuni le 4 septembre autour de plusieurs sujets d’actualité : la conjoncture et la situation des filières ; le plan régional pour le développement agricole ; les Etats généraux de l’alimentation ; l’emploi ou encore l’application du Schéma directeur régional des exploitations agricoles. Un ordre du jour des plus chargés en somme…
Situation dégradée
Si la conjoncture est meilleure que l’année passée - cela ne pouvait pas être pire qu’en 2016 ! - reste que la situation demeure contrastée : les rendements sont là, mais les prix sont toujours au plus bas pour les céréales ; quant aux prix du lait et de la viande, ils ont du mal à remonter.
« La Côte-d’Or est coupé en deux : au sud jusqu’à Dijon, les rendements sont bons ; au nord, la situation devient critique avec de faibles rendements depuis quatre ans, des problèmes de qualité, mais aussi moins d’aides, les agriculteurs sont très remontés », rappelait Fabrice Faivre, président de la FDSEA 21. Quant à la question des Zones à faible potentiel, elle reste posée et nécessite de travailler pour apporter des réponses précises.
« Économiquement tout n’est pas réglé », poursuivait Christophe Buchet, président de la FDSEA 39, qui précisait que « dans le Jura, la viticulture est en situation difficile avec les baisses de rendement suite au gel. Quant au lait conventionnel, Danone remet en cause sa zone de collecte ».
Un constat partagé par la Haute-Saône, Thierry Chalmin, administrateur FNSEA, rappelait que « pour faire une bonne année, il faut deux facteurs : les rendements mais aussi les prix. Quant au prélèvement de 4,2 % sur les aides du 1er pilier dès 2018, nous entendons dénoncer la gestion lamentable de Stéphane Le Foll qui laisse avant de partir un petit trou de 853 millions d’€… ».
Des attaques qui affectent
« En ce qui concerne la Saône-et-Loire, au-delà des dossiers déjà évoqués, le mouvement anti-viande commence à sérieusement inquiéter les éleveurs », mettait en avant Bernard Lacour, président de la FDSEA 71. Pour ce dernier comme pour Philippe Monnet, président de la FDSEA 25, « il est indispensable de relancer la communication sur la nécessité de manger de la viande dans le cadre d’une alimentation équilibrée : nous travaillons correctement, il est indispensable d’expliquer nos pratiques respectueuses de l’animal pour garder nos abattoirs ».
« L’ambiance est lourde face à cette absence de continuité de l’État », observait Daniel Prieur, secrétaire général de la FNSEA, pour qui « la profession doit rester soudée pour défendre ses intérêts. Nous devons définir quels moyens nous aurons demain pour accompagner les producteurs. Mais, de grâce, arrêtons de dénigrer notre agriculture ! En ce qui concerne les produits phytosanitaires, le dogmatisme doit laisser place au réalisme : l’agronomie a des règles qu’il faut connaître et comprendre pour répondre à la réalité des situations ».
Des défis à relever
Président de la FRSEA BFC, Frédéric Perrot a présenté le projet de schéma directeur régional des exploitations agricoles élaboré par le Conseil régional : « force est de constater que les différentes priorités de la profession ont été prises en compte par la Région. Il reste encore quelques points de discussion qui doivent être clarifiés. Il serait incongru pour le secteur de la production agricole de ne pas avoir un défi sur les marchés. La prise en compte des coûts de production, la répartition de la valeur ajoutée nécessitent de travailler sur la segmentation, la contractualisation, la gestion des marchés ». Le projet présenté, les membres du conseil ont validé les axes à privilégier, notant aussi la nécessité de soutenir les investissements productifs comme le stockage de l’eau ou l’amélioration des bâtiments, d’encourager l’emploi partagé, mais aussi de remettre plus que jamais l’agronomie au cœur des pratiques, sans oublier la transition énergétique laquelle peut et doit être une opportunité de diversification des revenus agricoles (photovoltaïque, méthanisation…).
Reste qu’au-delà du cadre général, la FRSEA attend nombre de précisions sur les actions prioritaires retenues par la Région pour 2018. Et comme le résumait Francis Letellier, vice-président, « les travaux conduits dans ce cadre seront repris en vue des réflexions des Etats généraux de l’alimentation prévus en Région ». Un moyen d’éviter à chacun de passer trop de temps à tenter de réinventer la poudre…