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Phytéis

Repli des ventes de phytos

Les fabricants se félicitent cependant d’une oreille attentive des politiques.

Repli des ventes de phytos

Les 18 entreprises adhérentes de Phyteis, qui revendique environ 90 % du marché français des phytosanitaires, ont réalisé un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros (Md€) en 2024, après 2,4 Md€ en 2023 (- 9 %), ont indiqué les responsables du syndicat professionnel à Paris.

En valeur, les herbicides représentent 42 % des ventes, les fongicides 32 %, les insecticides 10 %, les produits divers (régulateurs de croissance…) 16 %. Les spécialités de biocontrôle atteignent un niveau record avec 5,8 % du marché global. Les adhérents de Phyteis ont vendu 48.491 tonnes de matières actives en 2023 (dernière année documentée), après 64.898 tonnes en 2022. Ce plongeon (- 25 %) intervient, certes, après deux années orientées à la hausse mais il s’inscrit dans une tendance baissière (- 60 % sur 25 ans) accompagnée par les plans Ecophyto successifs. La part des substances actives utilisables en agriculture biologique décroche en 2023 (30 % après un inédit 37 % en 2022), mais elle demeure supérieure aux niveaux atteints les années précédentes.

Impasses…

Yves Picquet, président de Phyteis, pointe de « plus en plus d’impasses » en termes de possibilités de traitements offertes aux agriculteurs français, qui disposent de 319 des 468 substances actives autorisées dans l’UE. Encore ne s’agit-il là que d’un des quatre axes de la « combinatoire » mise en avant pour maximiser l’efficience de la protection des plantes et limiter les « distorsions de concurrence » : phytopharmacie, biosolutions, agronomie digitale (agriculture de précision) et biotechnologies (génétique des semences). Une approche conjuguant « innovation, simplification et compétitivité » qui, selon Phyteis, trouve à s’exprimer dans la loi Duplomb « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » ainsi que dans la loi d’orientation agricole.

… et avancées

Phyteis salue ainsi l'abrogation de la séparation du conseil et de la vente des phytos. « Il est nécessaire de donner aux producteurs de produits phytopharmaceutiques les moyens de participer au déploiement de l’innovation, en lien avec leur expertise, en leur permettant de proposer du conseil et des solutions intégrant outils d’aide à la décision, produits phytopharmaceutiques et biosolutions », argumente Yves Picquet. 

Phyteis appelle également à la reprise du processus réglementaire sur les New genomic techniques. (NGT) : « il s’agit de mettre un terme aux menaces que le statu quo et les incertitudes actuelles, notamment sur les questions de traçabilité, d’étiquetage et de brevets, font peser sur ces technologies plus que prometteuses, au détriment des agriculteurs », estime Yves Picquet. Une autre satisfaction est venue, le 20 décembre dernier, du Conseil d’État qui a confirmé la validité de la procédure française d’autorisation de mise sur le marché (AMM) des phytos au regard de la législation européenne et du principe de précaution. En pratique, résume Phyteis, un collectif d’associations réclamait la fourniture systématique, par les fabricants de phytos, d’analyses de la toxicité à long terme de chaque produit. Demande rejetée. La décision du Conseil d’État « souligne, sans équivoque, l’adéquation de la procédure française avec le droit européen, qui est l’un des plus stricts au monde en matière de production sanitaire et environnementale », assure Yves Picquet.