Pouilly-Fuissé
Réparer une injustice de 70 ans
Le 9 avril, à la salle Romanin de Fuissé, un vent d'optimisme parcourait l'assemblée générale de l'Union des producteurs de pouilly-fuissé. Le magasin de vente collectif, L'Atrium, est quasiment autonome financièrement et permet désormais d'envisager davantage de promotion collective vers le grand public. Le dossier de la hiérarchisation des crus est également en marche et devrait prochainement « réparer une injustice vieille de 70 ans », selon le président de l'ODG, Frédéric-Marc Burrier. Entretien.
« Cette assemblée générale - dernière de mon actuel mandat de président - a été l'occasion de faire le tour des dossiers en cours. [WEB]La prochaine élection sera en octobre et je compte me représenter pour terminer les dossiers lancés. [/WEB] Il y a le travail sur la hiérarchisation des crus qui a connu son point d'orgue le 9 mars 2010 avec le dépôt du dossier officiel auprès de l'INAO. [WEB]Suite à cela, l'avis favorable du Comité régional de l'INAO a débouché sur la visite, le 14 février dernier, de la commission d'enquête nationale qui avait été nommée. On ne connait pas encore l'avis qu'elle délivrera car cela est une étape généralement assez longue. Mais la prochaine étape sera le rapport de validation à la fin de l'année. S'il est favorable, la nomination de consultants indépendants, extérieurs à l'INAO, sera le temps du vrai travail de terrain avec la délimitation des secteurs et des parcelles pour la hiérarchisation. On ne part pas de zéro puisqu'un travail géo-pédologique a déjà été effectué par le cabinet Sygales, comme chez les pouilly-loché et pouilly-vinzelles, ou encore les moulin-à-vent et les mercurey. Tout cela va dans le bon sens.[/WEB] Deux autres dossiers nous occupent à l'Union. Suite à la réforme des décrets d'appellation, le travail sur le cahier des charges de l'appellation, une deuxième version a été homologuée cette année [WEB]suite à la demande de l'Union européenne, pour travailler en profondeur les liens à l'origine des vins[/WEB]. Si les 1er crus arrivent, il faudra refaire ce travail. Pour l'heure, avec la PNO en cours, les oppositions formulées ont reçu réponse et cette procédure devrait se terminer rapidement dans de bonnes conditions. Ce dossier de hiérarchisation est important car il est la clé de valeurs ajoutés à nos vins[WEB]. Il faut rester confiant d'être ensuite justement rémunéré pour les efforts qualitatifs demandés[/WEB].
[WEB]Présent à l'assemblée, le président-directeur d'Icone, Cyril de Héricourt, a fait un point sur l'évolution des plans d'inspection. Le Mâconnais est en effet à part et se distingue du reste de la Bourgogne qui est en plan de certification. Dans ce dernier cas, ce n'est plus l'INAO qui définit les sanctions mais un comité interne à Icone, où l'INAO est consulté. On va essayer de comprendre les avantages et les inconvénients.[/WEB]
Pour l'ODG pouilly-fuissé, les comptes de l'exercice 2010 sont bons. Le magasin de vente collectif, L'Atrium, marche de mieux en mieux et devient autonome. En cinq ans, le chiffre d'affaires a doublé et nous arrivons à l'équilibre. Cela permettra d'apporter plus de services à l'adhérent et davantage d'actions de communication. On se renforce d'ailleurs avec des partenariats comme celui conduit avec le Syndicat mixte du Grand site de France ainsi que d'autres mettant en avant le patrimoine local. Actuellement, la commune de Solutré nous a mis à disposition une Cadole en ruine et nous la reconstruisons selon les techniques anciennes, sans ciment ni bois mais seulement avec des pierres sèches. Nous sommes aidés par l'association Villages en vie et le lycée de Davayé. Cela poursuit la sensibilisation des vignerons et de la population locale à la protection des paysages : interdiction est faite de détruire murgers, cadoles... L'appellation pouilly-fuissé l'a d'ailleurs inscrit dans son cahier des charges. [WEB] C'est une démarche pour que les générations futures de vignerons s'impliquent aussi et comprennent les nombreuses fonctions pratiques (régulation des eaux drainées...). [/WEB] C'est également attractif pour les touristes qui font des ballades dans le vignoble comme celle organisée le 1er mai.
[WEB]Côté visites de vigne, l'ODG adhère à la CAVB qui apporte son aide pour les visites de chais dans le cadre des du contrôle intern. De gros efforts ont été faits par les viticulteurs dans ce domaine et il y a des progrès observés. La prochaine aura lieu la 3e semaine de juillet.[/WEB]
Côté économie, la situation économique à fin mars est meilleure que l'an dernier. Moins de stock, il reste environ 12.000 hl millésimés 2010, contre près de 16.000 hl à pareille époque l'an dernier, avec pratiquement plus de vins 2009 actuellement. Il faut avouer que la récolte 2010 n'a pas été une année à fort volume suite à des intempéries de grêles sur Chaintré et Fuissé. Cela reste un millésime déficitaire. Cela a permis de minimiser la casse et la baisse des cours. Les cours sont stabilisés à 850 €/pièce mais, tardent à remonter. On observe un décalage entre le marché de gros et le marché bouteilles qui est, lui, porteur depuis le début de l'année. Pour le négoce, le marché américain est encore difficile. Pourtant, une révolution est en marche depuis 10 ans : 50 % des pouilly-fuissé sont vendus aux Etats-Unis contre 80 % auparavant. Les ventes bouteilles redémarrent là-bas même si pour nos quatre principaux négociants côte-d'oriens, cela reste difficile pour les vins de notre catégorie de prix. Cela va cependant bouger dans les mois à venir et le message d'optimisme est passé aux adhérents du cru. En conclusion, on voit bien la nécessité de s'impliquer davantage dans la vente au domaine. Notre dépendance au marché américain s'équilibrera ainsi encore.
