Respecter l’acte de production !
Indispensable moratoire !
C’est pourquoi la FNSEA, JA, les chambres d’agriculture et Coop de France réitèrent leur demande d’un moratoire sur les projets de délimitation des zones vulnérables dans l’attente de travaux scientifiques et juridiques cohérents.
Pour l’élevage, il est en effet impératif pour ne pas fragiliser nos exploitations, que les durées minimales de stockage prennent en compte les capacités agronomiques des sols, la diversité des effluents et les mises aux normes coûteuses déjà réalisées.
Pour les cultures, il est tout aussi essentiel que les conditions d’épandage, notamment de pente, ne conduisent pas à supprimer de la production agricole dans de grandes parties de nos territoires ruraux. De même les repousses de céréales et les faux semis doivent être reconnus comme couverts hivernaux dans le cadre des programmes régionaux.
« Nous espérons que le discours de Stéphane Le Foll ne restera pas cantonné au colloque "Produisons autrement" », poursuit la profession pour laquelle, « bien au contraire, il est indispensable que le bon sens agronomique l’emporte, notamment pour la mise en œuvre de la Directive nitrates ». Une mise en garde ferme en quelque sorte.
Rappelons à ce propos qu'une pétition est à la signature en ce moment. Le temps des assemblées générales de syndicats et d'USC doit être mis à profit à cette occasion...
Du pragmatisme et non du dogmatisme !
Les Jeunes agriculteurs de Saône-et-Loire (JA 71) s’opposent fermement à ces modifications à caractère coercitif qui n’auront que des conséquences négatives sur les exploitations agricoles. En effet, de nombreux efforts ont été consentis par les agriculteurs en matière de protection de l’environnement, que ce soit au travers de la mise aux normes des bâtiments d’élevage, d’une meilleure gestion des effluents ou encore, de l’optimisation de l’utilisation des engrais et autres produits de santé des plantes. Certes, il est de notre ressort, à nous agriculteurs, de poursuivre les efforts pour progresser ensemble vers une agriculture encore plus respectueuse de l’environnement. Ceci étant, cela ne doit pas se faire en se laissant guider par des motivations qui relèvent plus du dogme que de la réelle connaissance des impératifs de terrain et de l’économie.
Nombreuses sont les personnalités publiques qui reconnaissent volontiers que l’agriculture française est un pilier stratégique de l’économie et de la vie de nos territoires, et que ce secteur a besoin, peut-être encore plus que d’autres, de gagner en compétitivité.
Ce n’est donc pas en augmentant les surfaces classées en zone vulnérable et en accroissant les contraintes déjà importantes des agriculteurs que l’on pourra relever le défi de la compétitivité des exploitations, et encore moins celui du renouvellement des générations en agriculture.
En d’autres termes, ou bien la France et ses décideurs demeurent pleins de bon sens et accompagnent les paysans de manière pragmatique, en cohérence avec les impératifs du terrain, ou bien elle cède une fois de plus au chantage technocratique de ceux qui - à l’inverse des paysans - ne pratiquent pas l’écologie, mais la rêvent depuis leurs bureaux bruxellois.