Résolument attachée à l’agriculture
« Respecter l’acte de production »
A son tour, le président de la Chambre d’agriculture, Christian Decerle, confirmait que beaucoup de chemin avait été parcouru depuis cette première rencontre à Autun. « L’enracinement d’une économie réside dans l’engagement de tous ceux qui vivent au pays, veulent y rester et y développent leurs entreprises », estimait-il. Ce dernier en profitait pour rappeler « l’importance de la question alimentaire sur une planète où les moyens de production se raréfient ». Dans un contexte où toutes les formes d’agriculture comptent, le président de la Chambre d’agriculture poursuivait en estimant « qu’il faut respecter l’acte de production traditionnel et le valoriser dans un périmètre de proximité ». Une nécessité que Christian Decerle liait immédiatement à la sauvegarde de l’abattoir d’Autun, symbole on ne peut plus emblématique de la problématique Circuits courts et des filières de proximité. Des thèmes qui sont aujourd’hui devenus si chers à la société et aux collectivités publiques et qui étaient placés au cœur de cette troisième foire.
Beau travail collectif
Symbolique encore, c’est au cœur de l’espace agricole de la foire qu’a eu lieu l’inauguration officielle de l’évènement. Un espace constitué de deux allées principales : la première accueillant une mini-ferme vivante et colorée et la seconde dédiée aux stands et aux produits du terroir. Pour la partie Animaux vivants, la chambre d’agriculture s’en était remise au vice-président de la FDSEA pour l’arrondissement, Luc Jeannin, et aux USC locales. Les charolaise étaient bien entendu dignement représentées par deux belles vaches, recrutées par la Société d’agriculture de l’arrondissement et prêtées par Gérard Robert d’Autun.
Comme l’Auvergne était l’invitée d’honneur de la foire, les maîtres d’œuvre de la mini-ferme avaient voulu que soient représentées des races typiques du Massif central. Des animaux qui ont pu être trouvés chez Jean-Pierre Mauguin de Barnay et Marc Mérault de Morlet pour les salers et Simon et Sonia Meirhaeghe de Sully pour les aubrac. A deux pas des pentes arides et granitique du Morvan, le mouton ne pouvait pas être oublié : Maxime Labonde de Brion avait ainsi amené des charollais et Simon Lepage de Dracy, des brebis romanes. Mélanie Martin de Mesvres présentait pour sa part des chevrettes et une impressionnante jument. Des animaux de basse-cour de Jean-Claude Dubois de La Comelle égayaient le tout.
Et aussi des porcs…
La mini-ferme avait été fort judicieusement complétée par quelques porcelets de l’élevage Lamarre de Reclesne. Des porcs qui font partie de l’élevage local et qui contribuent à l’activité économique du territoire et de son abattoir : la profession tenait à le rappeler !
A travers la présentation d’animaux vivants, l’espace agricole constituait sans nul doute l’une des attractions familiales et ludiques de cette foire. La commission des Agricultrices de la FDSEA animait des séances de dessin pour les enfants. Ont également contribué à cet espace agricole les coopératives Global et Terre d’Ovins ainsi que la société Alexandre. Quant à la mission de promotion du métier auprès du grand public, elle était confiée aux Jeunes agriculteurs de l’arrondissement.
Tourisme et vente directe font bon ménage !
Dans la veine des circuits courts, l’association Bienvenue à la Ferme - Terroir de Saône-et-Loire ainsi que la marque "Parc naturel régional du Morvan" faisaient stand commun en proposant les produits de leurs adhérents. En pionnière de la chose, Martine Ferré rappelait les vertus du tourisme à la ferme et de la vente directe : des diversifications qui ont le mérite de pérenniser des petites exploitations avec l’assentiment de la société. Pour aller dans ce sens, le stand de l’Institut Charolais proposait des recettes, sous sa marque Charolais dans l’assiette, confectionnées par Séléviandes et reproductibles pour ceux qui voudraient se lancer dans la transformation de viande de bœuf. Preuve s’il en est que les circuits courts ne sont pas qu’une mode fantasmée, l’enseigne Leclerc d’Autun présentait sur son stand sa marque Produits de chez nous. « Ces filières directes avec le producteur, nous les avions déjà depuis plusieurs années. En juillet dernier, nous avons choisi de les mettre en avant en lançant une marque propre que le consommateur peut aisément identifier », détaillait Stéphane Adam, PDG du Leclerc d’Autun.
Avec plus de 12.000 entrées payantes, la Foire économique d'Autun est résolument entrée dans la cour des grandes foires de Bourgogne.
Lio défend l’abattoir d’Autun !
La fréquentation a atteint son sommet le dimanche avec la venue de la chanteuse Lio. Une présence qui n’avait pas été choisie par hasard, confie son instigateur Laurent Rebeyrotte. En effet, ce dernier connaissait l’attachement de cette artiste aux produits du terroir et à la région. Comme prévu, cette mère de cinq enfants s’est faite l’avocate des filières courtes et des produits agricoles locaux. Pas du tout végétarienne, Lio s’est d’ailleurs jointe aux adhérents de l’association de défense de l’abattoir d’Autun et a échangé un bon moment avec le représentant de la FDSEA, Luc Jeannin. Un coup médiatique certes, mais au regard de la foule d’admirateurs qui observaient les faits et gestes de la chanteuse, on devine que la cause agricole a été entendue. Une leçon de communication pour un monde de l’élevage encore bien maladroit en la matière !