Pour développer les marchés, l'Union vise les pays émergents : les BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine. Les grandes maisons ont débroussaillé ces marchés comme d'autres potentiels (Ukraine, Scandinavie...). Aujourd'hui, 35 pays achètent des pouilly-fuissés. Notre notoriété américaine nous a permis de nous faire connaître à l'étranger. Les viticulteurs ont donc un intérêt certain à aller à l'export où la demande devient forte pour des vins de vignerons. L'occasion de communiquer sur notre démarche de hiérarchisation et de réparer une injustice vieille de 70 ans en reconnaissant les formidables terroirs du Mâconnais, oubliés dans la classification bourguignonne. Une catastrophe historique dénoncée par la presse et qui fait de cette période, une époque très porteuse pour le Mâconnais et les pouilly-fuissés ».
[WEB]Présent à l'assemblée, le président-directeur d'Icone, Cyril de Héricourt, a fait un point sur l'évolution des plans d'inspection. Le Mâconnais est en effet à part et se distingue du reste de la Bourgogne qui est en plan de certification. Dans ce dernier cas, ce n'est plus l'INAO qui définit les sanctions mais un comité interne à Icone, où l'INAO est consulté. On va essayer de comprendre les avantages et les inconvénients.[/WEB]
Pour l'ODG pouilly-fuissé, les comptes de l'exercice 2010 sont bons. Le magasin de vente collectif, L'Atrium, marche de mieux en mieux et devient autonome. En cinq ans, le chiffre d'affaires a doublé et nous arrivons à l'équilibre. Cela permettra d'apporter plus de services à l'adhérent et davantage d'actions de communication. On se renforce d'ailleurs avec des partenariats comme celui conduit avec le Syndicat mixte du Grand site de France ainsi que d'autres mettant en avant le patrimoine local. Actuellement, la commune de Solutré nous a mis à disposition une Cadole en ruine et nous la reconstruisons selon les techniques anciennes, sans ciment ni bois mais seulement avec des pierres sèches. Nous sommes aidés par l'association Villages en vie et le lycée de Davayé. Cela poursuit la sensibilisation des vignerons et de la population locale à la protection des paysages : interdiction est faite de détruire murgers, cadoles... L'appellation pouilly-fuissé l'a d'ailleurs inscrit dans son cahier des charges. [WEB] C'est une démarche pour que les générations futures de vignerons s'impliquent aussi et comprennent les nombreuses fonctions pratiques (régulation des eaux drainées...). [/WEB] C'est également attractif pour les touristes qui font des ballades dans le vignoble comme celle organisée le 1er mai.
[WEB]Côté visites de vigne, l'ODG adhère à la CAVB qui apporte son aide pour les visites de chais dans le cadre des du contrôle intern. De gros efforts ont été faits par les viticulteurs dans ce domaine et il y a des progrès observés. La prochaine aura lieu la 3e semaine de juillet.[/WEB]
Côté économie, la situation économique à fin mars est meilleure que l'an dernier. Moins de stock, il reste environ 12.000 hl millésimés 2010, contre près de 16.000 hl à pareille époque l'an dernier, avec pratiquement plus de vins 2009 actuellement. Il faut avouer que la récolte 2010 n'a pas été une année à fort volume suite à des intempéries de grêles sur Chaintré et Fuissé. Cela reste un millésime déficitaire. Cela a permis de minimiser la casse et la baisse des cours. Les cours sont stabilisés à 850 €/pièce mais, tardent à remonter. On observe un décalage entre le marché de gros et le marché bouteilles qui est, lui, porteur depuis le début de l'année. Pour le négoce, le marché américain est encore difficile. Pourtant, une révolution est en marche depuis 10 ans : 50 % des pouilly-fuissé sont vendus aux Etats-Unis contre 80 % auparavant. Les ventes bouteilles redémarrent là-bas même si pour nos quatre principaux négociants côte-d'oriens, cela reste difficile pour les vins de notre catégorie de prix. Cela va cependant bouger dans les mois à venir et le message d'optimisme est passé aux adhérents du cru. En conclusion, on voit bien la nécessité de s'impliquer davantage dans la vente au domaine. Notre dépendance au marché américain s'équilibrera ainsi encore.
Pour développer les marchés, l'Union vise les pays émergents : les BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine. Les grandes maisons ont débroussaillé ces marchés comme d'autres potentiels (Ukraine, Scandinavie...). Aujourd'hui, 35 pays achètent des pouilly-fuissés. Notre notoriété américaine nous a permis de nous faire connaître à l'étranger. Les viticulteurs ont donc un intérêt certain à aller à l'export où la demande devient forte pour des vins de vignerons. L'occasion de communiquer sur notre démarche de hiérarchisation et de réparer une injustice vieille de 70 ans en reconnaissant les formidables terroirs du Mâconnais, oubliés dans la classification bourguignonne. Une catastrophe historique dénoncée par la presse et qui fait de cette période, une époque très porteuse pour le Mâconnais et les pouilly-fuissés ».