Elections, administrations…
Restaurer la confiance
Si certains se sont réveillés avec la gueule de bois aux lendemains de
ces élections régionales, sans doute auraient mieux fait de ne pas
s’endormir… Analyse critique.
ces élections régionales, sans doute auraient mieux fait de ne pas
s’endormir… Analyse critique.
Au lendemain de chaque élection, les commentaires vont bon train. Et au lendemain de ces élections régionales, c’est bien le cas. Les questions, les doutes, la stupeur parfois, ont gagné chacun. Et comme toujours, on a droit à la même question : un vote d'adhésion ou un vote sanction ?
Bien sûr, les analystes et autres commentateurs vont plus ou moins rationnellement tenter d’expliquer le vote au regard du taux d'abstention, lequel est tout un symbole en lui-même. Ils avanceront le fait que ce soit un scrutin régional dans un découpage nouveau, éloigné du terrain… D’autres y voient l’impact de la situation économique et sociale de notre pays, des réformes maintes fois promises et toujours remises ou encore les conséquences d’un terrorisme aveugle et barbare…
Tout cela est vrai, mais il y a plus grave encore.
Déconnectés…
Depuis trop d'années, les élus et les administrations - dans leur grande majorité - se sont peu à peu coupés de leur base, eux qui sont censés être proches du terrain…
Le système qui s’est mis en place méprise, ignore même, les corps intermédiaires, reléguant les élus de proximité à des rouages de descente des décisions prises par les têtes pensantes bruxelloises, parisiennes, parfois même dijonnaises ou mâconnaises. Des gens qui "savent", qui ont déjà la réalité des choses en tête, mais qui, pour le soi disant bien de tous, décident.
Cette démonstration, cette explication, Bernard Lacour, président de la FDSEA de Saône-et-Loire, Jean-François Farenc, président de l'Union des maires des communes rurales de Saône-et-Loire, et d’autres encore l’ont maintes fois portée aux élus du département, aux représentants de l’administration… Mais nul ne semble plus en mesure d’arrêter une machine technocratique qui s’est emballée et qui, probablement, a déjà même écarté de sa sphère de décision, les élus de terrain, eux mêmes impuissants à faire entendre leur voix…
De la défiance à la confiance ?
Peu à peu, un climat de défiance s’est installé. Et cela est particulièrement sensible dans les territoires, notamment dans nos territoires ruraux.
Chômage, précarité, mobilité, services, culture, santé, commerces, écoles, accès aux réseaux mobiles et au numérique... la liste est longue ! Sans oublier l'excès de normes de réglementations appliquées sans discernement depuis Paris. Et que dire du découragement de celles et ceux qui osent encore entreprendre, créer, investir, travailler dur pour y arriver ?
Oui, mesdames et messieurs les dirigeants politiques de notre beau pays, le découragement, la détresse, l'absence d'écoute, l'isolement, génèrent du repli sur soi, du rejet, du refus de l'autre, de la suspicion sur le voisin.
Les agriculteurs n'échappent pas à ces tendances. Pour autant, par leur abstention ou par leur vote sanction, entendent-ils remettre en cause nos valeurs, nos ambitions, notre histoire, notre culture, notre rayonnement international ? Entendent-ils renoncer à cette construction européenne, qui doit tant aux paysans, à l'euro, ou espèrent-ils une Europe qui œuvre à plus de convergences sociale, fiscale et environnementale ?
Entendent-il se replier sur notre seul marché français et renoncer à valoriser notre savoir-faire, notre diversité et notre excellence à travers le monde ? Entendent-ils abolir une Pac, certes fortement critiquable, mais pourtant indispensable, ou bien travailler à en améliorer l'efficacité ?
Les réponses, on les connaît. Leur déclinaison tarde trop à se mettre en œuvre.
Dans une démocratie, le premier droit et le premier devoir est de voter. Chacune et chacun d'entre nous a exprimé, lors de ces élections, son choix, ses convictions, mais aussi son humeur. Puisse ce vote être aussi un vote de restauration de la confiance. Sinon, on connaît la suite…
Bien sûr, les analystes et autres commentateurs vont plus ou moins rationnellement tenter d’expliquer le vote au regard du taux d'abstention, lequel est tout un symbole en lui-même. Ils avanceront le fait que ce soit un scrutin régional dans un découpage nouveau, éloigné du terrain… D’autres y voient l’impact de la situation économique et sociale de notre pays, des réformes maintes fois promises et toujours remises ou encore les conséquences d’un terrorisme aveugle et barbare…
Tout cela est vrai, mais il y a plus grave encore.
Déconnectés…
Depuis trop d'années, les élus et les administrations - dans leur grande majorité - se sont peu à peu coupés de leur base, eux qui sont censés être proches du terrain…
Le système qui s’est mis en place méprise, ignore même, les corps intermédiaires, reléguant les élus de proximité à des rouages de descente des décisions prises par les têtes pensantes bruxelloises, parisiennes, parfois même dijonnaises ou mâconnaises. Des gens qui "savent", qui ont déjà la réalité des choses en tête, mais qui, pour le soi disant bien de tous, décident.
Cette démonstration, cette explication, Bernard Lacour, président de la FDSEA de Saône-et-Loire, Jean-François Farenc, président de l'Union des maires des communes rurales de Saône-et-Loire, et d’autres encore l’ont maintes fois portée aux élus du département, aux représentants de l’administration… Mais nul ne semble plus en mesure d’arrêter une machine technocratique qui s’est emballée et qui, probablement, a déjà même écarté de sa sphère de décision, les élus de terrain, eux mêmes impuissants à faire entendre leur voix…
De la défiance à la confiance ?
Peu à peu, un climat de défiance s’est installé. Et cela est particulièrement sensible dans les territoires, notamment dans nos territoires ruraux.
Chômage, précarité, mobilité, services, culture, santé, commerces, écoles, accès aux réseaux mobiles et au numérique... la liste est longue ! Sans oublier l'excès de normes de réglementations appliquées sans discernement depuis Paris. Et que dire du découragement de celles et ceux qui osent encore entreprendre, créer, investir, travailler dur pour y arriver ?
Oui, mesdames et messieurs les dirigeants politiques de notre beau pays, le découragement, la détresse, l'absence d'écoute, l'isolement, génèrent du repli sur soi, du rejet, du refus de l'autre, de la suspicion sur le voisin.
Les agriculteurs n'échappent pas à ces tendances. Pour autant, par leur abstention ou par leur vote sanction, entendent-ils remettre en cause nos valeurs, nos ambitions, notre histoire, notre culture, notre rayonnement international ? Entendent-ils renoncer à cette construction européenne, qui doit tant aux paysans, à l'euro, ou espèrent-ils une Europe qui œuvre à plus de convergences sociale, fiscale et environnementale ?
Entendent-il se replier sur notre seul marché français et renoncer à valoriser notre savoir-faire, notre diversité et notre excellence à travers le monde ? Entendent-ils abolir une Pac, certes fortement critiquable, mais pourtant indispensable, ou bien travailler à en améliorer l'efficacité ?
Les réponses, on les connaît. Leur déclinaison tarde trop à se mettre en œuvre.
Dans une démocratie, le premier droit et le premier devoir est de voter. Chacune et chacun d'entre nous a exprimé, lors de ces élections, son choix, ses convictions, mais aussi son humeur. Puisse ce vote être aussi un vote de restauration de la confiance. Sinon, on connaît la suite…